Le monde du logement social fonctionne bien dans l'ensemble et ses bailleurs font preuve d'un « sérieux global » ; ils pourraient toutefois collectivement gagner un milliard d'euros en fonctionnant plus efficacement, a estimé mercredi le régulateur du secteur à l'occasion d'un bilan annuel.

Le monde HLM est « globalement caractérisé par un nombre limité d'irrégularités et de dysfonctionnements ainsi que par une réelle dynamique sociale », résume l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), dans un rapport établi à partir de son activité de 2018.

Lancée en 2015, l'Ancols a à la fois pour mission de contrôler si les bailleurs sociaux respectent leur réglementation, proposant éventuellement des sanctions envers les fautifs auprès du gouvernement et d'évaluer dans quelle mesure ils répondent efficacement aux besoins en matière de logement.

« S'agissant de la gestion des organismes, le rapport souligne la réalité du professionnalisme et des dynamiques de progrès au service des ménages logés, constatés chez la plupart des bailleurs », a estimé l'Ancols, ajoutant que les manquements observés ne remettaient pas en cause le « sérieux global » du secteur. « Cependant, l'agence constate que l'efficience de gestion est, jusqu'alors, insuffisamment inscrite dans les priorités de l'ensemble du secteur », nuance le régulateur.

Réduction des coûts

Cette remarque s'inscrit dans un contexte d'importantes économies demandées par le gouvernement au secteur : le monde HLM doit notamment réduire collectivement ses loyers de près d'un milliard d'euros par an d'ici à la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.

L'Ancols estime que ces économies ne mettent pas en danger le secteur, vu sa situation financière « solide », mais que celle-ci pourrait encore être améliorée par une meilleure gestion chez la majorité des bailleurs.

Pour appuyer ce raisonnement, l'agence a établi diverses catégories de bailleurs, selon divers critères dont leur taille et leur âge. « En faisant l'hypothèse que les coûts de gestion pourraient être alignés sur les organismes les plus efficients au sein de chaque panel, près d'un milliard d'euros d'économies potentielles pourraient être réalisées », juge l'Ancols.