TEG - Intérêts intercalaires - Incompténce financière scandaleuse des tribunaux

Aristide

Top contributeur
Bonjour,

Dans un arrêt du 3 septembre 2015 la cour d’appel de Nîmes déboutait une banque précédemment condamnée, par le TGI de cette même ville le 19 décembre 2013, à la nullité de la stipulation d'intérêts entraînant la substitution de l'intérêt aux taux légal au taux d'intérêt contractuel depuis la signature du contrat et ceci au motif que :

« Le contrat de prêt mentionne expressément que le calcul du taux effectif global ne tient pas compte des intérêts intercalaires, de la prime de raccordement d'assurance et des primes d'assurances pendant la phase de préfinancement.

L'exclusion des intérêts et frais susvisés a nécessairement minoré le TEG réel. »

=> Et une telle affirmation péremptoire sans qu’elle ait été vérifié/étayée par un quelconque calcul.

ARRÊT N° R.G : 14/00375
FGT/VC
TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE NIMES
19 décembre 2013 RG :12/03034
SA CAISSE D'EPARGNE ET DE PREVOYANCE DU LANGUEDOC
C/
DUFOUR
FENASSE
COUR D'APPEL DE NÎMES
CHAMBRE CIVILE
1ère Chambre A
ARRÊT DU 03 SEPTEMBRE 2015

La banque s’est pourvue en cassation :

Cour de cassation

chambre civile 1

Audience publique du 14 décembre 2016

N° de pourvoi: 15-26306

Publié au bulletin

=> Qui rejette le pourvoi et valide donc la décision initiale de la cour d’appel de Nîmes au motif :

«Mais attendu que les intérêts et frais dus au titre de la période de préfinancement sont liés à l’octroi du prêt et entrent dans le calcul du TEG ;

qu’il résulte des énonciations de l’arrêt et des productions que, le contrat prévoyant une telle période d’une durée de vingt-quatre mois, leur montant était déterminable lors de la signature du contrat, de sorte qu’en retenant que ces intérêts et frais auraient dû être inclus dans le calcul du TEG,

et que l’exclusion de ces coûts avait nécessairement minoré le TEG,

la cour d’appel, abstraction faite des motifs surabondants relatifs, d’une part, au taux annuel effectif global, d’autre part, au taux de période, et sans dénaturation, a fait l’exacte application de l’article R. 313-1 du code de la consommation ; que le moyen n’est pas fondé. »


Là encore l’affirmation :

=> « et que l’exclusion de ces coûts avait nécessairement minoré le TEG, »

=> S’avère être une affirmation péremptoire sans qu’elle ait été vérifié/étayée par un quelconque calcul.

Or cette affirmation est tout à fait inexacte car si les intérêts intercalaires augmentent bien les intérêts payés et donc le coût du crédit, du fait de l’allongement de durée (de 24 mois dans le cas présent) le Taux Effectif Global (TEG) se trouve - AU CONTRAIRE DIMINUE.


Pour vous en convaincre je vous propose le cas d’école suivant :

+ Prêt de 100.000€
+ Taux 3,50%
+ Durée amortissement 240 mois
+ Frais divers 2.000€

=> Hypothèse N° 1
+ Pas de prise en compte des intérêts intercalaires
+ Durée totale = durée amortissement = 240 mois

=> Ne connaissant ni la date de première mise à disposition des fonds ni le calendrier d’appels de fonds c’est cette méthode que la banque a utilisée

=> Hypothèse N° 2
+ Appels de fonds connus étalés sur 12 mois
+ Intérêts intercalaires calculés sur différé de 12 mois
+ Durée totale = durée amortissement + durée différé = 252 mois

=> Hypothèse N° 3
+ Appels de fonds connus étalés sur 24 mois
+ Intérêts intercalaires calculés sur différé de 24 mois
+ Durée totale = durée amortissement + durée différé = 264 mois

=> Hypothèse N° 4
+ Appels de fonds non connus
+ Intérêts intercalaires calculés sur différé de 24 mois et sur la totalité du prêt considéré mis à disposition en totalité dès le départ ainsi que décidé par les tribunaux
+ Durée totale = durée amortissement + durée différé = 264 mois

=> C’est cette méthode que la justice considère comme étant la méthode « légale » à appliquer.

