François Baroin, le ministre de l'économie, a annoncé qu'il allait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, de laisser inchangé à 2,25% le taux de rémunération du Livret A, alors que la formule de calcul théorique aurait dû entraîner son relèvement à 2,75% au 1er février.

Dans un communiqué, Noyer avait justifié ce matin le maintien du taux du Livret A par les « perspectives de baisse de l'inflation » et la nécessité « d'éviter une volatilité excessive du Livret A ». L'argument a été repris un peu plus tard par François Baroin, également par communiqué. 

Selon les chiffres publiés hier soir par l'Insee, l'inflation sur un an est restée stable en décembre, à 2,4% (hors tabac). La formule inscrite dans la loi prévoit que le taux du Livret A corresponde au niveau de l'inflation majoré d'un quart de point, le chiffre obtenu étant arrondi au quart de point le plus proche. En cas d'application, la formule aurait donc porté le taux à 2,75%, contre 2,25% actuellement.

Noyer avait préparé le terrain

Christian Noyer avait déjà laissé entendre vendredi qu'il pourrait maintenir le taux du Livret A début février même en cas d'accélération de l'inflation. Les textes l'autorisent en effet à ne pas appliquer la formule « en cas de circonstances exceptionnelles ». Le gouverneur de la Banque de France n'a néanmoins qu'un pouvoir de recommandation et le ministre de l'Economie pouvait choisir d'y déroger.

A l'instar de la Banque de France, l'ensemble des économistes prévoit une décélération progressive des prix en cours d'année, avec un passage de l'inflation sous les 2% fin 2012, ce qui aurait induit une baisse du taux du Livret A dès août ou début 2013.

Le total des dépôts sur le Livret A a légèrement baissé en novembre pour la première fois depuis un an, mais l'année 2011 devrait rester comme l'un des meilleurs millésimes pour ce produit. A fin novembre, les dépôts sur le Livret A avaient augmenté de 16,53 milliards depuis le début de l'année, non loin du record absolu enregistré en 2008, avec 18,7 milliards d'euros.