THALES
Thales est l'un des leaders mondiaux des hautes technologies pour les marchés de l’aérospatial, du transport, de la défense et de la sécurité.
Le CA se répartit sur 3 grands secteurs d'activité :
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Défense et sécurité (50%)
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Aérospatial (38%)
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Transport (11%) : principalement en signalisation.
Co-entreprises :
- Thales détient une participation de 35% dans Naval Group ex DCNS : industrie navale de défense.
- Co-entreprise spatiale franco-italienne, Thales Alenia Space.
- Participation à 35% avec Raytheon (US).
- 49% dans Diehl Aerospace (Allemagne)
- 50% dans Sofradir SAS (France)
Nombre d'employés : 65 000 personnes.
Capitalisation boursière : 22 Mds€
Thales : Un groupe dopé à l'innovation.
40% du personnel occupe un emploi technique : chercheurs, ingénieurs, techniciens.
Thales et la haute technologie :
Imaginez cette directrice de recherche à l’unité mixte CNRS-Thales, J.Grollier, spécialiste des nano-neurones, elle travaille sur la physique des nano-oscillateurs magnétiques.
Ou ce Laboratoire de mécanique et d’acoustique, à Marseille, au sein duquel Thales Alenia Space travaille à concevoir un générateur solaire flexible pour améliorer ses satellites.
En l'espace de 5 ans, de 2013 à 2018, les investissements dans l’innovation auront bondi de plus de 40%, à près de 870 M€.
En 2018, Thales augmente ses investissements en R&D de 9%. Les trois quarts de ses 5 000 recrutements ont un profil technique.
Et c'est payant :
Cet effort permet au groupe d’électronique d’être à la pointe de la technologie sur ses marchés.
Il est ainsi capable de vendre un satellite de télécommunications à Gazprom, fournir un système multimédia à une compagnie aérienne, équiper de solutions électroniques les futurs véhicules blindés de l’armée française. Mieux, il se différencie de la concurrence en maîtrisant les technologies clés de la transformation numérique. Il dope ses produits et ses services grâce à ses développements en matière de big data, de cybersécurité, d’intelligence artificielle.
En concurrence avec des acteurs américains et israéliens (les meilleurs au monde) sur un projet de mini-drones de reconnaissance pour l'armée française, Thales a emporté la mise.
Des frégates pour la Marine nationale française, aux satellites d’observation Meteosat pour le compte de l’ESA, en passant par des équipements pour les avions ravitailleurs de l’armée de l’air du Royaume-Uni, jusqu'à Hologarde, une solution pour traquer les drones malveillants en zone sensible (Centrale nucléaire, aéroports, etc) ou des équipements de signalisation pour le futur métro du Grand Paris. Thales est partout.
Thales était presque partout, devrions nous dire! Il lui manquait un élément pour figurer au coeur des technologies de demain :
Intelligence artificielle (IA), objets connectés (IoT), digitalisation de l'économie, mobilités autonomes.
S'il est impossible de lister les marchés gagnés en seulement une année, tellement ils sont nombreux, ce dernier point des nouvelles technologies est important, vital même, pour l'avenir.
Il l'est aussi pour Thales qui va l'aborder en sa qualité de leader en matière de sécurité.
C'est la raison pour laquelle Thales vient de ravir Gemalto au nez et à la barbe d'Atos.
Thales/Gemalto, un futur leader mondial de la cybersécurité.
La part que représente la cybersécurité dans le CA de Thales est difficile à connaitre parce que Thales la considère comme une activité transverse.
Quelques analystes l'estiment à 1 Md€ sur les 16 Mds€ de CA en 2018.
Le chiffre est relativement modeste, mais l'activité va être un véritable relais de croissance dans l'avenir.
La seule part d'activité de Thales concernant la
cybersécurité du véhicule autonome et connecté en Europe
devrait croître de 20% par an au cours de la prochaine décennie.
Avec Gemalto, Thales change de catégorie : Des marchés principalement militaires, Thales va s'adresser aux entreprises et à des milliards d'habitants dès lors qu'ils utilisent un objet connecté, comme une voiture par exemple.
La cybercriminalité :
PwC (PricewaterhouseCoopers : cabinet d'audit et de conseil à destination des entreprises) rapporte que 4165 cyberattaques ont été recensées en France en 2016, soit une toutes les deux heures !
Toujours selon PwC, 76% des ETI (entreprises de taille intermédiaire) ont déjà subi une attaque.
Et elles coutent cher : Petya, un ransomware, s'est propagé dans les entreprises en 2017. Il aura coûté de 250 M€ de chiffre d’affaires, et 80 M€ de bénéfices à Saint-Gobain.
Estimé à 70 Mds€ en 2017 (étude Gartner), le marché de la cyberprotection pourrait atteindre 150 Mds€ en 2020.
Connectivité, big data, intelligence artificielle et, bien entendu, cybersécurité s'articulent pour former l'industrie, et même la société, 4.0 qui commence à apparaître.
