2 news que je reçois tous les matins sont consacrées à Michelin aujourd'hui.
Trading central conseille ce matin l'achat d'un call Michelin, graphique à l'appui...
Et Unicredit qui affiche le même graphique, avec le même commentaire :
"Le titre dépasse la borne haute d'une figure de continuation haussière en triangle ascendant en formation depuis le 10 mai dernier....visez une nouvelle hausse vers 134 et 147 euros en extension. "
L'envie m'en a pris d'aller voir la valeur, et de me faire ma propre idée (je me suis déjà fait avoir avec leurs conseils pas toujours opportuns).
Précisions : Je n'ai pas d'actions Michelin.
En 1er, le graphique.
D'abord sur le long terme :
Une résistance horizontale majeure vers 102,50 €
Une autre résistance oblique qui débute en juin 2011 et qui passe par les récents sommets des cours.
Et sur le court terme :
Après l'avoir "habillé", je ne suis pas du tout d'accord avec les conseils donnés ce matin par ces 2 sites boursiers..
Et heureusement, compte-tenu de la baisse de Michelin aujourd'hui (-2,36%), l'achat du Call VR39B conseillé par Trading central se traduirait ce soir par une perte de 17%.
Michelin s'inscrit dans un canal haussier (matérialisé sur le graphique) depuis juin 2016.
Une sortie par le haut de ce canal haussier est venue buter sur une résistance long terme (oblique en pointillés rouges).
Les cours ont réintégré leur canal, mais ont commencé à développer une figure en triangle (aussi matérialisé sur le graphique), dont 1 des côtés est constitué par 3 sommets à 123 €.
C'est là que diverge mon analyse de la valeur.
Il faut attendre la sortie de ce triangle et acheter sur dépassement confirmé de la ligne des 123 €.
Il faudra ensuite s'attaquer à la résistance oblique, vers 126 €, pour pouvoir viser le report d'amplitude du triangle, soit 138 €.
En ensuite, une petite analyse de Michelin :
Michelin est un des leaders mondiaux des pneumatiques.
86,4% des ventes concerne les véhicules de tourisme, camionnettes et poids lourds.
autres (13,6%) : vente de pneumatiques de spécialités destinés aux engins agricoles et de génie civil,
Le reste, 13,6% des ventes, s'adresse aux marchés de niches : Engins agricoles, génie civil, 2 roues et aviation.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (9,2%), Europe (38,7%), Amérique du Nord (37,3%) et autres (14,8%).
Le rendement 2017 est de 2,88%
Le ratio d'endettement de 7,72 est très faible mettant Michelin à l'abri d'éventuelles hausses des taux.
La majeure partie (75 % et 80 %) de l'activité pneumatique tourisme camionnette et poids lourd concerne des ventes de remplacement.
L’activité de première monte, 20 à 25%, est dépendante de la performance des marchés automobiles dans ses zones de commercialisation.
Sur longue période, l’activité Remplacement s’avère relativement stable, réduisant le risque cyclique causé par l’activité Première monte
(*) sources : rapport annuel Michelin
Le marché du pneu de rechange en Europe connait une croissance modérée, de l'ordre de 2% en 2016.
Si Michelin ne dépend pas des taux d'intérêt, il n'en va pas de même des variations de cours des matières premières nécessaires à son activité et aux variations de cours des énergies qu’il consomme.
Coût des matières premières consommées en 2016 : 4 316 millions € (*)
Dont :
Michelin évalue l’impact en année pleine sur ses coûts d’achat de la variation des cours du caoutchouc naturel et du pétrole de la manière suivante :
En augmentation régulière depuis l'été 2016, les cours du caoutchouc ont explosé en janvier 2017.
En cause, de fortes inondations en Thaïlande, premier producteur mondial de caoutchouc naturel, entraînant l'arrêt des récoltes dans les plantations d'hévéas du sud du pays, en pleine saison.
Variation des cours du caoutchouc (sources SIPH)
A noter la forte dépendance des cours aux conditions climatiques du sud de la Thaïlande en début d'année.
Michelin qui redoutait un impact négatif des matières premières de 900 millions en janvier, prévoit aujourd'hui 800 millions.
Une hausse des matières premières qui ont permis à Michelin de relever ses tarifs en Europe (un mois après avoir fait de même en Amérique du Nord) de 8%.
Ce qui a amené JP Morgan à relever son objectif de cours à 135 euros (14/06).
Afin de sécuriser ses approvisionnements en caoutchouc naturel, Michelin vient de lancer une OPA sur SIPH (Société internationale de plantations d'hévéas). Une société à laquelle Michelin achète entre 25% et 30% des 220 000 tonnes de caoutchouc naturel produit annuellement par SIPH.
Dernier point qui aura une incidence sur l'entreprise :
Michelin a présenté un projet de réorganisation mondiale qui se traduira par une baisse d'effectifs aux Etats-Unis et en France.
Pour la France, d`ici 2021, 5000 salariés quitteront le groupe, majoritairement par départ en retraite.
Michelin ne compensera pas ces départs et devrait limiter les recrutements à 3500 personnes d'ici 2021.
En conclusions :
La visibilité est forte sur Michelin avec l'importance de l'activité de remplacement qui reste indépendante des cycles économiques.
La rentabilité est également forte et si Michelin est tributaire des matières premières, caoutchouc principalement, l'entreprise a la capacité de relever ses tarifs.
Enfin, l'innovation dont fait preuve Michelin lui confère une position dominante et un tour d'avance sur le secteur du pneumatique.
(*) sources : rapport annuel Michelin
Trading central conseille ce matin l'achat d'un call Michelin, graphique à l'appui...
