Aux journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ce week-end à Clermont-Ferrand, la candidate écologiste à la présidentielle a proposé la création d’un "livret vert", destiné à financer la "conversion écologique".

Seule précision apportée par Eva Joly à propos de ce produit : il prendrait comme modèle le Livret A, soit un produit d’épargne accessible au plus grand nombre, défiscalisé et réglementé. Mais alors que les fonds du Livret A servent notamment à financer le logement social, l’objectif de ce nouveau produit serait de soutenir la conversion écologique de l’économie française.

Pilier du programme d’EELV pour 2012, cette conversion doit notamment permettre de réorienter l’industrie française vers des secteurs économiques plus durables, comme le développement des énergies renouvelables. Selon Eva Joly, dans une interview accordée au quotidien économique Les Echos en juin dernier, elle pourrait créer 500.000 emplois à l’horizon 2020, pour un coût évalué à 50 milliards d’euros, dont 15 milliards relevant de l’investissement public.

Actuellement, un produit, le Livret de développement durable (ex-Codevi), est déjà destiné en partie à financer des travaux d’économies d’énergie dans les bâtiments anciens. Il permet aux Français d’épargner 6.000 euros aux mêmes conditions que le Livret A.

« L’austérité n’est pas une fatalité »

Autre sujet évoqué par la candidate : le dette publique. Estimant que « l’austérité [n’était] pas une fatalité », Eva Joly s’est lancée dans une défense des services publics : « Ce gouvernement supprime un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite » pour une « économie d’environ 400 millions d’euros », or « le montant de la fraude fiscale est entre 30 et 40 milliards c’est-à-dire 100 fois plus que l’économie que nous réalisons en cassant nos services publics, nos hôpitaux et nos retraites ».

Elle a également appelé à la « mutualisation des dettes au sein de l’Europe », « arme de dissuasion massive contre la spéculation », afin de « permettre [aux Etats] de se refinancer à un taux européen raisonnable ».

Enfin, elle a évoqué « une double réforme fiscale : une réforme plus juste qui concerne aussi l’environnement » : « Si j'étais président, je présenterais un budget fin août avec un paquet fiscal de 20 milliards qui porteraient sur les plus aisés. »