Les taux immobiliers continuent de baisser ! Les records de 2016 sont petit à petit effacés des tablettes. Vous pouvez ainsi actuellement emprunter à 1,75% sur 25 ans. Et ce n’est qu’une moyenne !

« Traditionnellement, le printemps est une période de taux bas », rappelle dans sa « météo des taux » Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi : « Les acquéreurs préparent leur projet immobilier pour pouvoir déménager pendant l’été et être installés à la rentrée scolaire. » Les banques profitent de cette période active pour attirer les emprunteurs. Mais le printemps 2019 devrait être encore plus ensoleillé qu’à l’accoutumée : « On frôle les records historiques d’octobre 2016 », ajoute Philippe Taboret dans son baromètre publié début avril. A l’époque, « les taux les plus bas s’établissaient à 0,65% sur 10 ans, 0,90% sur 15 ans, 1,00% sur 20 ans et 1,25% sur 25 ans ». Actuellement, les taux les plus attractifs, proposés aux meilleurs dossiers, tombent à 0,90% sur 15 ans ou 1,20% sur 25 ans. Bref : des taux comparables aux records de la fin 2016 !

Philippe Taboret égraine là les taux de crédit accordés à d’excellents dossiers. Quid des taux moyens, qui représentent plus l’état d’ensemble du marché, malgré les importantes disparités entre territoires et emprunteurs ? Selon Empruntis, les « taux de marché » tombent à des niveaux hautement symboliques : 1,50% sur 20 ans et 1,75% sur 25 ans pour se limiter aux durées de prêt les plus populaires actuellement. Or, le même courtier Empruntis estimait à 1,55% et 1,80% ces taux de marché en novembre 2016, quand les précédents records de taux bas ont été établis. Bref : records battus !

Les taux moyens communiqués par les courtiers

  • Meilleurtaux : 1,34% sur 15 ans, 1,54% sur 20 ans, 1,75% sur 25 ans
  • Vousfinancer : 1,30% sur 15 ans, 1,50% sur 20 ans, 1,70% sur 25 ans
  • Empruntis : 1,00% sur 10 ans, 1,30% sur 15 ans, 1,50% sur 20 ans, 1,75% sur 25 ans
  • Emprunt-Direct : 1,05% sur 10 ans, 1,30% sur 15 ans, 1,45% sur 20 ans, 1,70% sur 25 ans

Voir par ailleurs le baromètre cBanque des taux immobiliers

Des fourchettes de taux très larges selon les profils

Les courtiers constatent tous ou presque de nouvelles diminutions sur les barèmes de crédit immobilier : « des baisses comprises entre -0,05% et -0,25% selon les établissements et les durées » d'après Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux. « Les banques qui avaient maintenu leurs barèmes inchangés le mois dernier, viennent de revenir dans la course, l’écart se creusant, elles ont clairement perdu des dossiers au mois de mars et il était donc temps pour elles de revoir leurs grilles de taux afin de ne pas passer à côté du marché. » D’où ce mouvement généralisé.

Les courtiers annoncent tous ou presque, aussi, des taux à des niveaux inédits pour les meilleurs dossiers. A l’autre extrémité, les emprunteurs ne présentant pas les meilleurs profils sont donc moins bien lotis. Pour les prêts sur 25 ans, l’Agence nationale d’information pour le logement (Anil) avançait mi-février une fourchette allant de 1,59% à 2,45% selon les banques et les dossiers ! Toujours sur 25 ans, l’observatoire Crédit Logement-CSA estimait lui en février à 1,39% le taux moyen pour les meilleurs dossiers, et à 1,88% pour les emprunteurs moins avantagés.

Des durées qui s’allongent et des perspectives incertaines

L’autre grande tendance du marché du crédit immobilier est l’allongement des durées : la nouvelle « norme », selon Maël Bernier, est désormais le prêt sur 25 ans et non plus sur 15 ou 20 ans. Une façon d'attirer sur le marché des ménages aux finances tendues, ou qui achètent pour la première fois, en ménageant leurs mensualités. Mais pas seulement : « Compte tenu du niveau actuel des taux sur ces durées longues, même les emprunteurs avec de hauts revenus comprennent l’intérêt d’emprunter sur 25 ans et en ont la volonté, tout en sachant qu’ils n’iront pas au bout de leur crédit, pour la plupart ! » juge Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.

Cette tendance à l’allongement des durées devrait se poursuivre. Quid de la courbe des taux ? Les courtiers penchent plutôt pour la poursuite d’une baisse modérée, à court terme, même s’ils s’avèrent tous très prudents dans leurs analyses. Et, en cas de remontée des taux en pente douce, Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, estime que « ce sera surement en premier lieu sur les durées longues, avec un vrai risque d’effet ciseau et d’exclusion du crédit pour certains emprunteurs ».

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