Incendie, dégâts des eaux, bris de glace, intempéries, vol, vandalisme, dommages électriques… Vous pensez que votre assurance habitation vous protège contre ces sinistres ? Vous pensez également que tous vos objets et meubles sont couverts ? Relisez attentivement votre contrat, vous pourriez bien avoir quelques surprises.

Comme son nom l’indique, l’assurance habitation sert en premier lieu à protéger votre logement en cas de sinistres : ses murs, mais aussi le mobilier qui la compose. Dans le jargon assurantiel, on la qualifie plus précisément d’assurance multirisque habitation (MRH), car elle couvre aussi votre responsabilité civile et celle des membres de votre foyer. C’est-à-dire la prise en charge des compensations financières lorsque vous causez des dommages corporels ou matériels à une tierce personne.

Responsabilité civile, dégât des eaux et incendie : le b.a.-ba

Quasi-incontournable car obligatoire pour les copropriétaires et les locataires et fortement conseillée pour les propriétaires d’un logement individuel, l’assurance MRH reste toutefois souvent obscure. « De manière générale, il y a une grande incompréhension sur les assurances et notamment l’assurance habitation. Rares sont les assurés à savoir précisément ce qu’intègre leur contrat », remarque Christophe Triquet, le fondateur du site de comparaison MeilleureAssurance. A votre décharge, il est vrai que les compagnies d’assurance ne vous facilitent pas la tâche.

Certes, outre la responsabilité civile, votre assurance vous couvre a minima en cas d’incendie, de dégâts des eaux (fuites, infiltrations et gel), d’actes terroristes, d’événements climatiques violents (vents à plus de 100 km/heure, neige ou grêle), de catastrophes naturelles et technologiques. Mais de nombreuses autres garanties sont facultatives et payantes. L’assurance habitation n’est pas un produit standardisé, bien au contraire, il s’agit d’un contrat packagé, avec des options à la carte.

Résultat, selon les compagnies d’assurance, le prix que vous êtes prêt à débourser pour vous couvrir ou encore en fonction des risques contre lesquels vous voulez vous prémunir, votre assureur vous proposera une formule et des extensions de garantie plus ou moins protectrices. Ces options sont certes facultatives mais, dans les faits, pas toujours accessoires. Exemple : le vol.

Lire également : Comment faire des économies sur votre assurance habitation

Le cambriolage rarement prévu par les assurances de base

Si vous avez opté pour une assurance MRH entrée de gamme, il est en effet plus que probable que votre assureur ne vous couvre pas en cas de cambriolage. Et, même si en relisant votre contrat, il prévoit bien une garantie « Vol », il est possible que celle-ci ne vous soit d’aucune utilité le cas échéant. La faute aux fameuses exclusions de couverture, comme l’illustre Christophe Triquet : « les assureurs conditionnent le plus souvent la prise en charge du vol et de sa tentative à l’installation d’une serrure à 3 ou 4 points, de volets roulants ou encore d’une alarme. De même, sans acte d’effraction, si le voleur procède par filouterie, usurpe l’identité de quelqu’un ou utilise un passe-partout, les compagnies n’indemnisent pas toujours les victimes ».

De plus, au regard des notices parcourues, quand vous vous absentez, mieux vaut bien cadenasser votre logement. « En cas d’absence, même de courte durée, vous devez fermer vos fenêtres et ouvertures, verrouiller vos portes et mettre en fonction tout système de protection électronique dont vous disposez. En cas d’inhabitation supérieure à 24 heures, vous devez utiliser tous les moyens de fermeture (volets, persiennes), verrouiller vos portes et mettre en fonction tout système de protection électronique dont vous disposez », peut-on ainsi lire dans les clauses d’exclusion de l’option « Vol » de la Macif. Et, si vous vous absentez encore plus longuement – pendant 30 à 90 jours selon les assureurs – prenez alors garde à la clause d’inhabitation. Celle-ci prévoit le plus souvent, en cas de vol ou de mobilier détérioré, une baisse de l’indemnisation, voire sa suspension.

Méfiance quant aux exclusions sur les dégâts des eaux

Présente dans tous les contrats, la garantie « Dégâts des eaux » peut faire l’objet de restrictions… Illustration avec la formule « économique » de la Macif. Celle-ci prévoit qu’à partir de la troisième inondation (hors catastrophe naturelle) « subie par les bâtiments au cours des 15 dernières années », le préjudice n’est plus couvert par la compagnie d’assurance.

Bris de glace, dommages électriques et assurance scolaire à rajouter

Autre garantie optionnelle : le bris de glace qui vous indemnise lorsque vos vitres, fenêtres, baies vitrées et autres velux sont endommagés ou brisés. Si votre contrat intègre cette protection, prêtez néanmoins attention aux parois éligibles. « Les vitrages pris en charges sont définis par chaque compagnie », met en garde le comparateur multiproduits JeChange.

