Le gouvernement réfléchit à faire un geste envers les fonctionnaires en étalant dans le temps les hausses de leurs cotisations retraites annoncées la semaine dernière, celles-ci s'ajoutant à des augmentations déjà programmées à la suite de la précédente réforme, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Fonction publique.

« Aucun arbitrage n'est pris pour l'instant, mais le sujet est sur la table », a indiqué à l'AFP l'entourage de la ministre Marylise Lebranchu à propos d'un étalement des hausses des cotisations, confirmant une information du journal Les Echos.

Le gouvernement a annoncé la semaine dernière une hausse progressive des cotisations vieillesse pour tous les régimes (général, fonctionnaires, spéciaux) de 0,15 point pour les actifs et les employeurs en 2014, puis 0,05 par an jusqu'en 2017. Or, à la suite de la précédente réforme des retraites, le taux de cotisation des fonctionnaires augmente déjà progressivement pour être aligné sur celui du privé. La réforme a en effet institué une hausse de 0,27 points par an afin de rejoindre le niveau du privé en 2020.

Grève le 10 septembre

Pour atténuer l'impact sur le pouvoir d'achat des quelque 5 millions d'agents, le gouvernement envisage donc d'étaler dans le temps les nouvelles hausses de cotisations. Cette piste est mise en avant dans un contexte où le point d'indice qui sert de base au calcul des salaires des agents est gelé depuis 2010 et alors que quatre syndicats de fonctionnaires (CGT, FO, FSU, Solidaires) ont appelé à la grève le 10 septembre contre la réforme.

Pour Brigitte Jumel (CFDT), « il faudrait une forme de lissage (des hausses de cotisation) sur six ou sept ans, car l'effort est particulièrement lourd pour les agents dans un contexte de gel de la valeur du point d'indice ». Mais, note pour sa part Christian Grolier (FO), « pour nous, ça ne change rien au problème. Que ce soit étalé dans le temps, ce n'est pas notre revendication ». Avant d'ajouter : « Ca ne m'étonne pas qu'on essaye d'atténuer le choc supplémentaire de baisse du pouvoir d'achat, mais pour nous ce n'est absolument pas une solution, la solution, c'est l'augmentation de la valeur du point. Donc, ce n'est pas cet artifice technique qui va nous satisfaire ».