Il y a 10 ans, la crise des subprimes.

poam5356

Modérateur
Staff MoneyVox
Alors, qui a fêté cette date anniversaire?

Il y a 10 ans, le 9 août 2007, BNP Paribas gelait les retraits de ses clients dans trois de ses fonds monétaires et marquait le début de la crise des subprimes.

Subprimes : késako?

Les Américains sont professionnellement très mobiles. Ils changent de métiers, de villes, vendent leur maison pour en acheter aussitôt une autre dans leur nouvelle région. Ces flux favorisent le marché immobilier qui est dynamique et voit ses prix monter continuellement.
Cette classe active, appelée "prime" bénéficie de prêts personnels, de cartes de crédit (aux USA, une carte de crédit est à prendre au mot : la carte est adossée à un crédit permanent).
Elle en bénéficie jusqu'à saturation.
Les établissements de crédits ont alors l'idée de cibler la tranche de population n'ayant pas les moyens de rembourser les prêts traditionnels, et donc pas la possibilité d'acheter leur maison. Ils sont appelés les subprimes.

Comment leur accorder un crédit alors qu'ils n'y ont pas accès?
Par un subterfuge que les Américains vont appeler les crédits 2/28 :
Pendant 2 ans les mensualités sont fixes et faibles, et vont ensuite beaucoup augmenter tout en étant indexées sur un indice variable (et souvent à la hausse).
Une nouvelle clientèle afflue sur le marché immobilier qui explose et attire les investisseurs qui font des profits importants et investissent toujours plus dans la construction immobilière.
Une bulle spéculative est en formation.
Dans le même temps, les établissements de crédits créent des titres financiers (titrisation) par assemblage des crédits et les vendent sans peine aux investisseurs, banques, organismes institutionnels, qui recherchent des placements rémunérateurs.

Les subprimes représenteront jusqu'à 13% des prêts immobiliers US.

2005 marquera le début de la fin.... Dans l'indifférence générale.
Les Américains se sont trop endettés. L'immobilier plafonne.
La tranche de la population la plus fragile, les subrpimes, commence à connaitre des difficultés de remboursement passé les 2 premières années.
Les mensualités augmentent, passant parfois de 900 à 2000$.
Les faillites commencent. D'autres s'endettent encore plus pour payer les traites et pensant trouver un meilleur travail qui permettrait de passer ce mauvais cap... En vain!
A plus d'1 million de ménages en faillite par an, le marché immobilier nourri par la hausse s'écroule.
Les grands investisseurs essayent de récupérer ce qu'ils peuvent.
Fonds spéculatifs, banques, fonds de pension américains, fonds souverains de différents pays : Tous font des pertes que l'on peut qualifier d'abyssales.
Des centaines de milliards de dollars partent en fumée.

Les pertes apparaissent dans les bilans des banques trimestre après trimestre. Mais personne ne sachant exactement qui perd quoi... Un climat de défiance s'installe entre les banques qui n'échangent plus de capitaux entre elles : C'est la crise de liquidités.
Au total, le FMI estime que la crise des subprimes aura coûté aux banques quelques 2200 milliards de dollars.

Débutée dans les ménages américains, les banques restreignent l'accès au crédit, ce qui affecte toute l'économie, et donc l'ensemble des ménages du monde entier.

Chronologie de la crise des subprimes (source : La Documentation Française) :

2007

  • 10 juillet
  • L’Agence de notation Moody’s abaisse la note de 399 titres liés aux prêts subprime octroyés par des grandes banques américaines (Citigroup, Morgan Stanley, Merril Lynch, Bear Stearns).
  • 17 juillet
  • La banque d’investissement américaine Bear Stearns annonce que la valeur de ses fonds a fondu de moitié à cause des subprimes.
  • 26-27 juillet
  • Baisse record à Wall Street.
  • 1er août
  • Des établissements financiers australiens et américains annoncent être aussi affectés par la crise des subprimes. Les bourses européennes s'enfoncent.
  • 9-10 août
  • BNP Paribas annonce qu'elle gèle trois fonds de placements composés de titres adossés à des subprimes.
  • La BCE, la Federal Reserve (Fed) et la Banque centrale du Japon injectent plus de 330 milliards de dollars dans le circuit monétaire mondial.
  • 10 août
  • Tous les indices boursiers sont en chute. La BCE et la Fed injectent encore de fortes sommes. HomeBanc, société américaine de crédit immobilier qui compte plusieurs banques européennes (dont BNP Paribas) parmi ses créanciers, se place sous la protection de la loi sur les faillites.
  • 14 août
  • Les bourses de Paris, Londres et New York sont en chute.
  • 15 août
  • Le Dow Jones passe sous la barre des 13 000 points.
  • 16 août
  • Le CAC 40 clôture à son point bas annuel, à 5 265,47 points.
  • 17 août
  • Le fonds américain Sentinel Management Group se met en faillite pour échapper aux demandes de remboursement de ses créanciers.
  • 23 août
  • Bank of America injecte 2 milliards de dollars dans Countrywide, premier prêteur immobilier du pays, sous forme d'actions préférentielles, afin d’éviter sa faillite.
  • 6 septembre
  • La Fed et la BCE injectent de nouvelles liquidités sur le marché monétaire.
  • 14 septembre
  • L'annonce que la Banque d'Angleterre a dû consentir un prêt d'urgence à Northern Rock, numéro cinq du financement immobilier britannique, a un fort retentissement.
  • 6 décembre
  • Le président George W. Bush présente les grandes lignes d'un plan d'urgence destiné à venir en aide à certains ménages pris au piège de l'endettement.
  • 12 décembre
  • Le plan exceptionnel d’injection de liquidités par un groupe de banques centrales fait rebondir les places boursières et provoque une nette remontée des taux d'intérêt américains, mais est considéré comme le signe d'une aggravation de la crise des subprimes.

