Une enquête préliminaire pour tentative d'escroquerie sur des prêts accordés par le Crédit Municipal de Bordeaux, portant sur « quelques dizaines » de millions d'euros, a été ouverte par le parquet de Bordeaux.

L'enquête, révélée vendredi par le quotidien Sud Ouest, concerne des prêts sur gages, ces prêts habituels dans les Crédits Municipaux – les anciens Mont-de-Piété – dont bénéficient les emprunteurs en échange d'objets apportés en garantie d'un remboursement.

Selon une source proche de l'enquête, des « interrogations importantes » sont apparues concernant un nombre de prêts, non précisé, pour lesquels la valeur des objets gagés – bijoux, objets d'art, tableaux, voitures de collection – aurait pu être surévaluée. Résultat, selon le parquet et une source proche du dossier interrogés par l'AFP, une enquête préliminaire pour tentative d'escroquerie a été ouverte.

Des faits contestés

Selon Sud Ouest, qui évoque également une inspection de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, outil de surveillance de la Banque de France) avant l'été, des « défaillances » ont été également observées dans la mise en place des « règles élémentaires » de prêts (absences de justificatifs, analyses de risques, signalements à Tracfin, etc.). L'enquête préliminaire, confiée à la police judiciaire, est toujours en cours.

Interrogé par l'AFP, le directeur du Crédit Municipal de Bordeaux, Christophe Leuret, a indiqué qu'il « s'inscrivait en faux » contre ces « faits allégués » alors que « nous essayons de prendre toutes les garanties nécessaires ». Selon lui, l'inspection de l'ACPR relevait d'un « contrôle régulier. Cela faisait sept ans qu'ils n'étaient pas venus ». Le Crédit Municipal est placé sous la tutelle de la mairie, qui n'a pas réagi vendredi.