Les Français qui finissent tous les mois dans le rouge payent en moyenne trois fois plus de frais bancaires que les autres. Ils apprécient d’autant plus, et ce quels que soient leurs revenus, de disposer d’une autorisation de découvert, qui permet de limiter les commissions d’intervention.

Jeudi prochain, la loi de séparation et de régulation des activités bancaires devrait être définitivement adoptée par le Parlement. Et avec elle, le double plafonnement, avec une distinction entre les clients fragiles et les autres, des commissions d’intervention, ces frais perçus par les banques en cas d’opération irrégulière, et notamment de dépassement de découvert autorisé.

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Selon le quotidien Les Echos, dans son édition de vendredi dernier, les plafonds, qui seront fixés par décret, pourraient atteindre 20 euros par mois pour les clients en difficulté, et une centaine pour les autres. Le Parisien, dans son édition du jour, confirme le montant de 20 euros pour les premiers, mais table plutôt sur un plafond de 80 euros par mois pour les seconds.

Une facture de 186 euros en moyenne

S’il en était encore besoin, une récente étude (1) permet en tout cas de prendre la mesure de l’importance de ces commissions dans la facturation des banques. Elle montre en effet que 65% des Français se retrouvent en situation de dépassement de découvert au moins une fois par an, et 28% au moins une fois par mois (32% des femmes, 24% des hommes). Les frais bancaires annuels de ces derniers atteignent en moyenne 304 euros, contre 186 euros en moyenne et 111 euros seulement pour ceux qui ne sont jamais dans le rouge.

Dans ce contexte, on comprend que les Français, dans leur grande majorité, apprécient de bénéficier d’une autorisation de découvert, qui entraîne le paiement d’agios, mais permet d’éviter les commissions d’intervention. C’est ainsi le cas de deux tiers des hommes et de trois quarts des femmes. Cette liberté de pouvoir dépenser un peu plus que ce qui est crédité sur son compte dépend peu du niveau de revenus. Il est par contre très étroitement corrélé au montant annuel des frais bancaires payés. Ainsi, 93% des personnes ayant des frais supérieurs à 240€ par an souhaitent en disposer, pourcentage qui descend à 41% pour les personnes dont la facture est inférieure à 120€.

(1) Etude réalisée à partir d’un questionnaire rempli par 16.113 personnes de 18 à 50 ans sur le site panorabanques entre avril 2012 et mars 2013.