Oui, les attentes sont fortes et ça ne fait pas dans la dentelle quand ça ne suit pas.
Ce sont quand même des résultats décevants, il faut le reconnaître et ce n'est pas l'argument de la base de comparaison avec des chiffres élevés de 2018 qui est une excuse forcément crédible.
" La baisse du chiffre d'affaires s'explique quant à elle par une base de comparaison élevée dans tous les secteurs opérationnels ", a commenté Patrice Caine, le PDG de Thales.
Certes, un gros contrat est venu gonfler les chiffres du T1 2018.
Cependant, secteur par secteur :
1. Le segment aérospatial, (36 % du CA 2018, +1 % sur 2017)
Les revenus de Thales ont notamment connu une baisse dans le secteur Aérospatiale de 6,5% en données organiques
Le groupe table sur un recul de 5% à 10% du chiffre d'affaires de l'activité spatiale commerciale cette année, plusieurs opérateurs de satellite ayant différé leurs décisions d'investissement.
2. Le segment transport terrestre (13 % du CA 2018, +16 % sur 2017)
Le secteur Transports a dégagé une croissance de 1,3% à périmètre et taux de change constants, marquant un ralentissement après une croissance importante de 16% en 2018.
3. Le segment sécurité et défense (51 % du CA, +4 % sur 2017)
Le secteur Défense et Sécurité s'est pour sa part stabilisé, avec une variation organique de 0,2% sur un an.
"La dynamique de ce secteur reste très solide et devrait se traduire par une croissance sensible du chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'année, en particulier au deuxième semestre", a fait valoir Patrice Caine.
Défense qui doit engranger une hausse des résultats au S2 2019 du fait des dates des contrats signés.
Transports qui s'en sortent plutôt bien compte-tenu d'une base de comparaison très élevée (+16% 2018 sur 2017, et encore +1,3% 2019 sur 2018).
2 axes d'activité qui permettent à Thalès de confirmer ses objectifs financiers pour 2019 et viser une croissance organique du chiffre d'affaires de 3 à 4% , sur environ 16 milliards de prises de commandes, et sur un résultat opérationnel compris entre 1,78 et 1,8 Md€ (+6% à +7%).
Reste le vilain petit canard noir du groupe : L'aérospatial avec un recul attendu compris entre 5 et 10% sur 2018.
Pesant 36% de l'activité du groupe, il y a intérêt à ce que les 2 autres secteurs se comportent comme anticipé.
A noter que ces perspectives n'intègrent pas Gemalto, dont l'acquisition a été récemment finalisée, et qui est consolidé dans les comptes de Thales depuis le 1er avril.
Une réactualisation des objectifs sera faite le 13 juin prochain pour tenir compte de l'acquisition de Gemalto.
Graphiquement parlant, le titre a terminé mardi soir sur un petit support horizontal.
La grande mèche haute montre que la pression est vendeuse.
Consolidation horizontale à suivre, ou retour sur la base du canal haussier?
Probablement que la réunion du 13 juin, et l'avenir envisagé avec Gemalto permettra de dégager une vision d'avenir sur la société... et sur le cours de bourse.