2008

  • 18 janvier
  • Annonce par le président Bush d'un plan de relance de l'économie américaine de 150 milliards de dollars.
  • 17 février
  • La banque britannique Northern Rock est nationalisée pour éviter son dépôt de bilan.
  • 16 et 18 mars
  • La Fed injecte de nouvelles liquidités et octroie un prêt de 30 milliards de dollars à la banque d'affaires JP Morgan.
  • 8 avril
  • Le FMI chiffre le coût de la crise financière à quelque 1 000 milliards de dollars.
  • 15 avril
  • L'OCDE chiffre les pertes liées à la crise des subprimes à 422 milliards de dollars.
  • 12 juillet
  • Faillite d’Indymac, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains.
  • 28 juillet
  • Dans son rapport mensuel sur la stabilité financière, le FMI estime que la crise des subprimes est loin d'être finie et que ses dégâts collatéraux sont potentiellement dévastateurs.
  • 30 juillet
  • Le président George W. Bush promulgue la loi de soutien au marché immobilier, qui, entre autre, instaure un fonds de 300 milliards de dollars pour aider les accédants à la propriété en difficulté et accorde un soutien d'urgence aux organismes américains de refinancement du crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac.
  • 7 septembre
  • Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor, annonce le placement « sous tutelle » publique de Fannie Mae et de Freddie Mac pour un coût potentiel de 200 milliards de dollars.
  • 15 septembre
  • L'un des fleurons de Wall Street, Lehman Brothers, annonce "son intention de se déclarer en faillite" dans la journée, "afin de protéger ses actifs et de maximiser sa valeur". À cette annonce, les bourses mondiales s’affolent.
  • 16 septembre
  • La Fed accorde un prêt de 85 milliards de dollars à l’assureur américain AIG, au bord de la faillite.
  • 18 septembre
  • La Fed apporte 180 milliards de dollars sur les marchés (un record) et la BCE, environ 40 milliards.
  • 100 milliards de dollars supplémentaires seront levés par le Trésor américain.
  • 19 septembre
  • Après la Financial Services Authority (FSA) britannique, l'autorité de régulation des marchés britanniques, son homologue américaine, la Securities and Exchange Commission (SEC), interdit à son tour les ventes à découvert sur les titres du secteur financier.
  • 28 septembre
  • La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg annoncent la nationalisation partielle de la banque Fortis.
  • 30 septembre
  • Les gouvernements belge, français et luxembourgeois décident d’injecter 6,4 milliards d'euros dans le capital du bancassureur Dexia (ex-Crédit local de France).
  • 3 octobre
  • Promulgation du plan de sauvetage financier des banques américaines (Plan Paulson) prévoyant la création d'un fonds public d'au moins 700 milliards de dollars donnant à l'État les moyens et l'autorité de racheter les créances douteuses pour stabiliser les marchés financiers.
  • 4 octobre
  • Au sommet de Paris sur la crise financière, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Gordon Brown et Silvio Berlusconi s'engagent à soutenir les banques européennes et appellent à un sommet international en vue d'une réforme du système financier mondial.
  • 6 octobre
  • "Lundi noir" pour les bourses mondiales.
  • 10 et 12 octobre
  • Les pays membres du G7, puis ceux de la zone euro décident d’un vaste plan de sauvetage du système financier mondial.
  • 13 octobre
  • En France, le gouvernement adopte un plan national prévoyant l’injection de 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées françaises, ces dernières devant en contrepartie consentir des prêts aux PME et aux ménages afin d’atténuer les effets de la crise sur l’économie.
  • Des mesures de soutien aux PME sont annoncées quelques jours plus tard.
  • 15 novembre
  • Sommet des dirigeants des pays industrialisés et des économies émergentes (G20) à Washington.
 
