Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin s'est dit ouvert jeudi à une réindexation des retraites sur l'inflation, tout en estimant qu'une telle mesure ne pourrait être prise qu'à condition de « trouver des économies ailleurs » pour réduire le déficit.

« C'est une possibilité », a déclaré sur France Info Gérald Darmanin, estimant que cette piste – avancée dans le cadre du grand débat – méritait qu'« on se pose la question ». Mais « il faut qu'on ait une discussion globale », a-t-il toutefois mis en garde. Le patron de La République en Marche, Stanislas Guerini, a pris position dimanche en faveur de la réindexation des retraites sur l'inflation, en présentant lors d'un rassemblement à Chartres les propositions du parti présidentiel pour le grand débat.

Cette proposition a provoqué les sarcasmes de l'opposition, qui a rappelé que le gouvernement et la majorité avaient eux-mêmes décidé de limiter à 0,3% la revalorisation des pensions en 2019, soit un niveau bien en-deçà de l'inflation. « Ne pas indexer les retraites sur l'inflation » va rapporter cette année « entre 2 et 3 milliards d'euros à l'Etat », a souligné Gérald Darmanin, évoquant « une discussion courageuse » mais aussi « impopulaire, il faut bien le dire ».

Les économies sont « toujours difficiles » à réaliser

« Si demain nous réindexons les retraites, ce sera peut-être une décision du président de la République à la sortie du grand débat, je ne le sais pas, il faudra faire des économies ailleurs », a-t-il prévenu, en estimant que les économies étaient « toujours difficiles » à réaliser.

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Le locataire de Bercy a ironisé sur ce sujet sur les propositions du président de LR Laurent Wauquiez, qui a réclamé dans le cadre du grand débat de baisser de 10% l'impôt sur le revenu, de baisser les droits de succession et d'annuler les mesures fiscales touchant les retraités. « Moi, j'aimerais que les gens qui proposent des dépenses en plus – c'est toujours du miel à entendre, c'est très agréable – proposent également le sel, c'est-à-dire des dépenses en moins », a-t-il déclaré, regrettant que le président de LR ne propose « aucune baisse de dépenses ». « Laurent Wauquiez, c'est une sorte de Victor Lustig de la vie politique française », a ironisé le ministre, en référence à un escroc qui était parvenu à vendre la Tour Eiffel, dans les années 1920. « A la fin on s'est rendu compte que c'était un imposteur », a-t-il déclaré.