Hausse des cotisations, baisse des pensions de retraite ou report de l'âge de départ : les quatre options dont dispose le gouvernement pour redresser les comptes du système de retraite auraient des effets contrastés sur l'économie, selon un document qui sera examiné le 17 octobre par le Conseil d'orientation des retraites (COR).

Pour atteindre l'équilibre financier d'ici 2025 comme le souhaite Emmanuel Macron, « il n'y a pas d'argent magique », a plusieurs fois affirmé le chef de l'État. Mais il n'y a pas non plus de solution miracle, comme en atteste cette note du secrétariat général du Conseil d'orientation des retraites (COR), dont l'AFP a obtenu copie.

Partant de l'hypothèse d'un « besoin de financement de l'ordre de 1 point de PIB », soit près de 24 milliards d'euros, quatre scénarios sont simulés à l'aide des « modèles macroéconomiques » a priori peu suspects de complicité : d'un côté celui de la direction du Trésor à Bercy, de l'autre celui des chercheurs de l'OFCE, plutôt classés à gauche.

Des retours de bâton à prévoir

Dans le cas d'une hausse des cotisations employeurs, ils arrivent aux mêmes conclusions : en provoquant une « hausse du coût du travail », cette mesure freinerait la croissance et augmenterait le chômage, pour un résultat budgétaire « inférieur » au point de PIB recherché. Idem pour une hausse des cotisations salariales, qui ferait baisser le revenu des ménages et la consommation, donc la croissance, provoquant « à moyen terme » une hausse du chômage, sans combler non plus le déficit initial. « Des résultats très proches sinon identiques » à ceux d'une éventuelle baisse des pensions « d'environ 7% en moyenne », explorée seulement par l'OFCE.

En revanche, une « hausse subite de la population active de l'ordre de 600 000 personnes » serait « bénéfique » après 2 ans pour la croissance et au-delà de 5 ans pour les comptes publics. Dans ce scénario qui équivaudrait à un recul de l'âge légal de départ, cette arrivée massive de main d'œuvre s'accompagnerait toutefois d'un bond de 1,6 point du taux de chômage, qui ne se résorberait qu'au bout de 10 ans. Du grain à moudre pour le gouvernement, qui a demandé au COR de préciser d'ici fin novembre « l'ampleur des mesures » pour « garantir l'équilibre en 2025 ».