Le spectre d’une véritable remontée des taux des prêts immobiliers s’éloigne un peu plus chaque mois… Les taux stationnent toujours à leur plus bas niveau historique !

Fin 2018, nombre d’observateurs s’accordaient sur l’analyse : 2019 sera l’année de la remontée – faible et sans à-coups – des taux immobiliers. Pour l’instant, aucun rebond ne se profile à l’horizon ! La tendance reste plutôt à la stabilité des taux moyens, voire à la poursuite d’une très légère érosion. Une tendance d’ailleurs confirmée par les derniers chiffres de la Banque de France : toutes durées confondues, le taux fixe moyen était de 1,49% en décembre 2018. Il s’agit d’un record absolu, puisque le précédent record de taux bas remontait selon la Banque de France à décembre 2016 et janvier 2017, à 1,50%.

« Nous continuons d’assister à une période historique », confirme le courtier Empruntis dans sa lettre mensuelle. « Les taux moyens sont inférieurs aux taux historiques connus à l’automne 2016 pour toutes les durées (de 5 à 15 points de base) à l’exception du 20 ans qui reste identique. » Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis ajoute que « la tendance est toujours à la stabilisation ».

Les barèmes de taux moyens communiqués par les courtiers sont soit identiques à ceux de janvier 2019, soit en très légère baisse, de 0,01 ou 0,02 point. Plus généralement, au-delà des infimes évolutions mensuelles, les taux se maintiennent au plus bas depuis plus de 2 ans.

Les taux moyens annoncés par les courtiers pour février 2019

  • VousFinancer - 1,35% sur 15 ans, 1,55% sur 20 ans, 1,75% sur 25 ans
  • Empruntis – 1,10% sur 10 ans, 1,35% sur 15 ans, 1,60% sur 20 ans, 1,85% sur 25 ans
  • Meilleurtaux - 1,38% sur 15 ans, 1,59% sur 20 ans, 1,80% sur 25 ans
  • Le-Partenaire - 1,29% sur 15 ans, 1,53% sur 20 ans, 1,73% sur 25 ans
  • Emprunt Direct - 1,10% sur 10 ans, 1,40% sur 15 ans, 1,55% sur 20 ans, 1,80% sur 25 ans

Voir par ailleurs le baromètre mensuel de cBanque

Dans le détail, les évolutions sont logiquement plus disparates. Comme souvent, les profils de « primo-accédants », c’est-à-dire des ménages qui achètent pour la première fois, sont les plus recherchés : « L’objectif des banques est d’attirer les profils CSP+ et les jeunes avec des revenus évolutifs », avance Fabienne Laborde, directrice commerciale de Le-Partenaire, dans son baromètre mensuel. « C’est le bon moment pour les nouveaux emprunteurs de profiter de taux super attractifs. »

Toujours une perspective de remontée (très douce) en 2019

Les excellentes conditions d’accès au crédit vont-elles perdurer ? Tout indique que oui. Les acheteurs-emprunteurs n’ont donc aucune raison de précipiter leurs projets. L’observatoire Crédit Logement-CSA, qui fait office de référence dans le secteur, a livré ses perspectives courant janvier en dévoilant son étude trimestrielle : « Les taux des crédits immobiliers ne devraient donc remonter que modérément en 2019, moins de 20 points de base : de l’ordre de 1,65% en moyenne annuelle, contre 1,45% en 2018. » L’observatoire base son analyse sur l’historique des taux immobiliers, et sur plusieurs éléments macro-économiques : le taux de refinancement de la BCE, maintenu à 0% jusqu’en septembre, les perspectives d’évolution des taux des emprunts d’Etat (OAT) à 10 ans, à nouveau très bas début 2019…

« Ce maintien des taux d’emprunt d’Etat à un niveau historiquement bas devrait permettre aux banques de continuer à mener une politique de taux de crédit attractifs sans trop rogner sur leurs marges », analyse Jérôme Robin, président de VousFinancer, dans un récent communiqué. « Si une hausse des taux de crédit immobilier a lieu en 2019, les principaux indicateurs laissent penser qu’elle devrait rester très modérée », appuie Ludovic Huzieux, directeur associé d’Artémis courtage.

Des prêts toujours plus longs

La grande tendance actuelle est plutôt l’allongement des durées de crédit : « On note également que la durée moyenne d’emprunt des ménages a assez nettement augmenté en 2018, davantage d’acteurs bancaires s’étant positionnés sur des prêts de maturité longue, segment qui avait jusqu’ici été plus ou moins délaissé par les établissements », avance Alban Lacondemine, président d’Emprunt Direct, qui annonce un taux moyen de 2,35% sur 30 ans. Les prêts sur 25 voire 30 ans sont certes synonymes de taux élevés mais ils permettent à des ménages modestes d’avoir accès au crédit en réduisant les mensualités.

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