Quels indicateurs, signaux nous permettent de dire que l'on est face à une économie en expansion, qui stagne, ou qui ralentit ?
Si je parle technique, je vais vous dire de suivre les PMI.
Plus simplement, les infos télé parlent d'économie et de son évolution. C'est le minimum parce que, quand les journaux TV s'intéressent à un domaine économique, c'est plutôt du réchauffé!
Sinon, dès lors que l'on commence à s'intéresser aux actions, et à y investir, mieux vaut suivre quelques sites internet dédiés à la bourse.
La macro-économie est un sujet qui y est abondamment traité.
Comment sait-on si l'action que l'on souhaite acheter est cyclique, de croissance ou de rendement ?
A t'on un système de classification comme pour les UC en AV (uc sectorielles, de croissance, value, mixte, etc.)
Pas de classification. Il faut apprendre par soi-même.
Et ce n'est pas toujours simple.
Les valeurs défensives, secteur qui me semble le plus facile à comprendre, ont une activité qui ne dépend pas, ou peu, de la conjoncture économique. La pharmacie en est le meilleur exemple. Une économie mondiale en récession, ou en croissance, peu importe, on se soigne!! On peut y ajouter l'agroalimentaire, les télécoms ou les services aux collectivités (eaux, énergie, déchets).
Les pures défensives ont une activité généralement stable et bénéficient de contrats à long terme : Suez, Veolia, EDF, Engie, etc...
Elles offrent un bon rendement. C'est à dire qu'elles reversent une grande partie des bénéfices aux actionnaires sous forme de dividendes.
EDF reverse la moitié de son bénéfice aux actionnaires. Veolia ou Engie, c'est 75%.
Par contre, la pharmacie est un secteur défensif et de croissance en même temps. Les labos ne tirent pas leur revenus de contrats passés à long terme, dépensent beaucoup en R&D et ont une activité qui va dépendre des molécules en cours de commercialisation (médicaments, vaccins, traitements de maladies graves), mais aussi des nouvelles molécules en étude et qui offrent de belles perspectives.
Les valeurs de croissance préfèrent réinvestir dans l'entreprise la plus grande partie des bénéfices dégagés au cours de l'année afin de croître et de dégager toujours plus de bénéfices.
Le secteur par excellence : Le luxe avec LVMH, Kering, Hermès ou L'Oréal.
On trouve des valeurs à mi-chemin entre défensif et croissance, comme Air Liquide par exemple. Son modèle économique très diversifié sur des domaines comme l'industrie ou la santé fait qu'Air Liquide est une valeur de croissance tout en ayant une faible dépendance aux cycles économiques. Son PDG vient de révéler lors de la dernière AG, qui s'est tenue il y a peu, qu'Air Liquide connait depuis 50 ans une croissance régulière de 5 à 6% par an.
Par opposition à ces secteurs, viennent les cycliques. Elles sont directement dépendantes des cycles économiques.
Sont des cycliques : les banques, l'automobile, les ressources de base, l'industrie lourde comme la métallurgie, etc.
Elles peuvent baisser de 60 à 70% en phase de récession, pour en regagner autant quand l'économie repart.
Les cycliques, c'est les montagnes russes.
On peut gagner beaucoup avec ces actions, mais il ne faut pas envisager les garder pour le long terme. Il faut suivre les cycles et les vendre au bon moment.
A l'inverse, les entreprises de croissance essayent de délivrer une croissance en toute occasion et vont moins fluctuer que les cycliques.
Quant aux pures défensives, on va plutôt les sélectionner pour le rendement régulier, mais c'est au prix d'une moindre revalorisation du cours de bourse.
Et au sein d'un secteur en particulier, on peut avoir de grandes disparités entre les titres qui le constituent.
Exemple avec les équipementiers auto : Michelin est moins cyclique que les autres équipementiers parce que l'activité de remplacement des pneus (la seconde monte) reste importante et indépendante du cycle économique. A l'inverse, les constructeurs auto vendront moins de voitures en période de récession.
Idem avec une entreprise comme Vinci : son secteur est cyclique, mais Vinci tire une grande partie de ses revenus des concessions aéroportuaires qui génèrent des revenus réguliers sur longue période.
En espérant avoir pu vous apporter quelques éclairages sur ces sujets...!