La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué sur LCI que la réindexation des petites retraites sur l'inflation était « sur la table », alors que les retraités sont appelés à manifester jeudi contre le quasi-gel des pensions.

Dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2019, le gouvernement avait décidé de limiter à 0,3% la revalorisation des retraites en janvier, bien en-deçà de l'inflation qui s'est établie à 1,8% en 2018, attisant la colère de retraités déjà échaudés par la hausse de la CSG. Neuf syndicats et associations de retraités ont appelé à une journée d'actions et de manifestations partout en France jeudi, la septième depuis l'élection d'Emmanuel Macron, contre une politique « qui reste sourd dingue » à leurs revendications.

« C'est un sujet qui est sur la table, effectivement, la réindexation des petites retraites sur l'inflation », a répondu Agnès Buzyn à une question sur l'éventualité que l'exécutif prenne une telle mesure, parmi celles qui seront annoncées en réponse au grand débat. « C'est sur la table, c'est en discussion, je ne dis pas aujourd'hui que la décision est prise, parce qu'il va nous falloir faire des choix », a prévenu la ministre, en soulignant que les Français « ne veulent pas de prélèvements obligatoire supplémentaires ».

Des retraités français pas si mal lotis

Pour Agnès Buzyn, « nous sommes le seul pays au monde où en réalité le revenu des personnes à la retraite, en moyenne, est supérieur au revenu moyen des actifs ». Mais « la moyenne ne traduit pas, évidemment, des écarts de pensions, et nous devons être très attentifs aux retraités qui ont aujourd'hui des petites retraites », a-t-elle nuancé.

« Ceux-là, moi j'essaye de les aider », a-t-elle poursuivi en citant, parmi les mesures déjà décidées « pour favoriser un pouvoir d'achat plus élevé », la « complémentaire santé à un euro par jour » et le « reste à charge zéro » sur certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives.

Agnès Buzyn a en outre rappelé la baisse du taux de CSG concédée en fin d'année par Emmanuel Macron, en pleine crise des « gilets jaunes », pour les retraités touchant moins de 2.000 euros par mois tous revenus confondus.