L'apport personnel nécessaire pour emprunter afin d'acheter un appartement de 75 m2 dans la capitale représente 21 mois de revenus d'un foyer parisien ! Contre 7 mois seulement en moyenne sur l'ensemble du territoire, selon les calculs du courtier Vousfinancer.

« La majorité des banques exigent que les emprunteurs aient au moins 10% d'apport personnel », affirme la porte-parole de Vousfinancer, Sandrine Allonier, en pointant des exigences bancaires revues sensiblement à la hausse en cette fin d'année 2019. « Et si certaines banques accordent encore des financements à 110%, elles ne sont pas nombreuses : une ou deux par région, et parfois uniquement pour les jeunes primo-accédants de moins de 40 ans. » Au sein du réseau Vousfinancer, 88% des emprunteurs présentent un apport personnel en 2019, le montant moyen de cet apport (43 082 euros) étant en hausse par rapport à 2018 (39 371 euros), suivant ainsi l'augmentation des prix du marché immobilier et des montants empruntés. Une inflation permise notamment par des taux immobiliers qui restent à des niveaux historiquement bas.

« Au moins 10% d'apport personnel » pour la plupart des emprunteurs

Sur la base d'un apport personnel à hauteur de 10% du prix d'achat, ce courtier a simulé l'apport nécessaire à l'acquisition d'un appartement de 75 m2 dans les grandes villes françaises. Puis il illustre ce montant au regard du revenu mensuel moyen dans ces mêmes villes.

Résultat : à Paris, il faut plus de 75 500 euros d'apport personnel pour acheter un appartement de cette taille (756 750 euros en moyenne). Pour un foyer fiscal percevant un revenu « parisien » moyen (3 596 euros), cet apport représente 21 mois de salaire ! Le montant de l'apport reste important à Bordeaux (14 mois), Lyon et Nice (13 mois), où les prix de l'immobilier sont actuellement très élevés. Mais il ne représente « que » 7 mois de revenus pour un appartement de 75 m2 au regard des moyennes nationales. Et il se limite à 4 mois de revenus (1 725 euros en moyenne) à Saint-Etienne, où le prix d'un tel appartement s'avère bien plus faible (71 250 euros).

Les banques plus tolérantes avec les primo-accédants

Cette projection schématique permet à Vousfinancer de souligner l'actuel durcissement des conditions d'accès au crédit : « Nos courtiers constatent qu'ils ont des difficultés accrues à financer certains profils d'emprunteurs, considérés comme plus risqués ou moins rentables : essentiellement les financements à 110% », commente dans un communiqué le directeur général du réseau, Jérôme Robin, en attribuant ce resserrement des conditions à la fin d'année calendaire - les objectifs annuels sont « atteints » dans la plupart des banques - plus qu'à une tendance de fond.

Par ailleurs, cette problématique de l'apport exigé touche moins les primo-accédants, les emprunteurs qui achètent pour la première fois : « A 30 ans, il est normal de ne pas avoir pu mettre de côté 15 000 euros d'épargne, mais à 40 ans et secundo-accédant, il sera problématique de ne pas avoir démontré une capacité à mettre de l'argent de côté », ajoute Jérôme Robin. » L'important est de faire preuve d'un comportement financier sain et d'avoir de l'épargne de précaution, même si elle n'est pas forcément injectée dans le projet. »

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