La principale organisation du monde HLM, l'Union sociale pour l'habitat, a sommé plusieurs plateformes de location de courte durée, dont Airbnb, de mieux informer leurs clients pour éviter d'y louer des logements sociaux, une pratique illégale, a-t-elle annoncé lundi.

L'Union sociale pour l'habitat (USH), confédération de l'ensemble des bailleurs sociaux, a fait état dans un communiqué de l'envoi d'une « mise en demeure » à Airbnb, le Bon Coin et De Particulier à particulier (PAP), procédure à laquelle s'est associée l'Aorif, qui regroupe spécifiquement le monde HLM de l'Île-de-France. Le courrier demande aux plateformes « d'améliorer leur information aux locataires du parc social, leur rappelant l'interdiction de mettre en location le logement social occupé, sous peine d'importantes sanctions », est-il précisé.

Un locataire d'un logement social n'a, dans l'essentiel des cas, pas le droit de le louer à son tour à quelqu'un d'autre et d'en tirer une rémunération. Il encourt une amende de plusieurs milliers d'euros. Mais les bailleurs HLM sont « confrontés depuis plusieurs mois à la médiatisation de plusieurs affaires révélant des pratiques illicites de la part de locataires », regrettent l'USH et l'Aorif.

« Nous avons une politique de tolérance zéro face aux sous-locations illégales de logements sociaux et supprimons toutes les annonces portées à notre connaissance », a réagi auprès de l'AFP Airbnb, qui précise informer ses utilisateurs de l'interdiction de sous-louer des logements sociaux sur une page spécifique de son site.

Récolter l'information à la création d'une annonce de location

Cet été, Le Parisien s'était notamment fait l'écho d'un contentieux autour d'un logement social dans le 16e arrondissement : son occupante l'avait loué sur Airbnb mais avait été dénoncée par ses propres locataires occasionnels à la suite d'un litige. Les deux organisations signataires demandent aux trois plateformes visées d'imposer à leurs utilisateurs de cocher une case afin de préciser explicitement que le logement qu'ils louent n'est pas social.

Elles exigent aussi une « visibilité accrue » des mises en garde sur l'interdiction de sous-louer un logement social, ainsi que l'ajout d'une précision sur le fait qu'il est aussi prohibé de n'en louer qu'une partie, sauf dans certains cas très précis : accueil de personnes âgées ou handicapées, sans but lucratif.