Dans le tableau Excel dont lien en bas de post pour pourrez visualiser et comparer le détail des calculs et résultats dont, ci-dessous, tableaux de synthèse :

Afficher la pièce jointe 2062

...................Hypothèse N° 1.......Hypothèse N° 2........Hypothèse N° 3........Hypothèse N° 4
Coût Crédit.......41.190€.................42.940€..................44.690€..................44.982€

T.E.G...............3,7290%................3,7246%.................3,7206%.................3,699%

L’on vérifie bien que le Cout du Crédit (= intérêts + frais) va croissant mais que, inversement, le Taux Effectif Global (TEG) va décroissant.

=> Et contrairement à ce que les tribunaux (TGI + Cour Appel + Cour Cassation) affirment, sans l’avoir vérifié ou fait vérifier :

+ Cour Appel Nîmes : « L'exclusion des intérêts et frais susvisés a nécessairement minoré le TEG réel. »

+ Cour Cassation : « et que l’exclusion de ces coûts avait nécessairement minoré le TEG »

=> l’intégration des intérêts intercalaires n’augmente pas le TEG MAIS AU CONTRAIRE LE REDUIT.

Que les banques soient pénalisées si elles commettent des erreurs est parfaitement compréhensible et normal.

Mais il semble scandaleux que des Magistrats et même Hauts magistrats affirment des arguments sans les avoirs vérifiés et/ou fait vérifier et - qui plus est - prennent des décisions de prétendues justices sur desdits arguments absolument inexacts.

Inversement, il apparait difficile de comprendre pourquoi ni les banques (avec leurs armées d’actuaires et de juristes) ni leurs avocats, ne sont, d’une part, pas capables de démontrer cette pourtant très grossière et évidente erreur et, d’autre part, restent apparemment inactives.

Pour une « Justice » digne de ce nom, de telles inepties ne devraient-elles pas - à grands renforts de médias - être dénoncées ?

Cdt
 

Pièces jointes

  • TEG-Int-Intercalaires.xlsx
    61,2 KB · Affichages: 18
Dernière modification par un modérateur:
Bonjour,

=> Et une telle affirmation péremptoire sans qu’elle ait été vérifié/étayée par un quelconque calcul[/COLOR].[/I]

Ton jugement est sévère et partiellement injuste.

Les juges prennent une décision avec les éléments qui leur sont communiqués, ils ne sont pas là pour pallier les manquements de la Banque et de ses Conseils.

Entre l'assignation - le jugement du TGI - la décision de la Cour d'Appel qu'ont fait les services juridiques et financiers de la banque + ses avocats (1ère instance et Cour d'Appel) ? A mon sens RIEN

Ils se sont contentés de dire que :
  • la sanction (application du taux légal) était disproportionnée - en évoquant la circulaire européenne.
  • les calculs étaient faux en se gardant bien de démontrer en quoi.
  • la différence de TEG doit être supérieure à une décimale (sur ce point il y aurait beaucoup à dire)
  • le consultant est demeuré et fait partie de ces "officines" qui interviennent sur le marché des études de TEG.
  • le client est un profiteur d'aubaine

etc...

La banque a eu tout loisir pour répondre à l'assignation + aux éventuelles nouvelles conclusions du client et elle pouvait préparer avec plus d'attention son dossier pour la Cour d'Appel. Manifestement elle n'a pas su convaincre le ou les juge(s) si collégialité devant la Cour d'Appel.

La prochaine fois elle traitera avec plus de professionnalisme les réclamations et ne fera pas montre de suffisance.

En complément des arrêts des Cour d'Appel et de Cassation, il serait intéressant d'avoir le jugement du TGI

Cldt.
 
Que la banque ait une part de responsabilité je te l'accorde volontiers d'autant que, si tu lis bien, j'y fais plus qu'une allusion à la fin de mon post.

Mais il reste pour moi inconcevable que des professionnels - quels qu'ils soient d'ailleurs - mais c'est encore plus vrai pour des magistrats censés "rendre la JUSTICE" d'affirmer péremptoirement des arguments sans qu'ils aient été vérifiés et - en l'occurrence - d'affirmer péremptoirement des contre vérités.

Au minimum, quand l'on ne sait pas l'on s'abstient et l'on demande des compléments.(***)

D'ailleurs la charge de la preuve appartient à l'emprunteur et, toujours en l'occurrence, je n'ai pas vu que lesdits emprunteurs (= leur avocat) ait prouvé que les intérêts intercalaires augmentaient le TEG.

