La semaine passée, les syndicats du Crédit Foncier ont tiré la sonnette d’alarme. Cette fois, le sort de cet acteur figurant depuis 1852 dans le paysage bancaire français serait scellé : BPCE a annoncé ce mardi lancer « un projet d'intégration des activités et des équipes du Crédit Foncier » en son sein.

Le conseil de surveillance de BPCE s'est prononcé hier en faveur de la fermeture du Crédit Foncier, comme l'a révélé le quotidien Les Echos ce mardi matin. Le groupe BPCE a par la suite publié un communiqué confirmant un « projet d’intégration », lequel est « issu du constat que le modèle d’établissement spécialisé sur le seul segment du financement immobilier n’est plus adapté ni compétitif, principalement en raison d’une absence de bancarisation des clients et d’un refinancement exclusif sur les marchés financiers ». BPCE annonce ainsi que le conseil d’administration du Crédit Foncier a donné son accord de principe pour ce « projet d’intégration ».

La semaine passée, cinq syndicats de l’établissement spécialisé avaient annoncé que le scénario le plus probable était celui d’un « démantèlement » du Crédit Foncier « par son actionnaire ». BPCE avait démenti, en insistant sur le fait qu’aucune décision n’avait encore été prise, mais en confirmant l’étude de « plusieurs options » pour sa filiale spécialisée dans le prêt immobilier.

Le Crédit Foncier va gérer les crédits existants

Le groupe BPCE a donc choisi de mener l'extinction progressive de l'entité Crédit Foncier, en réintégrant les activités et équipes de l'établissement au sein des différentes entités du groupe. Par ce biais, « le groupe BPCE entend conforter ses parts de marché, supérieures à 25% sur l’ensemble du crédit immobilier en France », notamment en développant son activité auprès des « clientèles de l’accession à la propriété notamment sociale ».

Le Crédit Foncier n'accordera donc pas de nouveau prêt immobilier : « L’activité de financement des particuliers serait intégrée au sein des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, assortie d’une bancarisation des nouveaux clients », développe le groupe dans son communiqué. L'entité Crédit Foncier continuera notamment de gérer « l'encours des crédits existants jusqu'à leur extinction ».

Plan social : la promesse d'un poste au sein du groupe

Selon Les Echos, la réorganisation des services permettrait à près d’un tiers des 2 400 salariés du Crédit Foncier d'être réintégrés dans le groupe et donc de conserver leur poste. BPCE promet dans son communiqué que « tous les collaborateurs dont le poste serait supprimé se verraient proposer un poste au sein de l’une des entreprises du groupe (Banques Populaires, Caisses d’Epargne, Natixis, Banque Palatine, BPCE SA) ». Des postes qui seront « de même nature, à classification équivalente et dans le même bassin d’emploi ».

BPCE annonce tout de même un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) « sur la base du volontariat et pour les collaborateurs porteurs d’un projet qui envisageraient une mobilité externe ». Le groupe bancaire promet par ailleurs un « plan de formation ambitieux et personnalisé, sur plusieurs années », pour « compléter » les « expertises » des collaborateurs concernés par la mobilité au sein du groupe.