Les TEG sont inexactement affichés

Complément:

Donc le taux nominal proportionnel annuel qui en résulte et - à fortiori - le taux actuariel,
seront, tous les deux, forcément supérieurs au taux de 4% qui était le postulat de base.

Ma réponse :
Non, attention, là il faut être très attentif : votre équation vous donne un taux actuariel de période semestrielle, or, le taux annuel de 4% stipulé au contrat est, par hypothèse, relié au taux actuariel de période mensuelle par une relation de proportionnalité, ceci en raison du fait que la période est conventionnellement mensuelle du fait de l’existence de deux échéances consécutives espacées d’un mois (les 2 dernières).
Pour passer de votre Is au taux nominal proportionnel annuel, il faut donc d’abord tirer le taux actuariel mensuel Im qui lui est équivalent, puis remonter au taux annuel proportionnel t en mutipliant par 12.
On a donc : Tp = [(1+Is)^1/6 –1] * 12 = bien 4% (aux erreurs d’arrondis près)
Par contre, le taux actuariel annuel Ia est donné par :
(1+Is)² = (1+Ia) => Ia = (1+Is)² - 1 = 4,074154 % à la 6ème décimale.
Il n’y a rien là que de très normal, lorsque la période est inférieure à l’année, le taux proportionnel annuel est toujours inférieur au taux actuariel annuel.

J'ai à nouveau repris votre tableau d'amortissement et vérifié le taux d'intérêt sur quelques échéances prises au hasard

Exemples:

+ Capital restant dû après la 10è échéance semestrielle = 82.573,65
+ Intérêts compris dans la 11è échéance = 1.665,30
+ Calcul taux proportionnel : 1.665,30 x 2 / 82.573,65 x 100 = 4,0335%

+ Capital restant dû après la 39è échéance semestrielle = 7.059,84
+ Intérêts compris dans la 11è échéance = 142,38
+ Calcul taux proportionnel : 142,38 x 2 / 7.059,84 x 100 = 4,0335%

Le taux proportionnel ressort bien à plus de 4% ce qui ne correspond pas au taux de 4% proportionel stipulé au contrat.

Or "Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Elle ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou pour les causes que la loi autorise.
Elles doivent être exécutées de bonne foi. (Art 1134 du code civil)"

Un contrat c'est une convention; les termes de ce contrat doivent donc être respéctés.
Le client de la banque qui aura consenti ce crédit à 4,0335% proportionnel alors que la convention de crédit prévoyait 4% proportionnel sera en droit de le contester.

Cordialement,
 
Dernière modification:

Bonjour,

Après une lecture rapide de vos réponses d'hier et une réponse aussi rapide, j'en ai fait une lecture plus attentive?

1.2) - Taux proportionnel
Tp = Im x 12
Tp = 0,287089871908% x 12 =3,4450784629%


Ma réponse :
Oui, mais Ce calcul du taux proportionnel annuel Tp est complètement inutile ; il n’apporte rien et n’intervient aucunement dans la démarche de calcul de l’échéance ni du tableau d’amortissement.

En l’espèce, le taux annuel étant actuariel, il constitue un vrai paramètre d’actualisation à partir duquel tous les calculs intéressant l’opération pourront avantageusement être effectués.
Dans ce dernier exemple que vous apportez, le plus simple, le plus direct et le plus précis (voir plus loin) consiste à utiliser une équation d’équivalence écrite directement en fonction du taux actuariel annuel Ia, qui est le seul taux à rendre en considération en l’espèce.


Citation ;
2) - Calcul échéance
E = C x Im / [1 - ((1+ Im)^(-84))]

E = 10.000 x 0,287089871908% / [1 - (1,287089871908%^(-84)]
E = 134,15 (avec arrondi monétaire)


