Voici les propositions des professionnels de l'épargne au rendez vous de l'investissement productif organisé hier à l'assemblée nationale :
*diffuser par l’éducation financière des épargnants l’appétence à investir dans les PME
Dans cet objectif, il me semble qu’il y a deux volets qui découlent l’un de l’autre ; très souvent, sur un forum, on lit des messages dans lesquels l’intervenant indique : je n’y connais rien !
La première chose serait donc que tout épargnant reçoive sous une forme ou une autre, une culture financière de base mais assez solide ; ensuite, une fois cette culture prodiguée, évaluer ce que l’épargnant en aura retenu, et quels degré de risque il sera prêt à accepter …
Ensuite, et auprès d’un public suffisamment averti/éduqué, il s’agira de définir comment il est possible de diffuser/développer cette appétence pour investir dans l’entreprise, et surtout comment la développer dans le cadre spécifique dont relèvent les PME ; acheter un certain nombre d’actions cotée sur un leader économique, ce n’est pas pareil de de souscrire sur longue durée dans une PME locale …
*transformer les contrats d’assurance vie en contrats de retraite additionnelle
Là, il semble que l’on ne soit pas dans le champ de la persuasion, mais dans le champ d’un acte autoritaire (voire contraignant) des pouvoirs publics …
Or le PERP a déjà cette vocation-là, et il suffirait que ce produit tunnel soit assoupli, pour séduire davantage les épargnants ; aujourd’hui c’est un produit essentiellement fiscal, avec un prime à l’entrée surtout à destination des épargnants à revenus élevés, avantage dont ne bénéficient que peu, les contribuables faiblement imposés.
On voudrait donc faire basculer l’assurance-vie vers les PERP ?
Ma réaction personnelle, c’est que si cela se trouve appliqué sous contrainte, alors je vais probablement réduire drastiquement mon épargne en assurance-vie !
Car autant je suis prêt à prendre des risques sur les UC, mais je n'ai aucune envie de souscrire un produit dont je n'ai aucune envie d'avoir (à supposer que ce fut encore possible ...)
Et pour les PME :
*identifier les entreprises en recherche de financement,
Si la cible, ce sont les PME, elles sont très majoritairement sous-capitalisées, et le relai du développement est souvent trop faiblement assuré par des concours bancaires à court et moyen terme …
Mais c’est un mal endémique des entreprises françaises, où les dirigeants techniques ou commerciaux, n’ont rarement dans leur tour de table, un responsable financier qui s’occupera du financement de l’entreprise à long terme (par un renforcement des fonds propres et des capitaux permanents)
Mais qui donc va mener cette mission au niveau local ou régional ?
*intégrer les FIP, FCPI ou fonds PME dans les OPCVM,
Intégrer oui, mais à dose mesurée je pensais homéopathique car autrement, les épargnants n’appréciant pas les fortes volatilités et les risques trop importants, se détourneront de tels Opcvm …
*augmenter les incitations fiscales au renforcement des fonds propres des PME
qu'en pensez vous ?
Présenter une carotte fiscale pour faire prendre des risques à des épargnants qui sont loin d’en avoir l’habitude ?
Ou comment faire boire un âne qui n’a pas soif, en lui proposant une avoine !
