Les chiffres de la Banque de France pour le 1er semestre 2016 mettent en évidence une légère inflexion des usages d’épargne des Français, qui délaissent un peu les comptes courants et le PEL au profit des livrets d’épargne et de l’assurance-vie.

Va-t-on vers un retournement de tendance pour les dépôts à vue ? Les flux vers les comptes courants, qui n’ont cessé de progresser ces derniers mois et avaient même dépassé les 8 milliards d’euros au 1er trimestre 2016, se sont en tout cas repliés au second trimestre 2016 : 7,3 milliards d’euros, selon les chiffres (provisoires) de la Banque de France (1).

Ce léger reflux semble profiter aux livrets d’épargne. Après une décollecte de 3,7 milliards d'euros au premier trimestre, ils ont stoppé l’hémorragie depuis le mois d’avril et retrouvent un flux positif, à 0,4 milliard d’euros. Signe peut-être que les Français ont fini par prendre acte du contexte durable de taux bas, et prennent à nouveau la peine d’alimenter leurs comptes d'épargne, même faiblement rémunérés.

Le PEL flanche, pas l’assurance-vie

Hors livrets d’épargne, les autres placements bancaires décélèrent, constate toutefois la Banque de France. C’est le cas notamment du Plan épargne logement (PEL). Le produit star de 2015 démarre moins bien 2016, avec un flux de 5,3 milliards d'euros au premier trimestre et de 4,8 au deuxième. De plus, les ouvertures de nouveaux PEL devraient être freinées dans les prochains mois, après une nouvelle baisse de taux, de 1,50% à 1%, le 1er août dernier.

A l’inverse, l’assurance-vie conserve, semble-t-il, tout son attrait pour les Français. Les fonds en euros ont capté des flux de 9,4 milliards d’euros au second trimestre, contre 8 milliards d'euros au premier trimestre et 7,2 milliards d'euros au 4e trimestre 2015. Les unités de compte progressent également : +3,1 milliards d'euros au deuxième trimestre 2016, après 2,9 milliards au premier.

Le taux d’épargne en repli au 1er trimestre 2016

Le taux d’épargne des Français, calculé en pourcentage de leur revenu brut disponible, est en léger repli au premier trimestre 2016, à 14,4%, contre 14,8% au quatrième trimestre 2015. Les tricolores se situent ainsi à contre-courant de leurs voisins européens, puisque ce taux progresse en Italie et au Royaume-Uni, et reste stable en Allemagne.

(1) Etude « Epargne des ménages, 1er et 2e trimestre 2016 ». La notion de ménage recouvre ici les particuliers, les entrepreneurs individuels et les institutions sans but lucratif au service des ménages.