Ma réponse :
Cette façon de calculer est bien peu rationnelle et comprend des détours et des calculs numériques faits pour être défaits ensuite avec, à cette occasion, perte de précision numérique.
On a grandement avantage à tirer directement le montant de l’échéance constante de l’équation d’équivalence suivante, écrite directement en fonction du paramètre dont on dispose par hypothèse, à savoir le taux actuariel annuel Ia = 3,50 %.
Une telle équation s’écrit :
C = E.[(1-(1+Ia)^(-84/12)) / ((1+Ia)^(1/12)-1)]
D’où l’on tire l’échéance E selon ;
E = C.[((1+Ia)^(1/12)-1) / (1-(1+Ia)^(-84/12))]
Soit, numériquement :
E = C.[(1,035^(1/12)-1) / (1-(1,035^-7)] = 134,148479389 € qui sera arrondie au centime le plus proche soit 134,15 €
Même résultat mais avec une démarche plus directe évitant tout transfert de résultat intermédiaire.
Je suis d'accord sur le fait qu'il serait possible de faire ces calculs de façon plus directe.
Mais, ainsi que je l'ai dit, il s'agit de cas d'exception dans la masse des crédits réalisés, laquelle masse est consentie contractuellement en taux proportionnels.
Dés lors il semble plus rationnel de "faire une petite verrue" de conversion du taux actuariel en proportionnel dans le développement des algoritmes de calculs pour, ensuite, ré utiliser les procédures afférentes a la gestion des prêts en taux proportionnel.
Ceci évite de dupliquer lesdits développements l'un pour gérer à partir d'un taux actuariel, l'autre pour gérer à partir d'un taux proportionnel.

D'autant que, in fine, le résultat est strictement identique puisque il est nécessaire de pratiquer une arrondi monétaire "au plus proche" sur la base de la troisième décimale.

Citation :
3.2) - Calcul amortissement


Du reste, vous ne m’avez pas répondu sur les défauts de cohérence de tableau d’amortissement joint à votre post du 11août à 17h32 (2 taux différents alors que l’hypothèse est celle d’une opération à taux fixe ; CRD mentionné aux lignes successives ne coïncidant pas, pour un même taux, au bilan actualisé des flux échus et à échoir ;taux nominal supérieur au TEG alors qu’il s’agit, en principe, de deux taux proportionnels annuels et qu’ils devraient être confondus en l’absence de frais accessoires.)

J'ai repris ledit tableau d'amortissement.
Les différences qui existent sont dues aux arrondis monétaires

Quelques exemple pris au hasard

+ 1ère échéance semestrielle (rang "6")
+ Capital dû ex ante = 100.000
+ Montant des intérêts = 2.000
+ Calcul taux 2.000 x 2 / 100.000 x 100 = 4%
+ 3è échéance semestrielle (rang "18")
+ Capital dû ex ante = 95.775,62
+ Montant des intérêts = 1.935,51
+ Calcul taux 1.935,61 x 2 / 95.775,62 x 100 = 3,99999504007..%
+ 38è échéance semestrielle (rang "228")
+ Capital dû ex ante = 13.748,91
+ Montant des intérêts = 274,98
+ Calcul taux 274,98 x 2 / 13.748,91 x 100 = 4,00002618389..%

+ 40è échéance semestrielle (rang "240")
+ Capital dû ex ante = 7.039,98
+ Montant des intérêts = 140,80
+ Calcul taux 140,80x 2 / 7.039,98 x 100 = 4,00001136367..%

+ 4è échéance mensuelle (rang "241")
+ Capital dû ex ante = 3.584,55
+ Montant des intérêts = 11,95
+ Calcul taux 11,95 x 12 / 3.584,55 x 100 = 4,00050215508..%

C'est la nécessité d'arrondi monétaire "au plus proche" sur la base de la 3è décimale qui entraîne ces différences de taux sur chaque ligne et non pas seulement entre le taux de la première phase d'amortissement en semestrialités et la seconde phase d'une mensualité.

Citation :
Donc le taux nominal proportionnel annuel qui en résulte et - à fortiori - le taux actuariel,
seront, tous les deux, forcément supérieurs au taux de 4% qui était le postulat de base.


Ma réponse :
Non, attention, là il faut être très attentif : votre équation vous donne un taux actuariel de période semestrielle, or, le taux annuel de 4% stipulé au contrat est, par hypothèse, relié au taux actuariel de période mensuelle par une relation de proportionnalité, ceci en raison du fait que la période est conventionnellement mensuelle du fait de l’existence de deux échéances consécutives espacées d’un mois (les 2 dernières).

Pour passer de votre Is au taux nominal proportionnel annuel, il faut donc d’abord tirer le taux actuariel mensuel Im qui lui est équivalent, puis remonter au taux annuel proportionnel t en mutipliant par 12.
On a donc : Tp = [(1+Is)^1/6 –1] * 12 = bien 4% (aux erreurs d’arrondis près)
Par contre, le taux actuariel annuel Ia est donné par :
(1+Is)² = (1+Ia) => Ia = (1+Is)² - 1 = 4,074154 % à la 6ème décimale.
Il n’y a rien là que de très normal, lorsque la période est inférieure à l’année, le taux proportionnel annuel est toujours inférieur au taux actuariel annuel.

