Une majorité de Français se disent prêts à souscrire à un produit d'épargne retraite individuelle, mais peu passent à l'acte, préférant de loin l'immobilier et l'assurance vie pour leurs vieux jours, selon une étude présentée mercredi par le groupe bancaire BPCE.

Selon l'Observatoire, du nom de cette enquête, portant sur l'épargne et les retraites, si 73% des Français souhaitent préserver le système par répartition, ils sont 54% à être ouverts à une solution complémentaire ou alternative, surtout parmi les jeunes. Cet intérêt est corroboré par la forte progression des contrats d'épargne retraite, passés de 6,1 millions en 2005 à 8,6 millions en 2008. « L'essentiel des encours concerne les contrats collectifs », observe Alain Tourdjman, qui a dirigé l'étude.

Majoritairement sur des contrats collectifs

Au total, sur des encours de 125,8 milliards d'euros de produits d'épargne retraite, 76,5 milliards correspondent à des contrats collectifs souscrits par l'entreprise.

L'épargne retraite individuelle, du type Perp, Perco (dans un cadre collectif) ou Prefon (pour les fonctionnaires) reste donc le parent pauvre des produits d'épargne. En outre, les Français déposent peu sur ce type de contrats, avec des montants moyens d'environ 1.000 euros par an.

M. Tourdjman explique ce retard par le fait que les Français cherchent, plus qu'une retraite, à se préparer sur le long terme, pour faire face à une pluralité de besoins, comme l'aide aux proches ou la dépendance. Or, les produits d'épargne retraite individuelle sont jusqu'à présent en grande partie des produits purement de rentes.

Plutôt l'immobilier ou l'assurance-vie

L'étude démontre que les Français leur préfèrent de beaucoup l'immobilier ou l'assurance vie, tout en jugeant les titres financiers, tels que les actions et les obligations, les moins appropriés pour la retraite. L'encours et les cotisations de l'assurance vie étaient par exemple 20 fois supérieurs à ceux de l'épargne retraite individuelle en 2008.

« L'avantage de l'assurance vie est que c'est un produit beaucoup plus souple », a indiqué François Pérol, président du directoire de la banque BPCE, qui s'exprimait à titre personnel. Or, la loi sur les retraites prévoit désormais la possibilité, concernant le plan d'épargne retraite populaire (Perp), de recevoir jusqu'à 20% du montant épargné dès le départ à la retraite. Cette option « peut relancer peut-être un peu l'intérêt pour ce produit », a commenté M. Pérol.

Pour établir son Observatoire, le groupe BPCE s'est fondé entre autres sur une étude qualitative réalisée par l'institut Sorgem en juin et juillet 2010 (4 forums internet de 15 participants chacun et 12 entretiens individuels approfondis) et sur une enquête quantitative réalisée par l'institut CSA en juillet 2010 auprès de 1.634 personnes âgées de 18 à 75 ans, hors étudiants.