La société Ader Capital, qui promettait une « cession de dettes » à des particuliers endettés, a été liquidée en novembre dernier. Depuis, les victimes sont la cible d’autres démarcheurs peu scrupuleux. Dernier en date : un faux avocat.

Fin 2016, Ader Capital a commencé à proposer à des particuliers de leur « céder » leurs dettes. Pour cela, il était toutefois nécessaire de contracter un ou plusieurs nouveaux crédits conso, notamment pour payer les frais de dossier réclamés par Ader Capital. Puis les sommes partaient vers Londres puis l’île Maurice, où une « société d’investissement » liée à Ader Capital devait faire fructifier l’argent, et in fine permettre d’effacer tout ou partie des dettes des clients. Même si ce fonctionnement pouvait légèrement différer selon les cas.

Lire ou relire notre enquête sur la « cession de dettes » publiée en avril 2018

La liquidation judiciaire de la société Crédit Consulting (qui exerce sous la marque Ader Capital) a été prononcée en novembre dernier. Une étape nécessaire, pour les victimes, pour espérer récupérer leur argent. Selon les informations livrées à l’automne par les dirigeants d’Ader Capital, « environ 800 clients » n’auraient pas été remboursés, sur les 1 108 contrats de « cession de dettes » revendiqués.

De faux avocats après les courtiers en regroupement de crédits

Mais les victimes, qui tentent de structurer leur défense grâce à un groupe Facebook, ne sont pas encore au bout de leurs surprises… Plusieurs clients d’Ader Capital ont reçu une lettre du prétendu cabinet d’avocats Dupond & Associés, avec pour objet le « regroupement à la procédure collective de la société Ader Capital ». Vérification faite par l’UFC-Que Choisir : le cabinet n’existe pas et, surtout, « aucune action judiciaire n’est en effet pour l’instant ouverte devant le tribunal de Paris contre la société Ader ». L’enquête judiciaire est encore en cours, mais elle est pour l’heure liée au tribunal de grande instance de Nantes.

Voici quelques mois, certaines victimes d’Ader Capital étaient elles contactées par une société leur proposant des opérations de regroupement de crédits hypothécaires ou à la consommation. Une société réelle, cette fois, mais ce démarchage pose la question de la liste des victimes d’Ader Capital. Comment ces démarcheurs se sont-ils procuré les coordonnées de ces particuliers, dont les difficultés financières ont déjà été fortement aggravées par l’affaire Ader Capital ?

Outre le collectif de soutien aux victimes sur Facebook, l’UFC-Que Choisir de Nancy, qui a alerté en amont sur les agissements d'Ader Capital, peut aider les victimes.