J'ai du mal m'exprimer ?

Si j'ai un taux semestriel supérieur à 2%; le taux proportionnel annel correspondant sera forcément suérieur à 4%
Et le taux actuariel sera lui aussi encore supérieur audit taux proportionnel

Or j'ai trouvé un taux semestriel de 2,01674036096182%
Alors que le taux contractuel est de 4%, avec un tel taux semestriel de 2,01674...%, le taux proportionnel qui en résultera sera forcément supérieur à 4% et le contrat ne sera pas respecté.
Bien entendu le taux actuariel sera encore plus élevé mais là n'est pas le problème.

Pour ce qui est de la façon d’établir le tableau d’amortissement en cas de différé, ce qui constitue une suite d’échéances irrégulièrement échelonnées de même que votre exemple constituant un “cas d’école”, il existe sur ce site cbanque divers outils de calcul et de simulation de crédits qui, d’une façon générale, sont fort bien faits.
Parmi ces outils, vous trouverez à l’adresse suivante :

https://www.moneyvox.fr/calculatrice/credit/emprunt.php?typcredit=DIFFTOT&typtaux=P

un outil de simulation de crédits avec différé total, le taux nominal annuel étant exprimé en proportionnel.
(voir aussi les explicatiins qui vont avec à l’adresse :
https://www.moneyvox.fr/credit/differe.php

Si vous faites des essais avec des différés de plusieurs périodes, vous verrez qu’il y a bien composition de l’intérêt durant la phase de différé, à partir du taux actuariel de période mensuelle, comme c’est le cas dans mon tableau, et conformément à la pratique la plus répandue des établissements de crédit depuis plus
ieurs décennies, même si cette pratique tend à être abandonnée.

Oui,, je connais.
Sur le problème de la capitalisation mensuelle des intérêts j'ai d'ailleurs eu de nombreux échanges avec l'administrateur du site.

Conforté par les avis d'Avocatlex (peut-être aussi d'Elaphus = je ne me souviens plus ?), je maintiens que cette pratique n'est pas conforme au code civil.

Par ailleurs, à toutes fins utiles, vous pouvez aussi prendre connaissance de :
« Intérêts intercalaires – Différé interne – Différé externe – Amortissement immédiat –Ajustement d’intérêts normaux »
https://www.moneyvox.fr/forums/posts/83937/

Bien cordialement,
 
Bonjour,

Je reviens sur le calcul de l'échéance et l'élaboration du tableau d'amortisement dans le cas d'école proposé à savoir
+ Prêt de 100.000€
+ Taux nominal proportionnel = 4%
+ Durée 40 semestres plus un mois.

Je vous avais alors posé la question sur la manière de bien caculer l'échéance correspondante et comment bâtir le tableau d'amortissement.

Vous avez bien voulu me répondre et proposé le tableau d'amortissement joint en annexe.

Je vous confirme que le calcul de l'échéance (3.607,01€) et la conception de cet échéancier ne me conviennent pas car les intérêts compris dans chacune de ces échéances ne sont pas calculés à 4% proportionnel mais à 4,034689982792440% ce qui n'est pas conforme au contrat signé avec l'emprunteur.

De mon côté, de façon empririque ( = recherche itérative) j'avais trouvé une échéance de 3.596,23€ et le tableau d'amortissement (couleur saumon dans le fichier joint en annexe) fait bien ressortir - échéance par éhéance - des intérêts calculés au taux de 4% proportionnel (aux différences liées aux arrondis monétaires près) ce qui est donc conforme aux termes du contrat.

Après réflexion, je me demande pourquoi je vous ai posé cette question car la réponse me semble désormais aussi évidente que dans le cas "de l'oeuf de Christophe Colomb".


Explication:

En désignant par

+ "Is" le "taux périodique semestriel" que vous appelez "taux actuariel semestriel" et que d'autres nomment encore "Taux équivalent semestriel",

+ "e" le montant d l'échéance recherché,

nous sommes bien d'accord que l'équation d'actualisation est la suivante

100.000 = (e * (1 + Is)^(-1)) + (e * (1 + Is)^(-2)) +.......(e * (1 + Is)^(-39)) + (e * (1 + Is)^(-40)) + (e * (1 + Is)^(-(40+(1/6)))) [1]

Or, si l'on raisonne en taux proportionnel, un taux proportionnel annuel de 4% donne un taux périodique semestriel de 4%/2 = 2%.