"Thales bénéficie d’une solide expertise dans les capteurs et l’analyse des données, Gemalto apporte ses forces dans la sécurisation des objets connectés, qui comprend la vérification d’identité des objets et l’extraction des données sécurisées", précise Philippe Keryer, directeur de la stratégie de Thales.
La raison du rachat de Gemalto tient en cette phrase de Philippe Keryer.
Dans le domaine automobile, Thales a annoncé en janvier 2018 la création d’une coentreprise avec Vector, leader allemand dans le développement des fonctions intégrées dans les ECU (Unité de commande électronique dans les véhicules).
Le but : sécuriser le véhicule et les communications des voitures entre elles et avec leur environnement.
Thales y travaille depuis 5 ans avec les grands constructeurs européens, et avec des acteurs de la Formule 1 comme l’écurie Williams.
Stratégie boursière :
Pour investir dans la cybersécurité, il faut miser sur de grands groupes, principalement étrangers : Symentec, Cisco, Sophos.
Quelques trackers spécialisés dans la cybersécurité permettent de jouer le secteur. L'objectif de ces trackers est de reproduire la performance d'indices comme le Nasdaq CTA CyberSecurity.
Pour l'épargnant français, investir sur ces actions et ETF est difficile.
Dans un PEA, il ne reste que le marché français : Atos (concurrent malheureux pour le rachat de Gemalto), Ingenico, Inside Secure ou Wallix.
Atos est avant tout une SII. Le rachat de Gemalto s'inscrivait dans la sécurisation informatique au sens large, et pas vraiment dans la cybersécurité.
Idem pour Ingenico avec une spécialité dans les solutions de paiement, en ligne ou en magasin.
Les 2 derniers, Inside Secure ou Wallix, sont des Small caps, 50 à 60 Ms€ de capitalisation. Elles offrent moins de sécurité, sur le plan boursier, qu'une entreprise de la taille de Thales, leader mondial dans ses activités.
Quelques chiffres :
La trésorerie disponible figurant à l’actif consolidé, était de 4,283 Mds€ au 31 décembre 2017.
La réalisation de l'acquisition de Gemalto (5,6 Mds€), en numéraire, sera financée en partie grâce à la trésorerie propre du Groupe et en partie par endettement.
Thales estime que l’opération génèrera dès la première année une
relution du bénéfice net par action ajusté comprise entre 15% et 20%, avant prise en compte des synergies annuelles, significatives en termes de revenus et évaluées à 100-150 M€ en 2021 en termes de coûts.
C'est une opération extrêmement positive, financièrement parlant, pour Thales qui, en outre, se trouve propulsé au coeur d'un secteur d'activité en plein essor.
L'opération devrait être finalisée au T1 2019.
Hormis l'épisode Gemalto, Thales connait une croissance importante de ses autres activités, notamment tirées par le militaire ou l'aviation civile qui devrait croître en moyenne de 4% par an d’ici à 2035.
Le bénéfice net par action (BNPA) devrait doubler entre 2017 et 2020. Quant à la marge d'exploitation, elle devrait monter à 11% en 2020, reflétant l'amélioration de la rentabilité du groupe.
Il faut rendre à César ce qui lui appartient :
Cette belle histoire, il faut lui reconnaître le mérite de l'avoir écrite : Patrice Caine, 48 ans, PDG de Thales depuis décembre 2014.
Reconnu industriel de l'année 2018, il a fait de Thales l’un des plus grands groupes de technologies en France grâce à des acquisitions ciblées.
Graphiquement parlant, UT hebdo en 1er pour cadrer les grandes lignes directrices :
Les cours s'inscrivent dans un canal haussier de long terme depuis 2012.
A noter la MM 60 périodes sur laquelle les cours se sont appuyés, et au dessus de laquelle ils évoluent depuis 2012.
Les 3 fois où elle a été franchie à la baisse, les cours sont revenus sur la base du canal pour rebondir à son contact.
Les cours testent actuellement cette MM 60.
En unité de temps journalière :
Un excès haussier en septembre avait permis aux cours de sortir par le haut du canal haussier.
Le titre a marqué un plus haut historique à cette occasion en cotant 124,45€.
Les indicateurs techniques, RSI et stochastiques, étaient alors en surachat et invitaient à la prudence.
Depuis, la mauvaise orientation des marchés a ramené les cours sur les 104€ (dont un versement de dividende de 0,5€ le 04/12/2018), soit 16% de baisse sur le plus haut.
Les indicateurs sont proches de la zone de survente (RSI ) ou en survente pour les stochastiques.
En vue hebdo, les 3 périodes où les cours sont revenus sur la base du canal haussier l'ont été lorsque le RSI est revenu sur cette zone de survente.
La mèche haute de vendredi montre que la pression vendeuse persiste.
Si l'histoire devait se répéter, les cours pourraient bien revenir une nouvelle fois sur cette base du canal haussier qui se situe vers 96€.
Evidemment, une sortie par le bas du canal haussier dégraderait la perception que l'on peut avoir sur le titre.