Edouard Philippe a réfuté mardi avoir « critiqué ou dénigré » les bénéficiaires des régimes spéciaux, qui « ne sont pas dans une situation irrégulière », à l'avant-veille d'une grève contre la réforme des retraites prévoyant la disparition de ces régimes.

« Vous ne m'avez jamais entendu critiquer ou dénigrer ceux qui relevaient d'un autre régime que le régime général. Jamais », a lancé le Premier ministre au député PCF Pierre Dharréville, qui l'interpellait lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée. « Et je vous mets au défi de trouver une quelconque critique de ceux qui bénéficient d'un régime qui a été organisé. Ils ne sont pas dans une situation irrégulière », a-t-il insisté.

Alors que plusieurs millions de salariés du public et du privé sont appelés à faire grève jeudi contre la réforme des retraites, le PRemier ministre a assuré que le gouvernement était « extrêmement attentif aux conditions de transition depuis les 42 régimes actuels vers le régime futur ». « Parce que nous ne voulons pas imposer une brutalité à des gens qui ont parfois fait des choix de vie, des choix individuels, en fonction des conditions qui étaient prévues par les régimes anciens », a-t-il plaidé.

« Une discussion riche et passionnante »

Affirmant que le nouveau système sera d'une « très grande simplicité, d'une très grande solidarité », Edouard Philippe a aussi estimé que « le travail de concertation » avec les organisations syndicales et patronales notamment « a porté ses fruits ». Le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye rendra en début de semaine prochaine les conclusions de ces concertations, avant que le Premier ministre ne dévoile dans les jours suivants ses arbitrages en vue du futur projet de loi.

« Nous aurons l'occasion dans cet hémicycle de discuter au cours de l'année 2020 de ce projet de loi. C'est une discussion, c'est une discussion riche et passionnante qui s'annonce et j'ai hâte qu'elle commence », a encore commenté Edouard Philippe.