Aujourd'hui, 11 février 2019 (3h du matin heure française), à Adélaïde en Australie, Hervé Guillou PDG de Naval Group et le ministre australien de la Défense ont signé le strategic Partnering Agreement (SPA).
L'actuelle ministre française des Armées, Florence Parly, a fait le déplacement, et même si elle n'y a pas contribué, elle profitera de la réception qui suivra cette signature.
Il faut dire que le contrat est énorme, Kolossal diraient les Allemands, jugez-en :
L’Australie vient de signer un contrat de 33 milliards d’euros (50 milliards de dollars australiens), pour la livraison de 12 sous-marins de dernière génération qui seront construits dans le futur chantier naval d'Adélaïde. Toute la conception sera réalisée à Cherbourg par le bureau d'études de Naval Group.
Un contrat qui va produire du travail pour 500 personnes en France à Cherbourg, et 1500 emplois indirects induits chez les sous-traitants de Naval Group.
En Australie, ce seront 2000 personnes qui seront employées par ce contrat, et autant de sous-traitants qu'en France.
C'est le plus important contrat tous domaines confondus signé par l'Australie. C'est aussi le plus important contrat militaire signé en Europe.
Ce document a nécessité dix-huit mois de discussions depuis le choix de Naval Group en avril 2016. Tous les aspects du contrat ont été abordés, depuis le transfert de propriété intellectuelle, aux capacités industrielles à développer, en passant par le calendrier qui implique les 2 parties pour les 50 prochaines années.
La construction du premier submersible doit commencer en 2023 pour une livraison en 2033.
Dérivé des sous-marins nucléaires français, il aura un système de combat fourni par Lockheed Martin et une propulsion conventionnelle.
Quel rapport avec Thales?
Thales détient une participation de 35% dans Naval Group (ex DCNS), et profitera de ce méga contrat.
Il en profitera à plus d'un titre : par sa participation dans Naval Group, mais aussi par la fourniture de certains éléments électroniques des sous-marins, comme, par exemple, les sonars qui vont les équiper. Sonars pour lesquels Lockheed Martin a ouvert une consultation pour en choisir le futur fournisseur.
Un domaine sur lequel Thales est en pointe :
En 2016, Thales s'est vu confié la modernisation des moyens de lutte sous-marine de l'Australie. Une modernisation qui passe par de nouveaux sonars de haute technologie.
Thales (3200 salariés sur place et 800 millions d'euros de ventes) est le premier fournisseur des armées australiennes dans leur ensemble, depuis plus de dix ans.
Dans le domaine terrestre, Thales a été sélectionné, en 2015, pour moderniser le parc de véhicules blindés légers des forces armées australiennes.
Et dans le domaine civil cette fois-ci, Thales a remporté en février 2018 un appel d'offres pour doter le pays d'un nouveau système de gestion du trafic aérien (ATM).
Totalement inédit, ce nouveau système intègre la gestion du trafic des avions commerciaux et des appareils militaires.
Coût du contrat : 780 millions d'euros, il engage l'Australie avec Thales pour les 20 prochaines années.