Et pour cause; ils en auraient été bien incapables puisque c'est juste le contraire.

s’il est vrai que la jurisprudence sanctionne un taux effectif global erroné ou encore des calculs d’intérêts annuels erronés, il n’en demeure pas moins que cette même jurisprudence fait supporter la charge de la preuve, soit la démonstration de l’erreur de TEG et de calcul des intérêts sur les épaules de l’emprunteur.

http://www.village-justice.com/articles/TEG-errone-nullite-procedure,21302.html

Non ce sont les magistrats qui "dans leur tête" se sont dits - sans chercher à le vérifier "puisque il y plus d'intérêts payés le TEG est forcément plus élevé" => CE QUI EST FAUX

(***)Et, dans de nombreux cas, tantôt à l'encontre de la banque, tantôt à l'encontre de l'emprunteur suivant la situation considérée, tu as pu, comme moi, voir des décisions de renvois au motif que précisément la preuve de l'erreur n'avait pas été apportée.

Un exemple au hasard :

Attendu que pour rejeter cette demande, l'arrêt retient que la démonstration d'une erreur affectant le taux effectif global de chacun des prêts en cause ne saurait résulter de la seule réalisation, par les emprunteurs eux-mêmes, d'un calcul complexe, pour un non-professionnel, d'équations mathématiques financières pour lesquelles il n'est nullement établi ni même allégué qu'ils disposeraient des compétences requises suffisantes pour s'y livrer alors même que le résultat diffère de celui dégagé par la banque, en sorte que l'analyse financière proposée ne saurait constituer la preuve de ce que le calcul du taux effectif global serait effectivement inexact ;

Qu'en se déterminant de la sorte, par des motifs disqualifiant l'offre de preuve faite par les emprunteurs pour la seule raison qu'elle n'émanait pas d'un professionnel du chiffre, sans s'assurer que le calcul du taux effectif global ainsi proposé n'établissait pas l'erreur alléguée, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard des textes susvisés ;

https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000028947101

Cdt
 
Dernière modification par un modérateur:
Ce qui m'inquiète c'est que l'avocat de la banque n'ait pas exposé ce calcul ou que les magistrats ne l'ai pas écouté/compris...
 
Bonsoir,
Moi ,cela ne me surprend pas, certains avocat découvre le droit bancaire en recevant le dossier sur le bureau, ''un beau matin''.
Pas étonnant donc que certaines décisions soient surprenantes.
De plus,croyez vous que le juge moyen s'échine à extirpé la vérité dans des conclusions mal fondées?

Par ailleurs,j'ai vu un très éminent cabinet parisien défendre une banque,pour un enjeux de...8000 euros,sur un Teg faux de plus de 2%.
Le cabinet à perdu mais n'a pas oublié de facturer à prix d'or la banque, qui a elle même défiscalisé ses pertes dans la globalité....
Mais je m'égare...
Bonne continuation
Tom
 
Bonjour,

quand vous parlez d’incompétence des tribunaux, la 1ere et grossière erreur provenait du jugement de la Cour de cassation, civile, Chambre civile 1, 12 octobre 2016. En gros qu 'un TEG réellement inférieur a celui stipule au contrat ne peut être remis en question.
Manifestement, les juges se sont pris les pieds dans le tapis sans analyser la portée réelle de leur jugement - dans le cas justement ou on aurait des frais intercalaires qui induiraient un TEG à la baisse.
Alors on se rattrape comme on peut, et puis après tout, une erreur de plus, tant pis...
DB
 
Or cette affirmation est tout à fait inexacte car si les intérêts intercalaires augmentent bien les intérêts payés et donc le coût du crédit, du fait de l’allongement de durée (de 24 mois dans le cas présent) le Taux Effectif Global (TEG) se trouve - AU CONTRAIRE DIMINUE.

Bonjour,

J'ai du mal à comprendre pourquoi le fait de prendre en compte les intérêts intercalaires allongerait la durée. Le TEG ne se calcule-t-il pas sur la durée d'amortissement ? En effet, la période d'anticipation étant clairement définie (24 mois), pourquoi le TEG n'était-il pas calculé sur cette durée allongée à l'origine ?

Bien à vous
 
Bonjour,

Le TEG se calcule sur la durée totale réelle du prêt.

Donc pour un crédit sur 240 mois qui s'amortit immédiatement le TEG sera calculé sur 240 mois.

Si ce crédit est assorti d'un différé interne de 24 mois la durée d'amortissement sera réduite à 216 mois mais la durée totale restant inchangée le TEG sera toujours calculé sur 240 mois.