Et Unicredit qui affiche le même graphique, avec le même commentaire :
"Le titre dépasse la borne haute d'une figure de continuation haussière en triangle ascendant en formation depuis le 10 mai dernier....visez une nouvelle hausse vers 134 et 147 euros en extension. "
L'envie m'en a pris d'aller voir la valeur, et de me faire ma propre idée (je me suis déjà fait avoir avec leurs conseils pas toujours opportuns).
Précisions : Je n'ai pas d'actions Michelin.
En 1er, le graphique.
D'abord sur le long terme :
Une résistance horizontale majeure vers 102,50 €
Une autre résistance oblique qui débute en juin 2011 et qui passe par les récents sommets des cours.
Et sur le court terme :
Après l'avoir "habillé", je ne suis pas du tout d'accord avec les conseils donnés ce matin par ces 2 sites boursiers..
Et heureusement, compte-tenu de la baisse de Michelin aujourd'hui (-2,36%), l'achat du Call VR39B conseillé par Trading central se traduirait ce soir par une perte de 17%.
Michelin s'inscrit dans un canal haussier (matérialisé sur le graphique) depuis juin 2016.
Une sortie par le haut de ce canal haussier est venue buter sur une résistance long terme (oblique en pointillés rouges).
Les cours ont réintégré leur canal, mais ont commencé à développer une figure en triangle (aussi matérialisé sur le graphique), dont 1 des côtés est constitué par 3 sommets à 123 €.
C'est là que diverge mon analyse de la valeur.
Il faut attendre la sortie de ce triangle et acheter sur dépassement confirmé de la ligne des 123 €.
Il faudra ensuite s'attaquer à la résistance oblique, vers 126 €, pour pouvoir viser le report d'amplitude du triangle, soit 138 €.
En ensuite, une petite analyse de Michelin :
Michelin est un des leaders mondiaux des pneumatiques.
86,4% des ventes concerne les véhicules de tourisme, camionnettes et poids lourds.
autres (13,6%) : vente de pneumatiques de spécialités destinés aux engins agricoles et de génie civil,
Le reste, 13,6% des ventes, s'adresse aux marchés de niches : Engins agricoles, génie civil, 2 roues et aviation.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (9,2%), Europe (38,7%), Amérique du Nord (37,3%) et autres (14,8%).
Le rendement 2017 est de 2,88%
Le ratio d'endettement de 7,72 est très faible mettant Michelin à l'abri d'éventuelles hausses des taux.
La majeure partie (75 % et 80 %) de l'activité pneumatique tourisme camionnette et poids lourd concerne des ventes de remplacement.
L’activité de première monte, 20 à 25%, est dépendante de la performance des marchés automobiles dans ses zones de commercialisation.
Sur longue période, l’activité Remplacement s’avère relativement stable, réduisant le risque cyclique causé par l’activité Première monte
(*) sources : rapport annuel Michelin
Le marché du pneu de rechange en Europe connait une croissance modérée, de l'ordre de 2% en 2016.
Si Michelin ne dépend pas des taux d'intérêt, il n'en va pas de même des variations de cours des matières premières nécessaires à son activité et aux variations de cours des énergies qu’il consomme.
Coût des matières premières consommées en 2016 : 4 316 millions € (*)
Dont :
- Caoutchouc naturel 25 %
- Caoutchouc synthétique 25 %
- Charges renforçantes 17 %
- Produits chimiques 15 %
- Câbles métalliques 10 %
- Textile 8 %
Michelin évalue l’impact en année pleine sur ses coûts d’achat de la variation des cours du caoutchouc naturel et du pétrole de la manière suivante :
- Une baisse de 0,10 USD par kg sur le cours du caoutchouc naturel génère une baisse de l’ordre de 90 millions USD sur les coûts d’achat.
- Une baisse de 1 USD par baril sur le cours du pétrole entraîne une baisse de 9 millions USD sur les coûts d’achat (*).
En augmentation régulière depuis l'été 2016, les cours du caoutchouc ont explosé en janvier 2017.
En cause, de fortes inondations en Thaïlande, premier producteur mondial de caoutchouc naturel, entraînant l'arrêt des récoltes dans les plantations d'hévéas du sud du pays, en pleine saison.
Variation des cours du caoutchouc (sources SIPH)
A noter la forte dépendance des cours aux conditions climatiques du sud de la Thaïlande en début d'année.
Michelin qui redoutait un impact négatif des matières premières de 900 millions en janvier, prévoit aujourd'hui 800 millions.
Une hausse des matières premières qui ont permis à Michelin de relever ses tarifs en Europe (un mois après avoir fait de même en Amérique du Nord) de 8%.
Ce qui a amené JP Morgan à relever son objectif de cours à 135 euros (14/06).
Afin de sécuriser ses approvisionnements en caoutchouc naturel, Michelin vient de lancer une OPA sur SIPH (Société internationale de plantations d'hévéas). Une société à laquelle Michelin achète entre 25% et 30% des 220 000 tonnes de caoutchouc naturel produit annuellement par SIPH.
Dernier point qui aura une incidence sur l'entreprise :
Michelin a présenté un projet de réorganisation mondiale qui se traduira par une baisse d'effectifs aux Etats-Unis et en France.
Pour la France, d`ici 2021, 5000 salariés quitteront le groupe, majoritairement par départ en retraite.
Michelin ne compensera pas ces départs et devrait limiter les recrutements à 3500 personnes d'ici 2021.
En conclusions :
La visibilité est forte sur Michelin avec l'importance de l'activité de remplacement qui reste indépendante des cycles économiques.
La rentabilité est également forte et si Michelin est tributaire des matières premières, caoutchouc principalement, l'entreprise a la capacité de relever ses tarifs.
Enfin, l'innovation dont fait preuve Michelin lui confère une position dominante et un tour d'avance sur le secteur du pneumatique.
(*) sources : rapport annuel Michelin