Je suis quand même assez surpris par ces graphiques.
L'aversion pour le risque n'est pas un mythe..
Il y a bien l'obligation de mettre une partie d'un versement en UC si on veut accéder aux fonds euros dynamiques.
Même pour ces fonds dynamiques, certains ne veulent pas en entendre parler.
C'est une bonne chose que de vouloir pousser l'analyse un poil plus loin que ce que disent les graphiques ...
Une collecte (ou une décollecte) c'est une différence entre deux éléments ;
- les versements net en sens positif
- et des rachats en sens négatif ...
Alors, quand je vois la différence de taille entre les barres rouges et bleues :
20,1Mds€ de collecte nette en 2018, dont 21,3Mds€ pour les UC et une décollecte de 1,2Md€ sur les fonds euros.
Maintenant, comparons ces deux données (versements - rachats) mais avec la volonté du souscripteur ….
Ce dernier se trouve ;
- attiré par le souhait de souscrire un fonds Euros bien mieux rémunéré que le fonds Euros classique
- mais un peu effrayé par la perspective de
rester collé à des UC dont il craint avoir des difficultés à se défaire
- et il va donc souscrire à des UC pour le minimum nécessaire (qui aura progressé au fil du temps (de 20% jusqu'à maintenant 50% - peut-être davantage à l'avenir …)
- mais dès que possible, ce souscripteur va chercher à arbitrer ces UC pour les convertir vers un support moins risqué, et de préférence un fonds Euros de base ….
Une fois les supports arbitrés, il peut se raviser sur le niveau de son assurance vie, et demander un rachat (surtout si le contrat possède plus de 8 ans d'âge), ne serait-ce que pour bénéficier d'une partie des capitaux et des intérêts de son contrat, qui seront
présentés comme des rachats de fonds Euros, alors que leur origine reste bel et bien des UC, lesquelles auront été transformées ….
L'inverse m'aurait paru normal. Mais là, je trouve ça bizarre.
Vous en aurez conclu :
- qu'avec les propositions de prime tous azimuts en provenance de tous assureurs pour de
nouveaux contrats (devant atteindre leur majorité) mais incluant maintenant tous une certaine proportion d'UC
- avec l'absence de prise en compte des arbitrages effectués par les souscripteurs
- par l'absence de distinction entre capital restitué, et bénéfices imposés lors de rachats
on aboutit à des données qui vont se révéler incomplètes, du moins pour l'évaluation du cycle de l'assurance vie ...
Et quand on connaît la frilosité de nos épargnants pour les produits à risques (boursiers notamment), il n'est pas étonnant que cette évolution ne soit pas facile à retracer, même avec les moyens statistiques de l'ACPR ...