Le projet de réforme des retraites contient "une avancée extraordinaire" pour les femmes, a déclaré dimanche le ministre du Travail Eric Woerth, le sort réservé aux femmes divisant la majorité UMP.

L'Assemblée nationale a adopté vendredi l'une des mesures-phares de la réforme des retraites, qui repousse progressivement de 65 à 67 ans l'âge de la retraite à taux plein. Plusieurs députés UMP ont demandé en vain des aménagements pour les femmes qui constituent les trois quart des actifs obligés d'attendre leur 65e anniversaire pour avoir une pension sans décote.

Les femmes, obligées d'attendre leurs 65 ans, sont « des femmes qui ne bénéficiaient pas des droits qui sont les droits d'aujourd'hui », « les choses sont en train de se rectifier », a commenté Eric Woerth, invité du Grand rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France. Selon le ministre du Travail, le problème « est celui des salaires des femmes » qui « sont inférieurs à ceux des hommes à responsabilité égale » ce qui « est totalement injuste et une insulte à la démocratie et à notre modèle social ». « Dans ce texte, nous avons pris la décision de sanctionner les entreprises qui feraient une différence entre le salaire des hommes et celui des femmes à hauteur de 1% de leur masse salariale, c'est une avancée extraordinaire », a-t-il ajouté.

Les PME pas concernées

Le projet de réforme, présenté en juin, ne prévoit pas de sanction en cas d'écart de salaires, mais en cas d'absence de rapport de l'entreprise sur l'égalité professionnelle. La sanction (une pénalité de 1% de la masse salariale) s'appliquerait aux entreprises d'au moins 300 salariés alors que ce rapport est normalement obligatoire depuis 1983 pour les entreprises disposant d'un comité d'enteprise, autrement dit à partir de 50 salariés. Un texte sur l'égalité salariale a par ailleurs été annoncé pour fin 2010.

Dans sa profession de foi en 2007, le candidat Nicolas Sarkozy promettait de réunir l'égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes « totale d'ici 2010 ».