Le Crédit Agricole Languedoc est-il le premier d’une longue série de banques à mettre fin à leur partenariat avec les courtiers ? Selon « l’un des plus gros courtiers français » cité par Les Echos, « la guerre est déclarée » !

Plus d’un tiers des emprunteurs passent actuellement par les courtiers pour financer un projet immobilier. Une statistique confirmée par les sondages récents, mais aussi par les acteurs bancaires, qui reconnaissent sans ambiguïté la place prise par ces acteurs dont le rôle est de comparer les banques puis d’accompagner les particuliers dans leur financement. Dans son édition du 22 novembre, le quotidien Les Echos estime même à 40% l’actuelle part de marché des courtiers en crédits, un pourcentage qui grimpe jusqu’à 60% en région parisienne « selon la profession ».

Mais les banques semblent vouloir freiner le développement de ces intermédiaires, pour retrouver un contact direct entre elles – les prêteuses – et les particuliers emprunteurs. Principal motif invoqué : mettre fin à la course au taux bas, et « restaurer leurs marges en supprimant un intermédiaire », comme l’explique le quotidien. Le plus souvent, les courtiers en crédit se rémunèrent à travers des frais de dossier (non systématiques et variables selon les réseaux) facturés à l’emprunteur, d’une part, et via une commission de 1% (systématique, elle) sur le montant emprunté facturée aux banques.

« On ne gagne plus d'argent sur les prêts à l'habitat »

Les faits ? A ce jour, selon Les Echos, seul le Crédit Agricole Languedoc assume avoir mis fin à tous ses partenariats avec les courtiers : « On ne gagne plus d'argent sur les prêts à l'habitat. Avec nos parts de marché, nous nous rendons compte que nous n'avons pas besoin de sourcing [d’apporteurs d’affaires, NDLR]. » Au-delà du Crédit Agricole Languedoc, un autre acteur – semble-t-il du même réseau – mettrait lui aussi fin à des partenariats dans le nord de la France. Et de nombreux courtiers seraient « déconventionnés » par des banques partenaires. Plusieurs gros réseaux de courtage (Cafpi, Meilleurtaux, Empruntis) reconnaissent ainsi dans Les Echos des « tensions avec les banques », en cette période de taux très bas, l'un d'eux évoquant même une déclaration de « guerre ». A suivre...

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