L'équation [1] ci-dessus est une progression géométrique de raison (1+Is)^(-1) jusqu'au 40 ème terme dont la somme peut s'écrire

S = [(1 - ((1 + Is)^(-40))) / Is]
L'équation devient alors :
S + (e * (1 + Is)^(-(40+(1/6)))

Dès lors

e = 100.000 / [S + (e * (1 + Is)^(-(40+(1/6)))]

C'est ce que j'ai fait dans le fichier joint et vous verrez que le résultat de ce calcul donne .........................3 596,2326377761 €
Ce qui après arrondi monétaire aboutit à une échéance de 3.596,23€ soit exactement le résultat que j'avais obtenu de manière emprique.

L'équation d'actualisation de base étant bien respectée et les intérêts - ligne par ligne - étant bien au taux contractuel de 4% proportionnel, j'en déduis donc que mon tableau d'amortissement est parfaitement valide tant au plan mathématique que juridique.

A contrario, je suis désolé, mais l'échéancier que vous proposez ne me semble pas conforme.

Cordialement,
 

Pièces jointes

  • comparaison TA.zip
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Bonjour,

Je vous soumets deux autres petits cas pratiques afin de vérifier si nous sommes "en phase" sur la bonne façon de calculer un TEG en présence d'une franchise totale (différé de capital et d'intérêts).

=> Premier cas
Supposons le crédit suivant:
+ Montant: 100.000€
+ Taux 4%
+ Durée 10 ans
+ Différé total de 2 ans avec calcul d'intérêts simples et capitalisation à l'année en conformité avec l'article 1154 du code civil.
+ Amortissement du capital et intérêts capitalisés en 96 mois.
+ 5.000€ de frais divers prélevés à la mise à disposition des fonds
+ Pas d'assurance

Sur ces bases:
+ Le montant des intérêts de la 1ère année serait de 100.000€ x 4% = 4.000€
+ Le capital restant dû au terme de le 1ère année serait donc de 104.000€

+ Le montant des intérêts de la 2è année serait de 104.000€ x 4% = 4.160€
+ Le capital restant dû au terme de le 2è année serait donc de 108.160€

+ L'échéance constante d'amortissement serait de 1.318,39€ avec un arrondi monétaire par défaut ce qui implique un léger ajustement sur la dernière échéance.

=> Second cas
+ Mêmes données que ci-dessus sauf que l'emprunteur a obtenu de sa banque que la capitalisation des intérêts ne se fasse qu'au terme de le seconde année de différé total.

+ Dès lors au terme des 2 ans de différé total les intérêts s'élèvent à 100.000€ x 4% x 2 = 8.000€
+ Le capital à amortir en 96 mois est de 108.000€
+ L'échéance constante d'amortissement serait de 1.316,44€ avec un arrondi monétaire par défaut ce qui implique un léger ajustement sur la dernière échéance.


Quels seraient selon vous les TEG dans ces cas précis ?

Avec mes remeriements.

Cordialement,
 
Bonjour Aristide,

Bien que pas très pro en calculs :oops:, je me lance :

1 Cas : 4,862 %

2 Cas : 4,836307 %

Bien cordialement.
 
Bonjour Aristide,

Bien que pas très pro en calculs :oops:, je me lance :

1 Cas : 4,862 %

2 Cas : 4,836307 %

Bien cordialement.

Bonsoir pollux

Bravo !

En tout cas ce sont aussi les résultats que je trouve.

Maintenant attendons de voir si les spécialistes les confirment ?

Bien cordialement,
 
Bonjour à tous, et en particulier à Aristide,

J’admire votre assiduité à poursuivre cet intéressant débat, et regrette, pour ma part, d’avoir si peu de temps pour vous emboîter le pas.

J’aurais beaucoup de réponses à vous faire suite à vos 4 ou 5 derniers posts.
En effet, ceux-ci soulèvent des problèmes de théorie financière qui ne sont pas évidents pour tout le monde et sur lesquels je n’ai pas encore eu l’occasion de faire le point complètement, ou tout au moins sans un luxe suffisant d’exemples concrets pour dissiper tout malentendu, car je vois bien que des points d’ombre subsistent encore.

J’espère avoir prochainement le temps de le faire.

Votre denier post, avec ses exemples chiffrés, me force néanmoins à réagir très brièvement.

