Finance participative

U

user28029

La finance participative ("crowdfunding") est la mise en commun d’apports financiers individuels (particuliers, associations, entreprises) dans le but de financer un projet (culturel, entrepreneurial, etc.). Ces financements peuvent prendre la forme de souscription avec contreparties en nature, de prêts ou de fonds propres.

Je recherche des informations sur ce sujet. Etat du marché (encours, maturité, perspectives) en France et ailleurs, principaux acteurs, experts, atouts et risques de ce mode financement (pour les porteurs de projet) ou d'investissement (pour les investisseurs), etc.

Donc si vous avez de bonnes sources à recommander, je vous en remercie par avance !
 
En France sur le secteur des prêts consos aux particuliers, il y a Prêt d'Union qui fonctionne avec un business model de fonds à cause de notre réglementation poussiéreuse. Il y a un fonds à maturité courte et un fonds à maturité longue qui représentent chacun un pool de crédits accordés à des particuliers, le risque de défaut est donc mutualisé mais il n'y a pas de sélection individuelle possible des projets (refusé par l'AMF/ACP). La stratégie de la société semble être de privilégier une sélection drastique des emprunteurs afin de minimiser le risque de défaut, le rendement s'en ressent en contrepartie.
Sur le secteur des prêts aux PME pour financer des projets d'investissement, il y a Unilend qui s'est lancé en octobre 2013. Ils ont déjà complété le financement de quelques projets. Le nombre de projets n'est pas très important pour le moment, mais ils sont en phase de démarrage donc l'accélération devrait être exponentielle comme toute bonne startup web qui se respecte. Il n'y a pas de mutualisation des risques, puisque chaque prêteur peut choisir le ou les projets sur lesquels il souhaite enchérir. Il a accès aux comptes de la société sur les 3 derniers exercices et la présentation de l'entreprise et du projet à financer. Les rendements proposés sont sympas, probablement en ligne avec ceux des financements bancaires, l'investissement présentant par nature une part de risque.

En Europe, il y a Zopa (UK) qui fait du prêt conso aux particulier et qui fonctionne sur un système de mutualisation comme Prêt d'Union. La dernière fois que j'avais regardé, l'accès investisseur était restreint aux investisseurs UK mais ça a peut-être changé. En Estonie, sur le même secteur, il y a Isepankur qui accepte les investisseurs de l'EEA et qui offre des rendements élevés en contrepartie d'un risque de défaut plus élevé, avec sélection individuelle de chaque dossier emprunteur par le prêteur. Ils ont étendus leur offre à l'étranger depuis l'année dernière, il propose maintenant des prêts consos en Espagne et en Finlande. De mémoire, il y a quelques autres pays européens qui doivent être lancés cette année dont les Pays-Bas. A noter qu'il existe également un marché secondaire qui s'est développé pour revendre ses créances, chose qui n'existe pas chez les français (société et financements pas encore assez matures).

Le champion mondial est américain, c'est Lending Club qui est sur le secteur du prêt conso aux particuliers. Il a été fondé par un français (cocorico !) dans la Silicon Valley en 2006. Ils ont financé plus de 3,5 milliards de dollars de prêts depuis la création. Ce sont les plus anciens et les plus complets sur le marché : grand choix d'emprunteurs sur lesquels investir, gamme de prêts consos allant du AAA aux refinancements de crédit donc variété des rendements en fonction de son niveau de tolérance au risque, marché secondaire pour la revente des créances, pour les américains éligibilité des produits aux comptes IRA défiscalisés, etc. Seul hic, la dernière fois que j'ai regardé ils n'acceptaient pas les investisseurs étrangers. Il faut donc être US ou avoir une structure US pour investir. Le numéro 2 aux US est Prosper, que je ne connais pas bien.

Il faut noter que le cadre législatif va changer normalement très bientôt, la législation française et la réglementation financière étant inadaptées pour ce secteur émergent. Heureusement, le gouvernement a apparemment pris la mesure de la chose et souhaite que des champions français puissent se développer sur ce marché donc c'est un dossier qui devrait bouger rapidement.
 
En France sur le secteur des prêts consos aux particuliers, il y a Prêt d'Union qui fonctionne avec un business model de fonds à cause de notre réglementation poussiéreuse. Il y a un fonds à maturité courte et un fonds à maturité longue qui représentent chacun un pool de crédits accordés à des particuliers, le risque de défaut est donc mutualisé mais il n'y a pas de sélection individuelle possible des projets (refusé par l'AMF/ACP).


Ca s'apparente donc à de la titrisation - les fonds tels que décrits ne sont ni plus ni moins que des CDO me semble-t-il ?



Sur le secteur des prêts aux PME pour financer des projets d'investissement, il y a Unilend qui s'est lancé en octobre 2013. Ils ont déjà complété le financement de quelques projets.

Une dizaine pour un montant total de 650 MEUR. Ca ne suffit pas encore pour atteindre l'équilibre. PretPME.fr se base sur le même modèle et devrait ouvrir ses portes prochainements. Les 2 semblent copier le modèle existant en UK FundingCircle.

