agra07
Contributeur régulier
Les magistrats doivent trancher dans des domaines souvent complexes dont ils ne sont pas nécessairement spécialistes. C'est pourquoi ils peuvent parfois se tromper techniquement de façon contre-intuitive (exemple: "si on rajoute les intérêts de la période de préfinancement on aura plus d'intérêts à payer et donc le TEG va augmenter",....intuition généralement fausse comme l'ont expliqué les matheux du forum. Pour autant, leurs décisions sont surtout motivées à partir des textes de loi, qu'il est en l'espèce assez facile de lire et de comprendre (même s'ils sont insuffisants), et en partie aussi par une forme "d'intime conviction".Le problème me semble venir non de tel ou tel magistrat mais du manque généralisé de culture financière du monde judiciaire face à l'argumentation unifiée des établissements bancaires :
Je ne pense pas vraiment que leur "manque de culture financière" soit à l'origine des divergences d'appréciation constatées.
Dans la plupart des affaires qui nous intéressent, l'expertise n'est pas une expertise judiciaire mais une expertise privée ce qui lui donne moins de poids devant un juge. Quant aux avocats, leurs conclusions sont parfois perfectibles mais s'appuyer correctement sur la jurisprudence n'est pas une mauvaise stratégie à mon sens.un certain nombre de plaideurs ont pour seule stratégie de se reposer sur les conclusions de l'expertise et brandir telle ou telle jurisprudence comme talisman, sans jamais croiser le fer contre les avocats du système bancaire : Qui croyez-vous être le plus convainquant ?
Je crois que c'est mission impossible quand on voit l'énergie déployée sur le forum par certains pour faire admettre un résultat mathématique dérangeant.Je sais que nombre de forumeurs sont rétifs aux calculs, mais il faut s'y coller si l'on veut batailler sur le terrain financier et transmettre une culture financière aux magistrats en poste.
Ah oui, c'était à propos des experts que ces mots ont été prononcés...cela me fait proposer cette paraphrase : on a les juges qu'on mérite !