Credit Consulting, la société mère de Ader Capital, a été placée en redressement judiciaire. Cette société promettait à des emprunteurs une « cession de dettes », en passant par la souscription d’un nouveau crédit. Les clients se regroupent actuellement pour « centraliser les plaintes ».

Le 4 octobre dernier, le tribunal de commerce de Nantes a prononcé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à l’encontre de Credit Consulting, société qui exploite l’enseigne Ader Capital. La décision a été publiée au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales daté du 21 octobre. Elle fait suite à une cessation de paiement au 7 septembre 2018.

La promesse d’Ader Capital était forte : les commerciaux de la société démarchaient des particuliers remboursant un crédit en leur proposant une « cession de dettes », Ader Capital étant censée prendre en charge les remboursements à la place de ses clients, à terme. En attendant, cette société leur proposait de souscrire un ou plusieurs prêts à la consommation – par leurs propres moyens – pour couvrir les frais et alimenter la « structure d’investissement » censée couvrir les échéances de prêt. En avril 2018, cBanque avait consacré une enquête à ce complexe montage financier. Le régulateur bancaire, l’ACPR, avait alors mis en garde les emprunteurs tentés par la « cession de dettes » : « Nous attirons votre attention sur le fait qu’il convient aux clients d’être très vigilants quant aux modalités de l’opération proposée. »

Lire, ou relire, notre enquête : Une arnaque sur la cession de dettes ?

Un collectif de clients se constitue sur Facebook

Ces dernières semaines, les dirigeants d’Ader Capital ont tenté de rassurer leurs clients face aux difficultés, notamment en intervenant sur le forum de cBanque. Ader Capital a aussi publié un communiqué sur sa page Facebook, où la société impute ses difficultés financières aux banques qui « empêchent notre société d’opérer normalement sur le marché » en « bloquant » leurs comptes : « Le 24 juillet 2018, une première banque a bloqué, sans préavis, notre compte sur lequel plus de 1,7 million d’euros étaient portés au crédit. Sans apporter aucune explication aux demandes légitimes émises par notre société, la somme susvisée a, par la suite, disparue de notre compte. » Dans ce communiqué, Ader Capital explique n’avoir pu récupérer qu’une partie des fonds, pour changer de banque via la procédure de droit au compte, puis faire face à de nouvelles clôtures.

En attendant, les clients d’Ader Capital se retrouvent avec un crédit supplémentaire à rembourser, et ce désormais sans le soutien financier promis initialement par Ader Capital. Sur Facebook, « trois Nantaises » qui affirment faire face au silence d’Ader Capital, ont monté un groupe pour « centraliser les plaintes et contrats de cession de dettes pour ceux qui le souhaitent (…) si nous devons déposer plainte pour non respect de contrat auprès du procureur de la République de Nantes ». L’UFC-Que Choisir de Nancy, première association à avoir alerté sur la « cession de dettes », propose aussi son soutien aux emprunteurs lésés. Au niveau national, l’UFC-Que Choisir annonce étudier « les moyens de défendre les victimes lésées ». Le feuilleton Ader Capital ne fait probablement que commencer.