A force de diminuer légèrement, chaque mois depuis l’automne dernier, les taux immobiliers s’approchent petit à petit des records de 2016. Juillet s’inscrit ainsi dans la continuité des derniers mois.

Pas de grand mouvement concernant les taux de prêts immobiliers en ce début d’été. Comme le confirme la Banque de France, toujours avec un certain décalage, le taux fixe moyen subit une légère érosion depuis l’automne 2017 : de 1,66% en octobre 2017, le taux moyen est retombé à 1,57% en mai 2018, s’approchant ainsi du record de 1,50% établi fin 2016. Des baisses infimes, chaque mois, mais des taux finalement toujours plus bas : voilà pour la tendance constatée, confirmée par tous les acteurs du marché.

Concernant l’évolution de ce tout début d’été, les courtiers en crédit immobilier évoquent en nombre des baisses à dose homéopathique dans les réseaux bancaires, ce qui offre des baromètres moyens très proches des derniers mois. Ce mercredi, Empruntis ou Meilleurtaux annoncent ainsi une stabilisation générale en juillet, quand Cafpi, Emprunt-direct, Ace Crédit ou la Centrale du financement annoncent une nouvelle diminution des moyennes constatées, dans de très faibles proportions.

Un crédit à 1,40% sur 15 ans en moyenne

Plus concrètement, selon Meilleurtaux, les prêts se négocient en moyenne à 1,40% sur 15 ans, 1,60% sur 20 ans et 1,83% sur 25 ans en juillet, comme au mois de juin. Les autres courtiers livrent des moyennes ou taux de marché assez proches de ces estimations. A noter, les banques se montrant plus enclines que par le passé à octroyer des prêts sur 30 ans, plusieurs courtiers se risquent à livrer un taux moyen sur cette durée de prêt peu usitée : 2,60% selon Empruntis, 2,40% selon Emprunt-direct. Les prêts sur 10 ans se négocient eux à 1,15% selon Empruntis, 1,06% selon Le-Partenaire ou 1,01% selon la Centrale du financement.

« De façon occasionnelle, il est possible d’obtenir des records sur les meilleurs profils », annonce Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi dans sa météo des taux. Un point de vue partagé par Meilleurtaux, le réseau de courtage évoquant des « records de taux y compris sur des dossiers » n’étant pas considérés comme « premium » : « Les banques pratiquent un régime de décotes de manière quasi systématique et les taux obtenus sont le plus souvent nettement inférieurs aux taux moyens y compris pour des dossiers sans apport, notamment dans les régions où le marché n’est pas ultra-dynamique », affirme Maël Bernier, directrice de la communication de l’enseigne de courtage.

Des prêts immobiliers sans apport

Cécile Roquelaure, porte-parole d’Empruntis, confirme que « les banques continuent d’ouvrir leurs critères » : « D’ailleurs, une enseigne nationale propose désormais des crédits qui couvrent 100% du financement de l’acquisition ». Ainsi, l'apport personnel peut se limiter dans cette banque aux seuls « frais liés à l’achat », autrement dit les droits de mutation ou frais de notaire.

La suite ? « Les taux vont rester très bas durant l’été et à la rentrée », parie Meilleurtaux. Sylvain Lefèvre, président de la Centrale du financement, juge lui qu’ils vont « rester stables dans les prochains mois, de quoi compenser la hausse des prix dans les grandes villes et la réduction du Prêt à taux zéro (PTZ) dans les zones non tendues ». En sachant que les banques maintiennent en parallèle une politique d’octroi ouverte aux durées longues, les emprunteurs n’ont aucune raison de précipiter leurs projets. Les conditions d’emprunt devraient rester favorables encore quelques mois.

Voir par ailleurs l’indicateur cBanque des taux immobiliers