En France effectivement la règlementation vient (ou est sur le point) d'être assouplie, reste à voir dans quelle mesure cela va amener de nouveaux entrants. Dans le même temps certains acteurs commencent à parler d'une consolidation de ce marché où quasiment aucune plateforme n'est encore rentable.


En Europe, il y a Zopa (UK) qui fait du prêt conso aux particulier et qui fonctionne sur un système de mutualisation comme Prêt d'Union. [...] En Estonie, sur le même secteur, il y a Isepankur qui accepte les investisseurs de l'EEA et qui offre des rendements élevés en contrepartie d'un risque de défaut plus élevé, avec sélection individuelle de chaque dossier emprunteur par le prêteur. [...] A noter qu'il existe également un marché secondaire qui s'est développé pour revendre ses créances, chose qui n'existe pas chez les français (société et financements pas encore assez matures).

Merci pour ces informations notamment au niveau européen où mon étude était encore incomplète.
 
Ca s'apparente donc à de la titrisation - les fonds tels que décrits ne sont ni plus ni moins que des CDO me semble-t-il ?

Je ne peux pas vous le confirmer à 100% n'étant pas un spécialiste des produits financiers mais selon moi oui c'est de la titrisation de prêts consos. Vous trouverez certainement toute la documentation détaillée sur leur site vu qu'ils ont l'agrément AMF/ACP, ils sont dans l'obligation de publier tous les documents financiers sur leurs produits.

Une dizaine pour un montant total de 650 MEUR. Ca ne suffit pas encore pour atteindre l'équilibre.

Je vous avoue, votre commentaire m'a fait sourire. Vous ne devez pas être un entrepreneur du web pour parler d'équilibre quelques mois après le lancement :)
Il est très courant dans ce secteur de n'atteindre l'équilibre qu'au bout de 5/6 ans, on essaie de créer un champion avec une croissance exponentielle à coup de seed money, fonds de capital risk etc. Ensuite, quand on s'est imposé, on travaille sur la rentabilité, ce qui ne veut pas dire que le business model d'origine est forcément mauvais et non rentable. A titre d'exemple, Lending Club le champion mondial a levé 125 millions de dollars auprès de Google l'année dernière, sa valorisation a triplé en moins d'un an.

Sur un business model comme celui d'Unilend, la rentabilité de la société importe peu pour l'investisseur vu qu'ils ont été malins et qu'ils passent à ma connaissance par l'émission de bons de caisse directement par les emprunteurs a priori. Votre créance n'est donc pas auprès de l'intermédiaire mais auprès de l'emprunteur.

En France effectivement la règlementation vient (ou est sur le point) d'être assouplie, reste à voir dans quelle mesure cela va amener de nouveaux entrants.

Il y a eu de multiples annonces et on sait que le projet va passer bientôt en Conseil des Ministres mais on ne connaît que les grandes lignes de la future réglementation, qui sont prometteuses. Il reste quelques points à voir dans le détail, qui font encore débat avec l'AMF/ACP. Le développement de start-up sur ce secteur est très difficile aujourd'hui en raison des barrières à l'entrée constituées par la réglementation financière.

Dans le même temps certains acteurs commencent à parler d'une consolidation de ce marché où quasiment aucune plateforme n'est encore rentable.

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'article, je pense qu'il est difficile de parler du crowdfunding dans son ensemble, il y a de multiples segments dans le marché fonctionnant de manière différente : dons, micro-dons/micro-crédits, financement de projets/précommande de futurs produits, equity/business angels, prêts consos, prêts PME.
Certains de ces segments de marché sont plus matures que d'autres et il est évident qu'ils vont se consolider. D'autres ne seront jamais vraiment rentables et seront peut-être plus exploités sous forme associative. Le segment des prêts est assez récent et embryonnaire pour le moment. Avec l'assouplissement de la réglementation, nous allons probablement assister à l'arrivée de nouveaux entrants dans les segments perçus comme rentables.
 
Sur un business model comme celui d'Unilend, la rentabilité de la société importe peu pour l'investisseur vu qu'ils ont été malins et qu'ils passent à ma connaissance par l'émission de bons de caisse directement par les emprunteurs a priori. Votre créance n'est donc pas auprès de l'intermédiaire mais auprès de l'emprunteur.

Oui, et la collecte et le remboursement sont gérés par la société qui émet la monnaie électronique pour le système Moneo.
Unilend prend une commission sur le montant collecté - en cas de succès - et sur les flux de remboursement. La société a donc tout intérêt à ce que la collecte atteigne son objectif d'une part, et que le remboursement soit assuré d'autre part. Ce qui est de nature à rassurer tant les emprunteurs que les investisseurs.
 
Je suis tombé via une publicité sur le net sur le site d'Unilend. Quelques mois après cette première discussion, certains ont pu essayer et ont des retours ?
 
J'ai créé un compte et me suis engagé à prêter 50 euros à 9.5% sur 3ans!
Le concept est génial, les taux d'intérêt vont de 4 à 10%, on peut juger de la capacité de remboursement (il y a un risque de perdre TOUT son investissement) des TPE et PME à partir de leur bilan comptable.
Je me demande tout de même à quel taux d'intérêt une entreprise emprunte à une banque traditionnelle. 10% c'est beaucoup je trouve.
 
Retour
Haut