Dernière modification par un modérateur:
Merci beaucoup poam pour ce (terrible) résumé. Je n'avais pas suivi ces événements de près à l'époque, mais je me souviens que Sarko et Merkel avaient passé plusieurs nuits afin d'élaborer un plan de sauvetage.

Et finalement, a-t-on tiré les leçons de cette histoire, notamment du côté des USA? Les réformes du système financier mondial, planifiées par la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni ont-elles été prises en compte et appliquées?
 
Oui, bien sûr, les leçons ont été tirées… Mais pas retenues!

Bien avant cette crise des subprimes avait été créé un organisme chargé de régler, planifier, concevoir et harmoniser le secteur bancaire mondial. Il s'agit du Comité de Bâle créé en 1974.
Même s'il n'est que consultatif et joue un rôle de conseil, ceux-ci sont généralement suivis d'effets.
On passe sur Bâle I et II, des règles proposées avant 2007.
La crise de 2007 a accouché en 2010 de Bâle III.
De nouvelles normes plus contraignantes sont proposées afin de parer à un nouveau risque du type subprime.
Le but est de protéger les épargnants en limitant le risque de défaillance des établissements, et éviter une rupture du financement de l'économie comme cela s'est produit à la suite de la crise de 2007.
Ces normes passent notamment par un renforcement des fonds propres des banques par rapport à leurs engagements en matière de crédits accordés.

Donc : Tout va bien, la leçon a été retenue. Ne dit-on pas qu'il faut être pris pour apprendre!

Dans le monde des bisounours, tout irait, effectivement, bien.
Dans le monde réel, celui de la finance, rien n'a été retenu… Surtout pas, parce que c'est synonyme de moins de profits. Après tout, quand ça va mal, c'est le contribuable qui renfloue le système financier qui encaisse seul ensuite les profits quand le soleil est revenu.

Bâle III a un coût pour les établissements qui suivent les recommandations, principalement en Europe.
Plus de 1000 Mds€ de crédits immobiliers figurent au bilan des seules banques françaises. Elles doivent donc avoir des fonds propres en conséquence.
Aux USA, le système est différent : C'est celui de 2007. Les banques US convertissent les prêts en titres et les vendent sur les marchés… ça ne vous rappelle rien?
Du coup, elles n'ont pas besoin de maintenir un niveau de fonds propres aussi élevé qu'en Europe.
Notre système a un effet positif sur notre système financier : Nos banques gèrent les demandes de crédit avec beaucoup de responsabilité et évitent à tout prix les risques.

Aux USA, sans dire qu'elles s'en moquent, je pense qu'elles n'en sont pas loin, jugez-en :
"Six ans après la crise, une nouvelle bulle est en train de se former aux Etats-Unis, celle des crédits automobiles aux taux d'intérêt exponentiels accordés à des ménages fragiles.
Plus de 20% des 870 milliards de dollars de crédits auto accordés aux Etats-Unis au troisième trimestre 2014, étaient des "subprime", selon le cabinet spécialisé Experian, soit un prêt sur cinq. Cela a permis de soutenir les ventes de voitures, revenues à leur meilleur en 2014."


Le marché automobile américain a connu une année record en 2016, mais faiblit depuis le début 2017.
Le taux d'impayés a augmenté sur les trois dernières années et se traduisent par de lourdes pertes pour les banques.
La leçon de 2007 n'a pas été retenue. Une situation toutefois minorée aux USA parce que, très cyniquement, les superviseurs financiers estiment qu'une voiture se revend mieux qu'une maison!!
C'est sans compter la dette étudiante qui explose… Beaucoup sont aujourd'hui en faillite personnelle avant même de commencer à travailler!!
Et malgré tout ceci, l'administration Trump entend diminuer la règlementation bancaire américaine!!
Trump veut notamment démanteler la loi Dodd-Frank (adoptée en 2010 suite aux subprimes), qui encadre les produits dérivés et protège les consommateurs.

