Paal, très pédagogue, a dressé les lignes directrices qui doivent diriger les réflexions d'un investisseur particulier que nous sommes tous.
Je vais descendre dans l’écheveau de la réflexion boursière.
Pensez d'abord macro économie :
Les taux remontent après 30 ans de baisse.
Même si la hausse se mesure en 1/10ème de point, elle est réelle.
C'est plus la tendance qu'il faut prendre en compte.
Ceci signifie qu'il ne faut pas investir sur les entreprises endettées, et encore moins sur le secteur obligataire.
Evitez les secteurs qui ont besoin de capitaux :
- L'immobilier et donc les foncières cotées en bourse.
- Les entreprises qui dégagent peu de croissance mais procurent du rendement comme les services à la personne.
- Les entreprises de téléphonie très endettées.
A l'inverse, le secteur financier profitera d'une remontée des taux.
Axa, BNP, Amundi, Crédit Agricole, SG devraient s'apprécier avec la normalisation de la politique monétaire de la BCE.
D'un autre côté, des secteurs profitent des mutations de nos sociétés. Le secteur de la santé profitera pleinement du vieillissement des populations.
Si on confronte ces 2 tendances, on devrait écarter des sociétés comme Orpea ou Korian (maisons médicalisées) qui sont très endettées. Orpea vient d'ailleurs de dévisser en bourse avec la récente petite hausse des taux en France.
Donc : méfiance, toujours regarder le niveau d'endettement d'une entreprise avent d'investir quand on est dans une tendance haussière sur les taux.
Je citais Total comme exemple, car en analysant l'évolution sur les 10 dernières j'ai pu remarquer que le titre était toujours en croissance.
Après je regarde également s'il y a un éventuel dividende à percevoir.
Mais est-ce que les grosses entreprises sont des valeurs à avoir , elles semblent plus "sûres" que de plus petites valeurs (arrêtez moi si cette idée est complètement erronée)
Bien sûr que l'on peut... correction : Que l'on doit avoir en portefeuille.
Total est capable de délivrer un rendement régulier en totale indépendance des cycles du pétrole. 30€ il y a 2 ans, 80 aujourd'hui, le rendement est de 5% et les cours amortissent le grand écart des prix du brut.
C'est ma valeur fond de portefeuille par excellence.
Ce n'est pas pour rien qu'on les appelle action de fond de portefeuille. Ce sont les plus grosses capitalisations de la cote. Elles existent depuis très longtemps et leur modèle économique ne peut être remis en cause.
Total, Air Liquide, L'Oréal, LVMH, ont leur place dans un portefeuille.
Ensuite j'essaye de me projeter dans 5 -10 ans en me disant " Quels sont les marchés d'avenir, et quelle entreprise est déjà dans le coup ? "
Des marchés d'avenir... Vous les connaissez, non?
Suffit de regarder les infos pendant quelques jours pour commencer à les cerner.
Des thématiques à jouer :
- La révolution numérique et la digitalisation des entreprises (robotique, dématérialisation des documents, voiture autonome, etc)..
- Le vieillissement de la population (silver age).
- L'écologie (qui est mal valorisée par la bourse).
- La sécurité (individuelle, informatique ou militaire).
Par exemple, il y a une start-up Française de navette autonome qui est entrée en bourse cet été, est-ce que le risque vaut la peine d'être pris ? Le titre est autour de 6 euros
Non, clairement non, ne prenez pas ce risque.
Je pense que vous voulez parler de Navya.
On est exactement aux antipodes des actions de fond de portefeuille. Elles sont petites, très jeunes, non rentables et se bagarrent sur des marchés très concurrentiels. 1 sur 100 s'en sortira.
Mieux vaut investir sur des OPCVM ou des ETF pour mutualiser les risques et déléguer la gestion à des spécialistes des secteurs concernés :
Echiquier Artificial Intelligence, Pluvalca Disruptive Opportunities, CPR Invest Global Disruptive Opportunities.
Ou sur 1 ETF, c'est le seul que je connaisse sur le secteur :
Lyxor Stoxx Europe 600 Technology (TNO), éligible PEA.
Les entreprises qui bénéficieront le plus de la révolution numérique sont sans doute à chercher aux USA :
Amazon, Google, Microsoft, etc.
En France, ce sont les SII (
Cap Gemini), ou de petites entreprises comme
Esker ou Solution 30 qui surfent sur la digitalisation des entreprises ou développent les infrastructures nécessaires à la numérisation de la société.
Les équipementiers automobiles sont des entreprises de demain en intervenant sur des domaines en plein essor : écologie, sécurité, révolution numérique et véhicule autonome ou assisté.
Malgré cet avenir supposé radieux, le secteur est en pleine déroute à cause de la guerre commerciale lancée par Trump sur les droits de douane. Une entreprise comme Valeo a perdu 50% de sa valeur en 1 an.
Difficile de conseiller d'y investir aujourd'hui quand on ne sait pas jusqu'où ira la baisse.
Et pourtant,
Valeo, Plastic Omnium et d'autres, seront largement gagnantes dans quelques années parce qu'elles sont incontournables dans le secteur auto.
Dans la sécurité, au sens militaire du terme, une entreprise comme
Thalès doit bénéficier de la montée de l'insécurité internationale et des gouvernements qui augmentent les budgets militaires.
Dans le secteur de l'écologie, l'hydrogène doit prendre une place de plus en plus importante dans l'avenir.
Vous pouvez miser sur une petit entreprise comme
McPhy. Entreprise dans laquelle EDF vient de prendre une participation significative. Mais c'est une toute petite entreprise, avec tout ce que cela implique comme risque.
Morgan Stanley vient de réaliser une étude sur le marché mondial de l'hydrogène : industrie et transports.
Un marché qui pourrait être multiplié par 20 au cours des 30 années à venir et représenterait alors ce que représente le marché pétrolier actuellement.
A très long terme, c'est
Engie qui devrait en profiter, mais le grand bénéficiaire français sera
Air Liquide.
C'est une thématique à jouer, surtout Air Liquide : valeur de fond de portefeuille par excellence, au parcours régulier (hausse moyenne annuelle de plus de 10% depuis 20 ans) et qui chouchoute ses actionnaires.
Quant au luxe à la française, inutile de le présenter ici :
LVMH, Kering, Hermès... Les parcours sont spectaculaires et sont des titres de fond de portefeuille.
Vous avez de quoi faire, non?