Si ce même crédit est prévu avec un différé externe (= anticipation) de 24 mois la durée d'amortissement sera de 240 mois mais la durée totale sera de 264 mois et le TEG sera donc calculé su 264 mois ce qui semble logique et normal puisque ledit TEG est calculé par actualisation des flux réels d'entrées et de sorties de trésorerie sur toute la durée du prêt.

Cdt
 
Bonjour,

Le TEG se calcule sur la durée totale réelle du prêt.

Donc pour un crédit sur 240 mois qui s'amortit immédiatement le TEG sera calculé sur 240 mois.

Si ce crédit est assorti d'un différé interne de 24 mois la durée d'amortissement sera réduite à 216 mois mais la durée totale restant inchangée le TEG sera toujours calculé sur 240 mois.

Si ce même crédit est prévu avec un différé externe (= anticipation) de 24 mois la durée d'amortissement sera de 240 mois mais la durée totale sera de 264 mois et le TEG sera donc calculé su 264 mois ce qui semble logique et normal puisque ledit TEG est calculé par actualisation des flux réels d'entrées et de sorties de trésorerie sur toute la durée du prêt.

pourquoi le TEG n'était-il pas calculé sur cette durée allongée à l'origine ?

Jusqu'à ce que les tribunaux en décident autrement les intercalaires n'étaient jamais pris en compte puisque - au moment de l'offre de prêt - ni les dates de mises à disposition de fonds ni leurs montants respectifs ne sont connus.

Donc le TEG était calculé sur la seule période d'amortissement connue et en considérant la mise à disposition totale des fonds en une seule fois ce qui était parfaitement admis.

Le fait d'intégrer les intérêts intercalaires augmente les intérêts payés et donc le coût du crédit mais, du fait de la durée accrue, réduit le TEG............contrairement à ce que certains jugent financièrement incompétents affirment péremptoirement.

Cdt
 
+ Prêt de 100.000€
+ Taux 3,50%
+ Durée amortissement 240 mois
+ Frais divers 2.000€

=> Hypothèse N° 1
+ Pas de prise en compte des intérêts intercalaires
+ Durée totale = durée amortissement = 240 mois

=> Ne connaissant ni la date de première mise à disposition des fonds ni le calendrier d’appels de fonds c’est cette méthode que la banque a utilisée

=> Hypothèse N° 2
+ Appels de fonds connus étalés sur 12 mois
+ Intérêts intercalaires calculés sur différé de 12 mois
+ Durée totale = durée amortissement + durée différé = 252 mois

=> Hypothèse N° 3
+ Appels de fonds connus étalés sur 24 mois
+ Intérêts intercalaires calculés sur différé de 24 mois
+ Durée totale = durée amortissement + durée différé = 264 mois

=> Hypothèse N° 4
+ Appels de fonds non connus
+ Intérêts intercalaires calculés sur différé de 24 mois et sur la totalité du prêt considéré mis à disposition en totalité dès le départ ainsi que décidé par les tribunaux
+ Durée totale = durée amortissement + durée différé = 264 mois

=> C’est cette méthode que la justice considère comme étant la méthode « légale » à appliquer.

Dans le tableau Excel dont lien en bas de post pour pourrez visualiser et comparer le détail des calculs et résultats dont, ci-dessous, tableaux de synthèse :

Afficher la pièce jointe Tableau comparatif.docx

...................Hypothèse N° 1.......Hypothèse N° 2........Hypothèse N° 3........Hypothèse N° 4
Coût Crédit.......41.190€.................42.940€..................44.690€..................44.982€

T.E.G...............3,7290%................3,7246%.................3,7206%.................3,699%

Sur hypothèse 1
Cout Total = 41 190 = 39 190 € d'intérêts sur 240 mois + 2 000 € de frais ?

Sur hypothèse 2
CT = 42 940 = 39 190 € d'intérêts sur 240 mois + 2 000 € de frais + 1 750 € d'intérêts intercal sur 12 mois ?

Sur hypothèse 3
CT = 44 690 = 39 190 € d'intérêts sur 240 mois + 2 000 € de frais + 3 500 € d'intérêts intercal sur 24 mois ?

Sur hypothèse 4
CT = 44 982 = 39 190 € d'intérêts sur 240 mois + 2 000 € de frais + 3 792 € d'intérêts intercal sur 264 mois ?


je ne comprends pas 3 792 € d'intérêts intercalaires sur 264 mois
 
Retour
Haut