Le nombre de permis de construire et les mises en chantiers de logements ont reculé entre août et octobre en France, selon des chiffres officiels publiés jeudi, confirmant leur tendance générale à la baisse depuis près de deux ans. Mais cette baisse touche plus les logements collectifs que les maisons individuelles.

Entre août et octobre, 116 200 nouveaux logements ont été autorisés, soit un repli de 4,1% par rapport à la même période en 2018, selon les chiffres du ministère de la Cohésion des Territoires, dont dépend le logement. Pour les mises en chantier, la baisse est de 3,2% à 89 100 logements démarrés. Ces évolutions confirment la tendance générale à la baisse observée depuis environ deux ans, que ce soit en matière de mises en chantier, c'est-à-dire la construction effective de logements, ou les permis, qui en donnent une idée avancée.

Rebond de la construction de maisons

Dans le détail, la situation est néanmoins contrastée. En ce qui concerne les permis de construire, la situation s'améliore nettement pour les logements individuels purs, c'est-à-dire le gros du marché des maisons. Entre août et octobre, ils bondissent de 8,4% sur un an.

En revanche, les permis pour les logements collectifs, c'est-à-dire les immeubles, chutent de 12,1%. Les promoteurs immobiliers en accusent à la fois la timidité des élus à l'approche des municipales de 2020 et une hausse des coûts de construction, qui pousse à retarder voire à renoncer à des opérations. De leur côté, les autorisations pour construire des logements en résidence pour étudiants ou seniors se stabilisent (+0,1%), alors qu'elles avaient fortement chuté sur la période allant de juillet à septembre.

Mise en chantier : un peu plus de 5 mois pour les maisons

La situation est similaire pour les mises en chantier. Le nombre de logements individuels purs entamés est en hausse de 3%. A l'inverse, le nombre d'immeubles dont la construction a démarré chute de 6,5%. Par ailleurs, le ministère prévoit un taux d'annulation des logements individuels autorisés sur ces trois mois de 11,3%, « légèrement inférieur » à la moyenne, tandis que dans le collectif, 14,7% des logements autorisés durant cette période ne seraient jamais mis en chantier, un chiffre également en dessous de la moyenne.

Quant au délai moyen avant la mise en chantier, le gouvernement table sur 5,3 mois pour le logement individuel (très légèrement inférieur à la moyenne) et 10,5 mois dans le collectif (inférieur à la moyenne).