Le nombre d'entreprises faisant appel à la médiation du crédit a baissé de 17% en 2017, en raison de la reprise économique, mais de nouveaux défis de financement apparaissent désormais, selon un rapport publié mercredi.

Créée en octobre 2008, la médiation du crédit, qui a reçu 2.302 dossiers l'an passé, permet de faciliter, voire de débloquer, les négociations entre banques et entreprises pour l'obtention ou le renouvellement d'un crédit. Sur ces dossiers, 1.394 ont été instruits et clos, avec un taux de réussite de 65%, selon le rapport d'activité de la médiation, qui précise que 909 entreprises employant plus de 11.000 personnes ont été confortées dans leur activité. Au total, plus de 190 millions d'encours de crédit ont été débloqués.

Fait notable, "toutes les régions ont connu une baisse d'au moins 10% des saisines", a observé Fabrice Pesin, le médiateur national du crédit, lors d'un point presse. "On a senti (..) l'évolution conjoncturelle, le contexte économique est beaucoup plus porteur", a-t-il commenté, soulignant qu'il était aujourd'hui "plus simple de présenter un dossier de financement à un établissement de crédit".

Troisième phase

Selon le responsable, la médiation du crédit entre dans une "troisième phase", après celle de 2008-2009 où "les tensions de financement étaient très fortes" en raison de la crise financière, puis celle qui a suivi où "la croissance française n'était "pas très dynamique". Désormais, la préoccupation principale des chefs d'entreprises n'est plus l'accès au financement mais la difficulté "de trouver du personnel qualifié", a expliqué Fabrice Pesin.

Toutefois, même si la santé globale des très petites entreprises (TPE) s'est améliorée, elles éprouvent encore des difficultés de financement, en raison de la faiblesse de leurs fonds propres, d'une insuffisante culture économique et financière de leurs patrons et d'un "manque d'anticipation".

Si le secteur de la construction se porte mieux, celui du commerce de détail reste "un gros pourvoyeur de dossiers", a détaillé Fabrice Pesin. Par ailleurs, certains métiers, tels que les taxis ou les hôteliers, ont été "bousculés par de nouveaux acteurs", autrement dit les plateformes numériques.

Financer la transformation numérique

Selon le rapport, de nouveaux défis de financement, liés à la conjoncture plus favorable, apparaissent aujourd'hui. "Dans une phase de rebond, l'accroissement de l'activité entraîne une augmentation des besoins en fonds de roulement avec, dans certains cas, des difficultés de financement liées notamment à des bilans qui portent les traces des années de crise", explique la médiation du crédit.

Par ailleurs, la nécessité d'opérer des transformations numériques dans les entreprises se heurte à des difficultés, de la part aussi bien des chefs d'entreprise que des banques, à évaluer le retour sur investissement de tels projets. Enfin, la "conquête de l'international" et la "transmission d'entreprise" sont "autant de projets qui doivent se financer, chacun avec ses spécificités et souvent ses complexités".