L'hébergement en maison de retraite coûte en moyenne 2.000 euros par mois aux personnes les plus dépendantes, après déduction des aides existantes, un montant qui peut varier du simple au double selon les départements, d'après une étude de la Mutualité française publiée lundi.

Dans plus de la moitié des cas, ce reste à charge est supérieur aux ressources du résident, souligne en outre l'organisme, qui représente les mutuelles, le jour de l'ouverture d'une grande concertation sur la dépendance.

Au total, un mois d'hébergement en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) « coûte en moyenne 2.450 euros » pour les seniors les « plus sévèrement » dépendants, rapporte la Mutualité. Selon des données de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), de « 2.050 euros dans la Meuse », ce coût « dépasse les 3.500 euros à Paris ».

En prenant en compte différentes aides publiques (allocation personnalisée d'autonomie, crédit d'impôt), la somme restant à la charge des résidents, de 2.000 euros en moyenne, s'avère également très différente « d'un département à l'autre ». Ainsi, de 1.600 euros par mois dans la Meuse, elle « culmine à plus de 3.100 euros par mois à Paris et dans les Hauts-de-Seine », calcule la Mutualité.

Des écarts injustifiés

De manière générale, le « reste à charge médian » est le plus élevé le long d'une diagonale partant de la région Île-de-France vers la Corse, ainsi qu'en Outre-Mer, dans le Calvados, en Charente-Maritime ou encore en Gironde, où il est compris entre 2.100 et 3.150 euros par mois environ. A l'inverse, il est au plus bas, entre 1.600 et 1.800 euros, dans le Finistère ou dans les Landes. Contactée par l'AFP, la Mutualité a estimé que « rien ne justifiait de tels écarts », préférant pour l'heure s'en tenir au « diagnostic ». La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, doit lancer lundi une grande concertation « Grand âge et autonomie » en vue d'une loi pour 2019.

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Les mutuelles, qui gèrent quelque 200 Ehpad, « peuvent, en complément de la solidarité nationale, proposer des solutions » tant en matière de « financement » que de « prévention » ou d'« offre de services », fait valoir le président de la Mutualité, Thierry Beaudet, dans un communiqué. Il se donne jusqu'à « la fin de l'année » pour dévoiler ses pistes. En juin déjà, il avait déclaré à l'AFP vouloir « être acteur dans la concertation » sur le vieillissement. « L'Etat ne peut pas tout », avait-il estimé.