Dans une interview donnée au Parisien, Thierry Beaudet, le président de la Mutualité française propose deux réformes pour améliorer la prise en charge de la dépendance : créer une assurance dédiée et obligatoire et réguler le prix des maisons de retraite.

La Mutualité française, qui représente 450 mutuelles, se montre très critique vis-à-vis de la prise en charge de la dépendance. Selon son président, Thierry Beaudet, la France accuse un lourd retard d’investissement par rapport à ses voisins européens. « 41 % des Français en perte d’autonomie sont en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). C’est trop ! En Europe, c’est 32 % en moyenne et même 12 % au Canada », explique-t-il au Parisien.

Et ce manque de financement pèse sur les finances des personnes âgées comme sur celles de leur famille… Thierry Beaudet expliquant que le reste à charge en maisons de retraite est en moyenne 10 fois plus élevé en France qu’en Suède : 2 000 euros pour un pensionnaire français, contre 180 euros pour un Suédois. Fort de ce constat, la Mutualité française propose d’indexer le prix de la prise en charge sur les revenus des pensionnaires, avec « des tarifs plafonds pour chaque service proposé par l’établissement ». Objectif : empêcher que les Ehpad évincent les retraités les moins aisés.

Une assurance obligatoire pour la dépendance

Pour améliorer la prise en charge de la dépendance – qui concernera 2,45 millions de personnes d’ici 2060, contre 1,6 million en 2030 – les mutuelles proposent de créer une assurance généralisée et obligatoire à la charge des Français. Payée à partir de 40 ans, elle coûterait de 10 à 15 euros par mois et pourrait générer 500 euros mensuels d’aides aux personnes les plus dépendantes, détaille Thierry Beaudet.

Ces deux propositions arrivent quelques jours après la fin de la concertation citoyenne autour de la question « Comment mieux prendre soin de nos aînes ? » lancée à l’automne 2018 par le ministère de la Santé. Le rapport qui en découle devrait nourrir le projet de loi « Grand âge et autonomie » prévu avant la fin de l’année.