Peut-on battre sur un an le rendement du Livret A et de l'assurance-vie en euros grâce aux super-livrets des banques en ligne ? Oui, à condition de disposer d’un peu de temps et d’une bonne organisation.

Crise oblige, les Français n’ont jamais autant apprécié la sûreté et la simplicité des livrets d’épargne fiscalisés pour placer leur argent. Pourtant, leur rendement tend à baisser ces derniers mois. Selon la Banque de France, les livrets à taux de marché ont ainsi atteint en juillet dernier un taux moyen brut de 1,93% (1). Et la tendance devrait encore s’accentuer en août et en septembre.

Dans ce contexte, le Livret A et le LDD, avec leur taux de 2,25% net et des plafonds de versement revus à la hausse le 1er octobre prochain, apparaissent comme des refuges. Toutefois, il est encore possible de battre le rendement net de ces livrets réglementés. Comment ? En pratiquant ce que certains appellent le « saut de livrets », c’est-à-dire en déplaçant ses liquidités de livrets en livrets, au gré des promotions offertes par des banques en quête de nouveaux clients.

Rendement net de 3,03% sur un an

Ces offres promotionnelles sur les livrets sont légion, et les scénarios d’épargne nombreux. Ainsi, en plaçant 50.000 euros il y a un an (soit à compter du 16 septembre 2011) sur le Livret BforBank (5% pendant trois mois à l’époque), puis en déplaçant la somme (augmentée des intérêts) successivement sur le Livret Epargne Orange d’ING Direct (4,5% brut pendant 3 mois + 80 euros de prime), le Livret Axa Banque (6% pendant trois mois) et enfin le Livret Zesto de RCI Banque (5% pendant trois mois), le gain représente douze mois plus tard (le 15 septembre 2012) 2.033,65 euros d’intérêts (2). Soit un rendement de 4,07% après prélèvements sociaux.

Même en optant pour le prélèvement forfataire libératoire (PFL), le placement aurait permis d’obtenir 3,03% net de fiscalité. Bien mieux que le Livret A (2,25% net depuis le 1er août 2011) ou que le rendement brut moyen 2011 des fonds en euros (3% en 2011, selon l’Autorité de contrôle prudentiel).

Attention aux promos sous conditions

La pratique du « saut de livrets » présente donc un intérêt indéniable pour l’épargnant disposant de liquidités, et souhaitant optimiser leur rendement sans les immobiliser. Toutefois, l’exercice comporte des contraintes.

Il faut tout d’abord se plier à la discipline des dates de valeur. En effet, les sommes placées sur les livrets ne génèrent pas leurs intérêts au jour le jour, mais en deux périodes chaque mois, du 1er au 15 et du 16 à la fin du mois. Conséquence : chaque « saut de livret » entraîne forcément une quinzaine non rémunérée. Et pour éviter de perdre plus, il faut calculer attentivement les dates de retraits et de dépôts, en prenant en compte les délais de virement.

Autre nécessité : être bien informé sur les offres. Il faut d’abord décortiquer les conditions spécifiques de chaque promo pour éviter les mauvaises surprises. Certaines banques, en effet, y incluent des clauses qui en limitent la portée.

Les observateurs les mieux informés, notamment ceux qui consultent régulièrement notre page dédiée aux offres promotionnelles, pourront enfin parfaire leur stratégie en tentant d’anticiper les mouvements des banques. Certaines d’entre elles, en effet, alternent de manière régulière promotions « classiques » (du type 5% pendant trois mois) et offres encore plus intéressantes (avec prime, sur des durées plus longues…).

(1) Cette moyenne prend en compte la rémunération du Livret Jeune, dont le taux doit au moins être égal à celui du Livret A.

(2) Ce résultat tient compte des quinzaines perdus lors de chaque transfert.