Le médiateur auprès de la Fédération bancaire française (FBF), Benoît Jolivet, a appelé jeudi à la vigilance sur les livrets d'épargne bancaires, estimant que leurs caractéristiques sont "trop souvent peu compréhensibles voire délibérément ésotériques".

« J'appelle à nouveau l'attention sur ce sujet qui fait l'objet, dans mon champ de compétence, de nombreuses réclamations relatives aussi bien à la publicité qu'au fonctionnement », a expliqué Benoît Jolivet dans le compte-rendu d'activité de la médiation, publié jeudi. En cause, les taux de rémunération attractifs proposés par plusieurs établissements, notamment des banques en ligne, pour leurs livrets d'épargne maison (à distinguer de l'épargne réglementée et notamment du Livret A).

« Il y a des limites »

Selon lui, le « marketing extrêmement actif et concurrentiel relatif à ces produits, en particulier en période de taux bas de rémunération de l'épargne » conduit « à des offres promotionnelles à durée limitée assorties de taux et de primes trop souvent peu compréhensibles voire délibérément ésotériques. La créativité, c'est bien, mais il y a des limites ».

« De même, les conditions générales - applicables en cas de difficultés - font souvent l'objet de subtilités juridiques qui, pour être contractuellement fondées, n'en sont pas moins de nature à piéger les épargnants qui en auraient fait une lecture distraite ou négligente », ajouté Benoît Jolivet à l'occasion d'une conférence de presse. « La clarté des offres dans ce domaine devrait pourtant constituer un élément essentiel de la loyauté des rapports avec les épargnants ».

Bond des litiges liés à l'épargne

Parmi les litiges dont a été amené à se saisir le médiateur en 2010, ceux concernant l'épargne sont en hausse de 49% par rapport à 2008, même si le nombre de dossiers n'est que de 82. Au total, les services de la médiation ont reçu 1.286 courriers, un chiffre en baisse par rapport à 2009 (1.366). Sur ces envois, 601 concernaient un litige avéré. Dans 6 cas, il a donné lieu à une médiation formelle, qui a reçu l'accord des deux parties pour 4 d'entre eux. Les 595 autres dossiers ont déclenché l'intervention du médiateur, débouchant sur une solution jugée satisfaisante par les parties dans 327 cas.