La ministre des Solidarités Agnès Buzyn a confirmé mardi qu'elle disposerait d'une « délégation à la réforme des retraites » pour orchestrer le chantier « de très longue haleine » promis par Emmanuel Macron et traiter la question de l'équilibre financier du système.

La création d'un régime universel où chaque euro cotisé ouvrirait les mêmes droits, « nécessite énormément de concertation et énormément de temps », a dit la ministre en détaillant sa feuille de route devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée. « L'objectif c'est que tout le monde (...) soit d'accord sur les objectifs d'équité et d'égalité que nous travaillerons avec les partenaires sociaux », a-t-elle fait affirmé, évoquant « une réforme de très longue haleine ».

« Pour qu'elle réussisse, il faudra que j'ai à côté de moi une délégation ministérielle à la réforme des retraites » a-t-elle déclaré, précisant que la délégation n'avait pas encore été nommée.

« Une réforme qui se travaillera sur l'ensemble du quinquennat »

La ministre, qui souhaite avancer « par étape » et « de manière dépassionnée », vise « un accord de méthode » pour la « mi-2018 ». L'accord, qui « pourrait prendre la forme d'une loi cadre », donnera « le calendrier d'une réforme qui se travaillera sur l'ensemble du quinquennat » et sera « probablement » mise en œuvre « sur le quinquennat suivant ».

« Cette organisation spécifique me paraît indispensable », a déclaré la ministre, se disant incapable « de mener les affaires courantes » de son portefeuille « avec une réforme d'une telle ampleur ». « La complexité supplémentaire » vient des alertes récentes du Conseil d'orientation des retraites (COR) et du comité de suivi des retraites, a-t-elle ajouté. « Alors que nous pensions qu'aujourd'hui le système était soutenable, il semble qu'il se soit dégradé à cause de la conjoncture économique et démographique qui n'avait pas été suffisamment prise en compte l'année dernière », a détaillé la ministre.

Un retour à l'équilibre plus tardif que prévu

« Se rajoute à cette réforme globale un problème de soutenabilité des retraites que nous n'avions pas au départ perçu » lorsqu'elle a été « proposée par le président de la République », a-t-elle souligné. La semaine dernière, le comité de suivi des retraites a recommandé au gouvernement de prendre les « mesures nécessaires » pour « ramener le système sur une trajectoire d'équilibre ».

Selon les projections du COR publiées en juin, le retour à l'équilibre, jusqu'alors envisageable au milieu des années 2020, n'interviendra pas au mieux avant le début des années 2040, en raison notamment de la récente révision des prévisions démographiques de l'Insee.