Les établissements de crédit continuent d’accorder des prêts sur des durées de plus en plus longues, et avec des taux d’endettement de plus en plus serrés, comme le relève la Banque de France.

En 2018, « les conditions d’octroi poursuivent leur tendance à l’assouplissement » constate la Banque de France dans son étude d’évaluation des risques du système financier français, publiée ce lundi. L’institution y reprend notamment des statistiques inédites du régulateur bancaire, l’ACPR, arrêtées à la fin juin 2018 : le « taux d’effort moyen », autrement dit le taux d’endettement, « continue de progresser ». Mi-2018, il s’établit à 30% selon la Banque de France. En l’occurrence, il s’agit de la poursuite d’une remontée puisque le taux d’endettement moyen des emprunteurs dépassait 30% sur la période 2005-2013, avec une pointe à près de 32% en 2009, avant de redescendre proche de 29% en 2015 selon l’ACPR.

La Banque de France ajoute que la part des crédits dont le taux d’effort dépasse les 35% est en très forte augmentation. En 2018, près d’un quart des ménages souscrivant un prêt immobilier (contre 22% fin 2015) vont consacrer plus de 35% de leurs revenus mensuels au remboursement des échéances.

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Des emprunteurs qui s’endettent sur plus de 20 ans

La Banque de France observe par ailleurs « depuis 2015 un allongement de la maturité moyenne des crédits ». Elle s’établit à 20 ans et 5 mois selon la Banque de France en août 2018, contre 18 ans et 9 mois à la fin du 3e trimestre 2014. Ce rapport s’intéressant plus particulièrement aux risques touchant le secteur financier français, la Banque de France se veut toutefois rassurante concernant la robustesse du marché du prêt immobilier aux particuliers. La spécificité du modèle français, basé sur les taux fixes et faisant la part belle au cautionnement bancaire, ainsi que le profil des emprunteurs immobiliers, limitent les risques d’impayés et donc de « pertes potentielles pour le système bancaire ».

Concernant l’assouplissement des critères d’octroi de crédit, les conclusions de la Banque de France rejoignent l'analyse de l’observatoire Crédit Logement-CSA. Ce dernier constate depuis plusieurs mois voire années un allongement des durées d’emprunt, un taux d’endettement en hausse et un apport personnel qui se réduit.

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