Le retour de la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans va rapporter au régime général de la Caisse nationale d'assurance vieillesse plus d'argent qu'il ne coûte, environ 600 millions d'euros en 2013.

« Le gouvernement a prévu une augmentation des cotisations vieillesse qui se révèle supérieure à la dépense nouvelle, dont acte », a déclaré le président de la Cnav, Gérard Rivière, lors d'une conférence de presse, précisant que ce constat s'appliquait seulement pour le régime général (salariés du privé, hors indépendants, agriculteurs, fonctionnaires).

Selon le gouvernement, le coût du retour de la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt, tous régimes confondus, sera de 1,1 milliard d'euros en 2013, 3 milliards en 2017. Pour financer ce dispositif, il entend augmenter les cotisations vieillesse salariale et patronale de 0,25 point chacune en 2017.

Pour le seul régime général, cette hausse des cotisations va rapporter 1,050 milliard d'euros en 2013 alors que la mesure coûtera pour la même année 448 millions d'euros, a précisé la Cnav, soit un bénéfice de 600 millions d'euros. A l'horizon 2020, le bénéfice devrait s'élever à plus d'un milliard d'euros. Le déficit prévu du régime général des retraites atteindra 6 milliards en 2013. Dans un premier temps, le gouvernement avait estimé à 5 milliards en 2017 le coût de la mesure avant de revoir ses prévisions à la baisse.

Régime général : près de 60.000 salariés concernés en 2013

Le retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler à 19 ou 20 ans doit concerner environ 110.000 personnes en 2013, selon le gouvernement. Pour le seul régime général, le nombre de bénéficiaires est estimé à 59.713 en 2013 et 90.831 en 2017, a précisé la Cnav. Ces personnes devront avoir cotisé 41 ans, puis 41,5 ans en fonction de l'évolution prévue par la réforme des retraites de 2010 et avoir travaillé au moins cinq trimestres avant 20 ans (ou 19 ans).

Jusqu'à présent, seuls les salariés ayant débuté leur carrière avant 18 ans pouvaient partir avant l'âge légal –qui doit atteindre progressivement 62 ans– dans le cadre du dispositif « carrières longues ». Le projet de décret que le gouvernement a transmis à la Cnav reprend les mêmes conditions que ce dispositif, avec en sus la possibilité d'ajouter deux trimestres « réputés cotisés » au titre de la maternité et deux trimestres pour les périodes de chômage « involontaires ». Ces nouvelles conditions s'appliqueront également aux personnes entrant auparavant dans le dispositif « carrières longues ».

Le nombre total de salariés partant en retraite anticipée pour le seul régime général devrait s'élever à 134.539 en 2013 (sur un total de départs de 703.308), atteignant un pic de 182.185 en 2018, puis 176.327 en 2020, selon la Cnav. Consciente que la mesure a suscité « un besoin d'information », la Cnav invite les salariés à consulter son portail internet (www.lassuranceretraite.fr), sa page facebook ou à composer un numéro de téléphone unique, le 3960.