Naturellement, nous sommes d’accord sur les valeurs de ces TEG, calculés avec brio par Pollux1963 Du reste, Il n’y avait aucune raison pour que nous ne nous rencontrions pas sur ces calculs de TEG., car c’est sur la corrélation entre taux contractuel et loi d’actualisation gouvernant l’équivalence des flux réciproques (et par voie de conséquence le calcul des échéances) que nos avis divergent.

Maintenant, pour en revenir à vos 2 cas concrets, je doute fort que vous trouviez un quelconque établissement financier qui, sur la base d’un taux nominal contractuel de 4%, calcule ses échéances mensuelles comme vous l’avez fait (aussi bien celles du 1er cas que du second).

En effet, comme je l’ai déjà indiqué, en calculant de cette manière, vous définissez en réalité 2 taux successifs différents pour la phase de différé d’une part et pour la phase d’amortissement d’autre part. Et globalement, le prêteur ne retrouve pas son taux nominal de 4%. (je n’ai pas le temps de développer dans l’immédiat, j’y reviendrai)

Vous en doutez*?
Alors, pour vous en convaincre, je vous suggère de faire abstraction des frais de 5000 € perçus à la date de MAD des fonds, et de recalculer, dans ces nouvelles conditions, les TEG respectifs dans chacun des 2 cas, étant observé qu’en l’absence de frais accessoires, ces TEG devraient rejoindre le taux nominal contractuel du crédit, soit 4% en l’espèce.

Or, calculs faits, vous constaterez qu’en l’absence de frais, les TEG (calculés selon la méthode proportionnelle de même que le taux nominal) ressortent respectivement à 3,97544 % pour le cas 1
et à 3,949971 % dans le cas 2.

Si vous, vous trouvez ça normal, je peux vous garantir que les banquiers, pour leur part, seraient d’un avis différent*!
 
Suite...

Dans la pratique, ou bien, comme cela a été le cas durant des décennies, ils s’assiéraient gaillardement sur l’article 1154 du code civil, et calculeraient leurs mensualités sur la base d’un taux actuariel de période mensuelle im calculé proportionnellement au taux nominal contractuel de 4%,
Soit Im = 4% / 12 = 0,3333333……….%
Induisant une loi d’actualisation de la forme*:
Kt = Ko (1+im)^[(t-to)/1mois)]
Et une mensualité a1 tirée de l’équation d’équivalence :
100000 * (1+im)^24 = (a1/Im) * [1-(1+im)^-96]
(les flux étant actualisés à l’instant origine de la suite d’annuités c’est à dire 24 périodes mensuelles après la mise à disposition des fonds.)
soit a1 = 1320,27277311 € arrondie à 1320,27 €
Du reste, ayez la curiosité de calculer le TEG en proportionnel, sans fais accessoires, avec une telle mensualité (non arrondie de préférence), vous verrez qu’il rejoint bien les 4,0000000% conformément à la logique la plus basique.

Ou bien, voyant que le vieux “serpent de mer” de l’anatocisme refait surface, et pour avoir une sécurité juridique totale, ils opteraient pour le différé partiel (d’amortissement seul) et, durant la phase de différé de 24 périodes, mettraient à la charge de l’emprunteur 24 mensualité successives constantes fixées à 100000 € * 4%/12 = 333,33333… € arrondie à 333,33 € (outre les éventuelles cotisations d’assurance), puis, durant la phase d’amortissement 96 mensualités constantes de valeur a2 calculée selon*:
A2 = 100000 € * im / [1-(1+im)^-96)] = 1218,92753127 € arrondie à 1218,93 €
Là encore, si vous calculez, en proportionnel, toujours sans frais accessoires, le TEG pour ce second cas de figure (de préférence avec des échéances non arrondies pour éviter les erreurs d’arrondi), vous constaterez qu’il rejoint aussi les 4,000000 €.

Dans un cas comme dans l’autre, ils retrouveraient bien leur taux nominal contractuel de 4%, égal à douze fois le taux actuariel de période mensuelle. C’est là le principe même du calcul en taux proportionnel.

