La banque mobile venue du Royaume-Uni fête ce 15 juillet son 4ème anniversaire. Nombre et satisfaction des clients, offres, innovations, difficultés réglementaires… quel bilan pour Revolut ?

Happy birthday Revolut ! Ce 15 juillet, la néobanque britannique a fêté son 4ème anniversaire. Plus précisément, si la banque mobile a été créée en juin 2014, c’est en effet le 15 juillet 2015 qu’elle a lancé son site internet, comme la fintech l’a indiqué sur Twitter. Depuis, la jeune pousse a bien grandi.

En effet, ses co-fondateurs, l’ancien trader Nikolay Storonsky et son Monsieur technique Vlad Yatsenko, ont fait porter la valorisation de la jeune société à 1,7 milliard de dollars en avril 2018. De quoi lui permettre d’entrer dans le club très fermé des licornes, ces start-ups valorisées plus d’un milliard de dollars. Autre chiffre éloquent : Revolut, présente dans une trentaine de pays, revendique 6 millions d’utilisateurs. Pas si loin finalement d’une banque traditionnelle comme BNP Paribas et ses 30 millions de clients.

Revolut parle à tous les globe-trotters

En France, où Revolut est officiellement arrivée en septembre 2017, elle compte 500 000 utilisateurs. Dans l’Hexagone, la néobanque britannique fait ainsi presque jeu égal avec sa rivale allemande N26 arrivée en janvier 2017 (580 000 clients). Mais N26 comme Revolut restent loin de Nickel qui a dépassé le million de comptes ouverts.

A mesure que son nombre d’utilisateurs a grandi, Revolut a diversifié son offre. Initialement centrée autour du transfert d’argent à l’étranger à bas coût, grâce à son taux de change réel, Revolut s’est par la suite intéressée aux professionnels et aux voyageurs haut de gamme et réguliers. Concrètement, à côté de son offre de compte courant gratuit, Revolut décline maintenant une offre premium (7,99 euros par mois), avec notamment des assurances médicales, bagages ou encore vols retardés supplémentaires et des plafonds de dépenses accrus. Son offre à 13,99 euros mensuels cible, quant à elle, les globe-trotters tentés par les prestations des cartes très haut de gamme de Mastercard (World Elite) et Visa (Infinite)… La carte en métal allant de pair avec un service de conciergerie ou encore du cashback sur tous les paiements.

Coup de frein sur les innovations

Pour attirer de nouveaux clients et retenir les plus geeks d’entre-eux, Revolut ajoute régulièrement de nouvelles fonctionnalités à son application (cagnottes, plateforme de cryptomonnaies, financement d'associations…). L’une des dernières en date, c’est le lancement d’Apple Pay le 11 juin dernier. Cependant, il est vrai que le rythme des innovations s’est quelque peu ralenti ces derniers mois, en lien probablement avec les difficultés réglementaires que rencontre actuellement la néobanque.

Le coup de frein vaut aussi concernant son déploiement à l'international. Alors que N26 vient de faire son arrivée aux Etats-Unis, Revolut reste encore très centrée sur l'Europe, même si elle s'est lancé le mois dernier en Australie.

Alertes sur le respect de la réglementation bancaire

Quelques mois seulement après avoir enfin décroché sa licence bancaire européenne – elle a mis un an à l’obtenir – les régulateurs lituaniens et britanniques ont tiré la sonnette d’alarme. Au Royaume-Uni, c’est le système de conformité et un éventuel manque de vigilance quant à l’usage de ses services qui sont pointés du doigts.

En Lituanie, le pays qui a délivré l’agrément européen à Revolut, c’est la proximité des dirigeants de la fintech avec le gouvernement russe qui interroge. Si ces liens sont confirmés, cela pourrait aboutir au retrait de sa licence bancaire, ce qui serait lourd de conséquences pour Revolut dans la perspective du Brexit. En effet, sans agrément européen et sans accord entre la Grande-Bretagne et l’Europe, l’agrément d’établissement de monnaie électronique obtenu du régulateur britannique serait insuffisant pour avoir le droit de continuer à exercer dans l’Union européenne.

Dans l’immédiat, Revolut doit aussi faire face à l’insatisfaction croissante de ses clients. De nombreux utilisateurs de la jeune pousse nous expliquent ainsi avoir brusquement vu leur compte cloturé et leurs avoirs bloqués. A noter que des utilisateurs de N26 ou encore de Lydia ont également rapporté des histoires semblables. Faut-il y voir l’intervention des autorités de contrôle qui poussent les néobanques à se montrer plus vigilantes sur les transactions effectuées par leurs clients ?

Voir notre comparatif des banques mobiles