Vous détenez des appareils électriques onéreux (ordinateurs, console de jeux, téléviseurs…) mais aussi de l’électroménager (réfrigérateur, four…) ? Là encore, vous pourrez prétendre à une réparation en cas de dommages électriques (dont la foudre) uniquement si vous avez souscrit à la garantie éponyme.

Assurance habitation : économisez jusqu'à 125 € par an grâce à notre comparateur en ligne

Si la responsabilité civile est systématiquement couverte par les contrats MRH, ce n'est pas le cas de la partie « protection de la personne », nécessaire pour constituer une assurance scolaire. Une couverture sur laquelle, à l’approche de la rentrée scolaire, les parents peuvent difficilement faire l’impasse. Mais, alors même qu’elle est optionnelle dans les contrats habitation, l’assurance scolaire s’avère à l'inverse, chez certains assureurs, indissociable de l’assurance MRH. C’est le cas par exemple chez Direct Assurance qui conditionne sa souscription à celle d’un contrat habitation.

Lire aussi : les questions à se poser sur l'assurance scolaire

Attention aux franchises et aux plafonds d’indemnisation

En option, les assureurs proposent aussi des garanties plus accessoires comme la couverture du « contenu du congélateur ». Elle vous permet d’obtenir le remboursement des aliments impropres à la consommation suite à sa panne. Si vous êtes tenté par cette protection, vous devez scruter le plafond d’indemnisation pour juger de l’intérêt ou non de payer une surprime. « Pour les petites bricoles, telle la perte du contenu du congélateur, certaines compagnies vont rembourser 500 euros quand d’autres se limiteront à une centaine d’euros de marchandises », souligne Christophe Triquet, de MeilleureAssurance.

Bien plus important pour votre santé financière : le plafonnement de l’indemnisation concernant votre mobilier (meubles, électroménager…),. En cas de sinistre, le montant des réparations que vous touchez dépend de la valeur des biens que vous avez déclarée et de leur vétusté au moment du sinistre. « Si jamais l'ensemble de vos biens a une valeur supérieure à l'estimation faite à la souscription du contrat, l'assureur peut refuser de vous indemniser », prévient Gaël Duval, fondateur du comparateur JeChange. En outre, même si vous avez renseigné la valeur réelle de votre patrimoine mobilier, si vous vous révélez incapable d’en apporter la preuve après un sinistre, vous n’obtiendrez pas une indemnisation à la hauteur de ce que vous esperiez.

Les objets de valeur à signaler explicitement

A noter, les biens de valeurs (bijoux, montres, tableaux, pierres précieuses…) doivent faire l’objet d’une déclaration séparée du reste du mobilier. S’ils ne sont pas signalés explicitement à votre assureur, il pourra refuser de les prendre en compte dans l’indemnisation versée. Pour ces objets onéreux, conserver en lieu sûr les factures d’achat, les certificats d’authenticité, les estimations des salles de vente et des photographies est indispensable.

Outre les garanties et les plafonds de réparation, les assurances MRH diffèrent également sur le montant de la franchise. C’est-à-dire la part du préjudice qui reste au minimum à votre charge en cas de sinistre (dégâts des eaux, incendie…). Là encore, ce montant est paramétrable : plus vous montez en gamme et payez cher votre assurance, plus la franchise est faible. Quelques exemples. Chez AXA, l’assurance habitation « Jeune Actif » (a minima 75 euros par an) s’accompagne d’une franchise de 320 euros. Elle est divisée par deux, à 160 euros, pour la « Formule Propriétaire » (au minimum 146 euros annuels). Pour Sogessur, la filiale dédiée à l’assurance de la Société Générale, la franchise est de 145 euros par sinistre dans le cadre de ses contrats destinés aux propriétaires occupants. Mais, en souscrivant la formule la plus haut de gamme (Optimale), l’assureur renonce à appliquer une franchise.

Les dépendances à déclarer pour être couvertes

Enfin, au moment de décrire votre lieu d’habitation, vous devez vous montrer précis. Par exemple, en cas de dommages, si l’expert mandaté rapporte que le nombre de pièces déclaré est inexact, l’assureur pourra retenir de votre indemnité les primes que vous auriez dû lui payer compte tenu de la réalité de votre logement. Plus généralement, l’ensemble des dépendances (garage, cave, hangar, abri à vélo…) doivent être indiquées explicitement à votre assureur pour faire l’objet d’une prise en charge.

Quant aux aménagements et biens situés à l’extérieur - les piscines, éoliennes mais aussi votre vélo stationné dans la rue par exemple -, ils sont exclus des biens mobiliers couverts. Toutefois, les assureurs peuvent les intégrer à votre assurance MRH. Mais, pour ce faire, vous devez souscrire des garanties spécifiques complémentaires.