Juste une dernière précision, tout à fait concrète et chiffrée, qui pourra peut-être ouvrir des horizons*;
Dans votre premier exemple,
durant la phase de différé total, le coefficient d’actualisation associé à un intervalle d’une année est de 1,04. Dans ces conditions, la période cinétique T de cette phase de l’opération (ou temps T de doublement des encours) est telle que*:
1,04^(T/année) = 2
soit T donnée par*: T = ln(2)/ln(1,04) années = 17,6729876851 années
durant la phase d’amortissement, la période cinétique T’ est telle que*:
(1+4%/12)^(12T’/année) = 2
soit T’ donnée par* : T’ = ln(2) / [12*ln(1+4%/12)] années = 17,3575446455 années

Vous voyez bien que les périodes cinétiques des deux phases ne sont pas les mêmes (elles divergent dès la première décimale)
Le même calcul effectué sur votre cas n°2 donnerait des divergences encore plus grandes.

Cela signifie que les lois d’actualisation afférentes respectivement à chacune de ces deux phases ne sont pas les mêmes, autrement dit, et comme je l’ai déjà indiqué, les TAUX ne sont pas les mêmes. En calculant de cette manière, vous générez bien une opération à taux variable, ce qui est contraire à l’hypothèse qui est celle d’une opération à taux fixe. (taux fixe veut dire loi d’actualisation uniforme sur toute la durée de l’opération)

Un dernier mot pour vous poser, à mon tour, un petit problème concret portant précisément sur le point qui nous sépare*:
Soit un prêt de 100000 € consenti au taux nominal de 4% proportionnel, versé le 1/01/2010, remboursé en 24 échéances constantes irrégulièrement échelonnées, suivant le calendrier suivant*:
01/11/2010
01/01/2011
01/03/2011
01/05/2011
01/11/2011
01/05/2012
01/07/2012
01/08/2012
01/09/2012
01/10/2012
01/11/2012
01/12/2012
01/01/2013
01/02/2013
01/03/2013
01/04/2013
01/06/2013
01/10/2013
01/12/2013
01/01/2014
01/12/2014
01/03/2015
01/07/2015

Comment, selon votre méthode de calcul de l’intérêt proportionnellement à la durée de chaque période, et autrement que par une méthode purement empirique basée sur un algorithme itératif du type de la fonction “outils valeur cible” d’Excel mise en œuvre sur un tableau d’amortissement, calculeriez-vous le montant de l’échéance constante*?




Bien cordialement et à bientôt.


Reginald
 
Bonjour,

Maintenant, pour en revenir à vos 2 cas concrets, je doute fort que vous trouviez un quelconque établissement financier qui, sur la base d’un taux nominal contractuel de 4%, calcule ses échéances mensuelles comme vous l’avez fait (aussi bien celles du 1er cas que du second).
Détrompez vous, celà existe.
Nous avons des exemples concrets.
Les conditions d'un crédit se négocient et ce sont les termes du contrat signé des deux parties qu'il convient de respecter.
Le banquier sait ce qu'il fait en acceptant de telles conditions.
C'est bien la démonstration de la différence entre la théorie et la pratique !

En effet, comme je l’ai déjà indiqué, en calculant de cette manière, vous définissez en réalité 2 taux successifs différents pour la phase de différé d’une part et pour la phase d’amortissement d’autre part. Et globalement, le prêteur ne retrouve pas son taux nominal de 4%. (je n’ai pas le temps de développer dans l’immédiat, j’y reviendrai)
Encore une fois le banquier sait ce qu'il fait et s'il le fait c'est qu'il a de bonnes raisons.

Vous en doutez*?
Alors, pour vous en convaincre, je vous suggère de faire abstraction des frais de 5000 € perçus à la date de MAD des fonds, et de recalculer, dans ces nouvelles conditions, les TEG respectifs dans chacun des 2 cas, étant observé qu’en l’absence de frais accessoires, ces TEG devraient rejoindre le taux nominal contractuel du crédit, soit 4% en l’espèce.

Or, calculs faits, vous constaterez qu’en l’absence de frais, les TEG (calculés selon la méthode proportionnelle de même que le taux nominal) ressortent respectivement à 3,97544 % pour le cas 1
et à 3,949971 % dans le cas 2.
Oui, ce n'est pas un scoop !

Si vous, vous trouvez ça normal, je peux vous garantir que les banquiers, pour leur part, seraient d’un avis différent*!
Il n'y a pas de "normal" ou de "pas normal".
Il y a un prêteur et un emprunteur qui ont négocié des conditions lesquelles ont été stipulées dans un contrat et, encore une fois, c'est ce contrat quil convient de respecter.
De plus, je le répète, ce n'est pas de la théorie; c'est du vécu.

Cordialement,
 
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