Pour réformer le marché du travail, 85% des Français adhèrent à l'idée d'« autoriser les entreprises à mettre à la retraite les salariés qui disposent de leurs pleins droits, à condition d'engager des jeunes à cette occasion », selon un sondage publié lundi.

36% des personnes interrogées se disent « tout à fait favorables » à cette proposition contre 14% seulement qui y sont opposées, selon cette étude publiée par RMC en partenariat avec le cabinet de conseil Elabe (1).

Deuxième mesure proposée par le sondage et plébiscitée : la « baisse des cotisations sociales pour les entreprises qui s'engagent à consacrer davantage de moyens à la formation de leurs salariés » (Pour : 78%, contre : 21%).

Trois autres propositions recueillent l'adhésion de plus de six répondants sur dix. 69% des sondés estiment qu'il faut « permettre aux entreprises d'organiser des référendums internes pour décider à la majorité absolue de la durée du temps de travail ». Et 67% sont favorables à la création d'un « système de chômage partiel à l'allemande avec une baisse du temps de travail et du salaire en contrepartie du maintien de l'emploi, l'Etat complétant la perte de revenu en indemnisant les salariés concernés à hauteur de 95% de leur rémunération initiale ».

61% pour le contrat de travail unique

En outre, 61% des personnes interrogées sont favorables au « remplacement du CDI et du CDD par un contrat de travail unique à durée indéterminée, le niveau de protection augmentant avec l'ancienneté du salarié ». L'idée de privatiser Pôle emploi et de confier l'accompagnement des demandeurs d'emploi à des entreprises privées suscite des jugements plus nuancés quoique majoritairement positifs également (57%).

En revanche, 75% des personnes interrogées refusent l'instauration d'une « TVA sociale » consistant à basculer progressivement une part des cotisations sociales des entreprises sur la consommation des ménages, « par exemple en augmentant de 5 points en cinq ans le taux normal de TVA (soit de 20% à 25%) ».

Avis partagés sur le temps de travail

Parallèlement, 68% refusent l'obligation pour chaque salarié d'adhérer au syndicat de son choix pour améliorer la représentativité des organisations syndicales. La suppression de la durée légale du temps de travail suscite des avis très contrastés : 48% des répondants y sont favorables, 52% exprimant leur refus.

(1) Le premier volet de cette étude a été réalisé les 5 et 6 janvier par internet, via un échantillon de 1.000 personnes et avec la méthode des quotas.