Le gouvernement pourrait prendre des mesures en faveur de certains retraités modestes dans le cadre du budget 2018 afin qu'ils ne soient pas pénalisés par la hausse de la CSG, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Selon cette source, plusieurs députés de la majorité, dont le député du Doubs Eric Alauzet, membre de la commission des finances de l'Assemblée nationale, travaillent actuellement sur une évaluation de l'impact de la réforme prévue pour le gouvernement. Dans ce cadre, des mesures pourraient être décidées, lors des débats parlementaires sur le projet de loi de finances (PLF), afin de faire en sorte que les retraités disposant de revenus modestes et néanmoins concernés par la hausse de la CSG ne soient pas pénalisés. « S'il y a des mesures de correction à faire », le gouvernement y sera « favorable », a indiqué la source proche du dossier.

Le gouvernement a prévu, dans le cadre du budget pour 2018, d'augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée), utilisée pour financer la protection sociale (sécurité sociale, prestations familiales). L'objectif est de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé, qui représentent 3,15% du salaire, destinée à redonner du pouvoir d'achat aux actifs, soumis selon l'exécutif à une pression fiscale excessive. Cette réforme fait l'objet de critiques depuis plusieurs semaines en raison de son impact sur les retraités, qui devront faire face à la hausse de la CSG mais ne bénéficieront pas, à l'inverse des actifs, de la baisse des cotisations.

Des compensations qui ne profitent pas à tous

Selon le gouvernement, seule une partie des retraités seront toutefois concernés, à savoir les 60% de retraités soumis au taux plein de CSG (6,6%) – les 40% restant étant pour leur part exonérés de CSG ou soumis à la CSG à taux réduit (3,8%). Et parmi les 60% de retraités pénalisés, une partie bénéficiera par ailleurs de la baisse de la taxe d'habitation, que le gouvernement a promis de baisser d'un tiers l'an prochain pour les 80% de Français les plus modestes.

Mais selon les détracteurs de la réforme, certains retraités, quoique modestes, pourraient ne pas bénéficier de cette compensation, ne payant pas de taxe d'habitation du fait des dégrêvements accordés par certaines municipalités.