Il faut dire que Trump a des conseillers très spéciaux : d'anciens financiers de Goldman Sachs.
Qui sont-ils?
Goldman Sachs a défrayé la chronique en 2007 pour avoir engrangé des milliards de dollars de profits après avoir spéculé sur le marché immobilier et sur les subprimes. Ils ont contribué à plomber un secteur économique qui n'en avait vraiment pas besoin!
Il sont aussi en partie responsables de la crise grecque.
Conseillée par Goldman Sachs, la Grèce a maquillé ses comptes pour entrer dans l'euro, en 2001.
Non seulement elle ne pouvait pas y entrer, et le prix à payer a été ensuite très élevé pour les Grecs, mais elle lui a fait réaliser des opérations financières hasardeuses… et finalement très couteuses.

L'Italie :
Elle est malade de son système bancaire qui ne s'est pas réformé après 2007 et n'a pas appliqué les recommandations de Bâle III. Le prix à payer est très élevé pour renflouer les banques italiennes, et le pays est au bord de la faillite.

La crise de 2007 a, en plus du problème financier, engendré une baisse d'activité généralisée.
L'économie française ne se situe aujourd'hui que 1,6% au-dessus de son niveau d'avant la crise de 2007.
L'Italie est à -9%

Qu'a amené, au final, cette crise? Une montée des populismes qui se nourrissent des crises économiques.
L'Angleterre, avec le Brexit, est une conséquence des subprimes et de cette montée du populisme… Tout autant que l'arrivée de Trump à la présidence des USA!

Mais, la prochaine crise de type subprime viendra peut-être de Chine.
Je viens de lire ceci :
"Les prix de l'immobilier chinois ont bondi de 23% en janvier et février par rapport à l'année dernière. En 2016, 45% des nouveaux crédits en Chine étaient des crédits immobiliers. Les prix flambent dans les grandes villes mais également dans les villes moyennes."
 
Bonjour,

Notre système a un effet positif sur notre système financier : Nos banques gèrent les demandes de crédit avec beaucoup de responsabilité et évitent à tout prix les risques.

Oui et c'est aussi une des causes premières de ladite crise.

Alors que "dans notre système" l'accord du crédit est fondé sur une capacité de remboursement jugée suffisante des emprunteurs la garantie (= valeur du gage) n'étant que l'accessoire, aux USA l'accord du crédit est, au contraire, basé sur la valeur du bien.

Cdt
 
Tout ceci signifie donc que nous avons là un "nouveau" phénomène qui est pour le moins dangereux, et à tous les niveaux.
Cette crise financière a visiblement été "fabriquée" et je ne peux pas croire que les économistes n'avaient pas prévu qu'une telle catastrophe était susceptible d'arriver.
Les crises entraînant les populismes qui entraînent je ne sais quoi, c'est vraiment inquiétant.

J'avais entendu un économiste sur LCI qui avait très bien expliqué ce qui c'était passé en 1929. Au cours des 10 années qui avaient suivi, le populisme est monté. Dix ans après, c'était la 2ème guerre mondiale.
Le krach boursier de 1929 n'était pas l'unique raison bien entendu (les racines de le 2cde guerre mondiale se trouvent aussi dans les circonstances de la 1ère guerre), mais cela avait grandement contribué à la montée d'Hitler, populiste s'il en est...

On était en pleine campagne présidentielle, dix ans après la crise de 2007, avec un Brexit, l'élection de Trump et une Marine Le Pen au sommet des sondages (il me semble que c'était pendant l'affaire Fillon).

On se demande parfois s'il n'y a pas une certaine forme d'inconscience de la part de certains pour qui l'appât du gain passe avant tout le reste...:mad:
 
Merci pour ce résumé qui est très approfondi, et très intéressant, notamment pour la chronologie,

Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet,

je vous propose de regarder un documentaire réalisé par Sony qui s'appelle "inside job" et n'existe qu'en version originale sous titré.

Il est très intéressant et montre la face non divulgué de la crise des subprimes.
 
Non, 10 ans plus tard, rien n'a changé :

Londres: Provident Financial chute de 68% en quelques heures aujourd'hui.

"Provident, spécialisé dans la distribution de crédit aux emprunteurs dit "subprime", c'est à dire ne répondant pas aux critères de solvabilité privilégiés par les banques traditionnelles, a lancé il y a plusieurs mois déjà une vaste réorganisation pour tenter d'améliorer ses résultats. Mais ce processus se traduit pour l'instant par une dégradation du taux de recouvrement des créances et des volumes de nouveaux prêts.

Mardi, il a expliqué qu'il pourrait subir une perte de 80 à 120 millions de livres (87 à 131 millions d'euros) cette année dans le crédit immobilier.
(source : Reuters)"
 
Non, 10 ans plus tard, rien n'a changé :

Londres: Provident Financial chute de 68% en quelques heures aujourd'hui.

