Plus de 600 fausses locations dénoncées auprès d’Info Escroqueries en 2019 : c'est déjà 30% de plus que pour toute l'année dernière note Le Parisien, qui pointe une « inquiétante envolée des fausses annonces immobilières ».

Vous repérez une maison de vacances en location attractive sur PAP ou Leboncoin, puis le propriétaire annonceur vous propose un rabais de 25% sur le prix de location, à condition de régler l’ensemble de la facture par avance : attention à l’arnaque ! Même méfiance pour un appartement dans un lieu prisé à un prix défiant toute concurrence, avec une avance significative à fournir pour la réservation… C’est ce genre de stratagème que mettent en place les escrocs sévissant sur les plateformes de location saisonnière.

Et ce mode opératoire se développe à en croire les informations du Parisien : « Si l’on compte les fausses offres de locations, de ventes et d’achats d’appartements, le phénomène est important : on a reçu, l’an dernier, 7 000 alertes sur Pharos », la plateforme de signalement des contenus illicites sur le web, explique dans le quotidien François-Xavier Masson, chef de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC). Et le numéro vert dédié aux victimes d’arnaques (Info Escroqueries, au 0 805 805 817) a déjà été composé 600 fois pour des affaires de fausses locations immobilières depuis le début 2019, en hausse « de plus de 30% » par rapport à 2018 ! Le commissaire divisionnaire François-Xavier Masson rappelle en outre que ces statistiques ne représentent que les signalements : « Je pense que le chiffre noir des arnaques immobilières va bien au-delà de ces signalements ». Dans Le Parisien, la directrice générale de PAP Laëtitia Caron affirme elle bloquer plus d’une offre de location sur quatre pour cause d’escroquerie potentielle ! La brigade OCLCTIC souligne d’ailleurs la bonne coopération des sites d’annonces en ligne face à ce fléau.

La brigade spécialisée pointe d’autres types de pièges : des escrocs piratent la boîte mail de propriétaires annonceurs puis redirigent les messages vers leur propre boîte mail, où ils publient des annonces copiées-collées. Pour éviter d’être repérés trop vite, les escrocs utilisent parfois des comptes bancaires en ligne proposés par des néobanques « comme N26 ou Revolut », dont l’ouverture est simplifiée, et qui incitent moins au soupçon que les « transferts sur Western Union ou MoneyGram ». Dernier type d’arnaque cité par la brigade OCLCTIC : l’usurpation d’identité des locataires à l’aide de fausses annonces dont le but est uniquement de récupérer des justificatifs (carte d’identité, fiche de paie…), ce qui permet alors de monter des dossiers de crédit conso pour encaisser l’argent emprunté.

Le service spécialisé dans la lutte contre la criminalité en ligne reconnaît la difficulté pour les victimes de récupérer leur argent : après avoir arrêté une « bande spécialisée », le chef de brigade Florian Fonteneau précise que « sur les 3 millions [d’euros] de préjudice, nous en avons récupéré 70 000 euros, tout le reste avait quitté la France ». Un conseil, pour éviter de se faire arnaquer ? Ne pas livrer vos coordonnées bancaires, ne surtout pas envoyer de documents justificatifs avant la visite, pour une annonce de vente, ou ne pas envoyer le solde avant d’arriver sur place pour une location de vacances.