Invité de France 2 jeudi soir, le premier ministre a affirmé qu’il n’y avait "pas de réforme définitive" des retraites et qu’il faudrait "des adaptations", tout en excluant, dans l’immédiat, de nouvelles concessions.

le Premier ministre a ainsi rappelé le caractère « raisonnable » de la réforme proposée par le gouvernement, qui s'inscrit, selon lui, dans une « continuité après celles de 1993 et de 2003 ». « Dans tous les autres pays européens, le débat est entre 65, 66, 67 voire 68 ans », a-t-il ajouté.

« Quand on regarde ce qui se passe dans les autres pays européens, on voit bien que sans une mesure d'allongement de la durée légale, on ne peut pas réussir à équilibrer les régimes de retraite ».

Seul annonce sur le sujet, François Fillon a indiqué que le gouvernement allait mettre en place une nouvelle allocation pour les travailleurs âgés qui ne peuvent pas partir à la retraite malgré tous leurs trimestres de cotisation, faute d’avoir atteint l’âge légal. Actuellement, c'est l'Allocation équivalent retraite (AER) qui joue ce rôle. Supprimée par le gouvernement début 2009, elle avait été rétablie temporairement en « réponse à la crise » jusqu'à fin 2009, puis une nouvelle fois jusqu'en 2011. « Les partenaires sociaux qui gèrent l'assurance chômage vont devoir intégrer la réforme des retraites dans la prochaine convention de l'assurance chômage », a expliqué Fillon. « Une fois qu'ils auront négocié la nouvelle convention, nous mettrons en place un système équivalent à l'AER, pérenne, pour les travailleurs les plus âgés ».

Sarkozy, « patron » de la réforme

Sur le fond, François Fillon a confirmé que Nicolas Sarkozy était bien le « patron » de la réforme des retraites : « Bien sûr, comment pourrait-il en être autrement? Le président est élu par les Français et décide. Il en toujours été ainsi, même si parfois les apparences étaient différentes. (...) Mais il n'y a aucune mesure dans cette réforme des retraites qui n'ait fait l'objet d'un débat avec le président de la République, avec le gouvernement, avec Eric Woerth et Georges Tron. »

Le ministre du Travail a reçu une nouvelle fois le soutien du premier ministre : « Eric Woerth est un homme honnête, il n'a pas commis de faute. (...) Je ne crois pas que le fait de demander une décoration soit une faute ».

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François Fillon a par contre refusé de commenter le possible versement par l’Etat de 210 millions d’euros à Bernard Tapie : « La justice a estimé que M. Tapie - qui a été ministre d'un gouvernement de gauche - avait été spolié dans l'affaire du Crédit Lyonnais. Moi, je ne commente pas les décisions de justice, je les applique ». Il a également affirmé qu'il ne connaissait pas « le montant exact qui sera versé » à Bernard Tapie. « Ce que je sais, c'est que sur ce montant, l'Etat prélèvera la fiscalité qui doit être prélevée et on verra au bout du compte ce qui restera à M. Tapie ».