"Provident, spécialisé dans la distribution de crédit aux emprunteurs dit "subprime", c'est à dire ne répondant pas aux critères de solvabilité privilégiés par les banques traditionnelles, a lancé il y a plusieurs mois déjà une vaste réorganisation pour tenter d'améliorer ses résultats. Mais ce processus se traduit pour l'instant par une dégradation du taux de recouvrement des créances et des volumes de nouveaux prêts.

Mardi, il a expliqué qu'il pourrait subir une perte de 80 à 120 millions de livres (87 à 131 millions d'euros) cette année dans le crédit immobilier.
(source : Reuters)"

Impressionnant,

Notamment car la valorisation était énorme, quelle chute, un swap existe ?

Ils n'ont pas pu titrialisé leurs crédits ? ou plus personne ne veut de leurs produits et ces la raison pour laquelle ils la passent en pertes ?

Portant, Officiellement la planète économie tourne bien, même en grande Bretagne ????...
 
La raison de la déroute est simple : Les gens ne peuvent plus rembourser les crédits.
La livre a perdu 15 ou 20% de sa valeur entrainant une hausse de l'inflation : attendue à 3% cette année.
Le subprime caractérisant une frange de la population qui est fragile financièrement parlant, le moindre petit grain de sable bloque la machine.
Je ne sais pas si c'est la hausse de l'inflation causée par le Brexit qui est responsable de l'augmentation importante des défauts de paiement, mais le raisonnement est cohérent.

La planète économie tourne bien ?
Oui, en apparence, mais sous perfusion d'une dette sans cesse plus grande.
Certains économistes font le rapprochement avec les années 30 :
Inflation galopante en Allemagne entrainant des dévaluations en chaine pour maintenir la compétitivité :
Allemagne années 20 -> 1925 la France dévalue -> 1931 le Royaume-Uni -> 1933 les USA -> 1936 Royaume-Uni et France.
Guerre commerciale entre USA et ses partenaires, ce qui doit bien représenter au moins la moitié de la planète.
Exacerbation des nationalismes et invasion de pays : Japon en Chine, Allemagne en Pologne.. et dans toute l'Europe, attaque du Japon contre les USA.

Depuis 2010, les USA ont misé sur un dollar faible entrainant les Japonais, qui ont une économie exclusivement exportatrice, à en faire de même, puis la Chine, et enfin l'Europe et l'Angleterre dernièrement.
L'arrivée de Trump au pouvoir, porté par le nationalisme, semble marquer le début d'une guerre commerciale avec le reste du monde!
Un remake des années 30 ?
Un peu tôt pour le dire.
Il reste un point d'inquiétude qui réside dans la dette qui prospère partout, et surtout en Chine où elle atteint 257% du PIB (107% au Royaume-Uni, 100% aux USA, 96% en France).
La dette des ménages américains dépasse depuis peu celle qu'ils avaient au moment de la crise des subprime en 2007!
Avec des taux qui baissaient pour atteindre un plancher historiquement bas en 2016, la dette ne représentait pas vraiment un danger. Après tout, sur les 4 dernières années, la dette française a augmenté de 270 milliards d’euros quand, dans le même temps, la charge due aux intérêts à baissé de 4 milliards d’euros.
Seulement voilà, un hic, ou un grain de sable pourrait bien venir gripper la machine lancée à pleine vitesse : les banques centrales se sont engagées dans une remontée des taux. Aux USA d'abord, et bientôt en Europe.
Si les taux remontent de 2% et que la croissance augmente dans le même temps de 3%, tout va bien.
Imaginez avoir un emprunt qui augmente de 100€ par mois, mais votre salaire augmente de 300€…!
Mais si la croissance n'est pas au rendez-vous, ou est trop faible, la charge sur les ménages et sur les états va peser lourdement, entrainant des défauts de paiement.
Et il n'y a pas besoin de grand-chose pour enclencher un phénomène de grande ampleur.
Exemple : La seule industrie automobile américaine représente 1 million d’emplois pour de 3% du PIB américain.
Nuages noirs en vue, les subprime dans l'automobile remplacent aujourd'hui ceux de l'immobilier d'il y a 10 ans.
Pas moins de 6 millions d'Américains auraient des difficultés de remboursement des prêts pour leur automobile!
Qu'elle s'effondre, elle entrainerait avec elle des prestataires et sous-traitants et aux millions d'Américains pris au piège des emprunts, ce serait des millions d'autres Américains qui seraient poussés vers la précarité provoquant une contagion au reste de l'économie.
Que dire alors de la colossale dette chinoise au sujet de laquelle le FMI s'est récemment inquiété…
 
Retour
Haut